Dans le monde des Directions Administratives et Financières (DAF) du Mali, rien n’est de trop. Pour preuve : elles ne cessent de rivaliser d’ingéniosité et d’astuce en fonction des départements pour parvenir à leurs fins. C’est-à-dire, sucer jusqu’aux os, la sève de l’économie nationale. Ces nouveaux vampires des finances publiques engendrent les crimes les plus odieux qui soient.
Après le scandale hollywoodien qui a eu raison de plusieurs cadres du département de la santé en plus du DAF, l’étau semble se resserrer petit à petit autour de celui du Ministère du Travail, de la Fonction Publique et des Réformes de l’Etat. Sans coup férir, Abdoul Wahab Berthé et son équipe n’ont pas hésité à faire croire au peuple qu’ils ont réparé un véhicule à 29,01 millions de FCFA alors que l’achat d’un neuf du même type aurait coûté environ 25 millions de FCFA.
La Direction Administrative et Financière (DAF) est un service central des ministères. Elle a pour mission d’élaborer et de coordonner les éléments de la politique du Ministère dans les domaines du personnel, du matériel et des moyens financiers. A ce titre, elle participe aussi à la préparation et à la mise en œuvre de ladite politique. Dans son exercice, le Directeur Administratif et Financier s’occupe des dépenses de fonctionnement les plus importantes du Ministère. D’une manière générale, celles-ci concernent l’entretien et la réparation du matériel informatique et des véhicules, en plus de l’acquisition d’immobilisations à travers les marchés passés par la DAF. C ’est à ces deux niveaux que celle du Ministère du Travail, de la Fonction Publique et des Réformes de l’Etat s’est fait distinguer. Les faits constatés sont effarants. Sans se soucier des difficultés économiques du pays, on se permet de dépenser des sommes faramineuses pour réparer des véhicules qu’ont doit proposer en réforme. Profitant des fonds mis à la disposition du département par les Pays-Bas et le Canada en plus du gouvernement pour les processus de réforme de l’administration publique, la DAF s’est livrée à une manœuvre qui a engendré un trou de plusieurs millions dans les caisses de l’Etat.
Outre l’absence de fiabilité pour certains documents justificatifs, l’utilisation abusive des fonds d’investissement du PDI et l’incohérence entre les informations du logiciel de gestion budgétaire (PRED) et celles fournies par la régie qui feront l’objet d’un traitement spécial dans nos prochaines parutions ; la DAF s’est aussi livrée à une honteuse surfacturation des frais de réparation de quelques véhicules du département.
A ce niveau, la DAF ne codifie pas toujours les biens acquis, tels que les véhicules, le matériel informatique ou de bureau. De plus, elle ne remplit pas convenablement les documents concernant l’entretien et la réparation du matériel, ce qui rend difficile le choix entre l’acquisition de matériels neufs et la réparation des matériels défectueux. Dans certains cas, les frais d’entretien et de réparation du matériel informatique et des véhicules sont comparables au prix d’achat de matériels neufs de même type. Ainsi, en 2007, le coût moyen d’entretien par véhicule du CDI s’est élevé à 29,01 millions de FCFA. L’achat d’un véhicule du même type aurait coûté environ 25 millions de FCFA.
En ces moments particulièrement difficiles, le peuple se pose des questions sur une telle situation. Pourquoi de tel fait se généralise dans notre pays ? Qui protège ces DAF ? Pour qui roulent-elles ? A ces interrogations, seuls les tribunaux pourront fournir des éléments de réponses qu’il faut. Mais faudrait-il, qu’ils soient saisis. Connaissant l’impunité qui sévit dans notre pays, il est à parier que ces cols blancs ont de beaux jours devant eux ? Si ATT a promis de régler les problèmes des enseignants en cas de découverte de pétrole, il doit mettre un peu d’ordre dans la gestion des DAF. Toute chose qui pourrait servir comme une bouffée d’oxygène en vue de renflouer davantage les caisses du trésor public. Certains cadres du Ministère du Travail, de la Fonction Publique et des Réformes de l’Etat rejoindront-ils ceux de la Santé à la prison centrale ? Toujours est-il que les portes du « Lycée de Bamako Coura » restent grandement ouvertes.