Le traditionnel point de presse du ministre porte-parole du gouvernement recevait, le mercredi 14 mars dernier au siège du Centre d’informations gouvernementales du Mali (Cigma), le ministre de la Fonction publique, Mme Diarra Racky Talla et celui des Collectivités territoriales, Alassane Mohamed Ag Moussa. Le ministre porte-parole du gouvernement, Amadou Koita et ses deux homologues ont, non seulement, fait le point des importantes décisions prises lors du conseil des ministres du mercredi, mais aussi donné des éclaircissements sur le dossier chaud des compressés de l’Huicoma.
Le premier à passer, après les mots introductifs du ministre porte-parole, le ministre en charge des Collectivités, a expliqué le bien-fondé de la mesure adoptée par le Conseil des ministres sur son rapport relatif au statut des fonctionnaires des collectivités. Selon Alassane Mohamed Ag Moussa, la mise en œuvre de la décentralisation a conduit à la création d’une fonction publique des collectivités à travers l’adoption de la Loi n°95-022 du 20 mars 1995, modifiée, portant statut des fonctionnaires des collectivités territoriales. Qu’après deux décennies d’application, cette loi a révélé de nombreuses insuffisances qu’il est convenu de corriger. Selon lui, le statut des fonctionnaires des collectivités territoriales apporte plusieurs innovations notamment, la prise en compte du principe des statuts particuliers ; l’harmonisation avec les dispositions du statut général des fonctionnaires en ce qui concerne la scission de la catégorie B en B1 et B2, la structure interne des corps et les conditions d’âge pour le recrutement et la mise en disponibilité ; la précision des autorités investies du pouvoir disciplinaire ; la clarification des conditions et procédures de licenciement ; la précision du régime des indemnités ; l’abrogation des dispositions relatives aux agents de la catégorie D. Il a soutenu que cette mesure va désormais contribuer à l’amélioration des conditions de travail des fonctionnaires des collectivités territoriales.
Pour sa part, Mme le ministre de la Fonction publique, dit être venue à l’exercice du porte-parole du Gouvernement pour montrer la ferme disponibilité du gouvernement sur le dossier bien que les travailleurs compressés ont été remis dans leurs droits. L’affaire est devenue un fonds de commerce pour certains a estimé Mme Diarra Racky Talla. Selon elle, le gouvernement actuel a hérité du dossier qui date de l’ancien régime d’ATT qui a signé un accord de cession avec le groupe Tomota mais sans un plan social, parce que Tomota s’était engagé à ne pas licencier les travailleurs.
Mais l’usine ne pouvant pas résister à des difficultés d’approvisionnement en graine de coton en raison des perturbations du secteur du coton malien, l’entreprise est entrée en difficulté de divers ordres entravant son fonctionnement normal. Selon les explications de Madame le ministre en charge du dossier, c’est pour trouver une solution que l’Etat a signé en 2010 un protocole d’accord avec les travailleurs. Cet accord a permis de trouver les 2,1 milliards pour le paiement des indemnités de 188 travailleurs et une commission était chargée des règlements. Mme Diarra Racki Talla persiste et signe : « Dans ce protocole, l’Etat s’est engagé à payer, au nom de la solidarité nationale et pour solde de tout compte, un montant de 2,1 milliards de FCFA pour les arriérés de salaires de 194 travailleurs de Huicoma-SA », avant de déplorer que certains travailleurs figurant sur la liste n’aient pas été payés. Elle a annoncé l’ouverture d’une enquête sur 11 travailleurs en activité qui ont illégalement perçu une indemnité de salaire de 111.301.270 FCFA et 47 autres ayant bénéficié des arriérés de salaires et qui ont illégalement perçu des indemnités de réinsertion d’un montant de 258.940.605 FCFA.
DK