Licenciement abusif par NSIA-Mali : Le Directeur régional du travail appelé à s’expliquer

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Diarra Racky Talla, ministre de la Fonction publique

L’employé Siaka Traoré, syndicaliste, a été licencié par son employeur NSIA Mali, en violation des dispositions du code du Travail et des conventions de l’OIT. Ces faits ont été vérifiés et avérés par le ministère du Travail et de la Fonction publique, selon des sources proches du département. A présent, le Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga, qui a pris le dossier en main sensibilise les deux parties sur l’importance du dialogue pour résoudre le problème. Il a demandé des explications au ministère du travail, qui doit communiquer sur la réponse à la demande d’explication adressée au Directeur régional du travail du district de Bamako. Le Premier ministre qui a déjà réussi à désamorcer plusieurs crises majeures sur le front social est également attendu dans ce dossier pour le moins rocambolesque.

La grève illimitée des banques et établissements d’assurance a été désamorcée pour l’instant, en attendant la suite de l’implication du Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga. Lundi matin, les banques ont ouvert leurs portes au grand soulagement des clients qui craignaient le pire, la grève illimitée. D’une crise sociale à l’autre, l’actuel Premier ministre apparait comme un super médiateur, libérant le pouvoir qui semble toujours affronter des adversaires redoutables que le ministère du Travail et de la Fonction publique peine à convaincre.

Bien avant la grève des 72 heures qui a pris fin vendredi dernier, le Premier ministre est venu au secours du ministère en charge de la question, avant d’entamer des prises de contact ayant abouti à l’assouplissement de la position des grévistes. Dans le dossier en question, il s’agit pour les grévistes de défendre leur collègue Siaka Traoré, licencié par son employeur NSIA Mali. Mais ce licenciement a été fait en violation des dispositions du code du Travail et des conventions de l’OIT, selon le ministère du Travail et de la Fonction publique.

Toutefois, cette crise pourrait être évitée si la Direction régionale du travail du district n’avait pas commis une faute par négligence. A en croire le ministère du Travail et de la Fonction publique, la direction régionale après la réception de l’avis de licenciement, le 11 mai 2017, est restée silencieuse jusqu’à l’expiration du délai légal de 15 jours. Hors, après ce délai, elle a notifié le licenciement de Siaka Traoré, en l’absence d’une demande d’autorisation régulière requise.

A présent, Abdoulaye Idrissa Maïga qui a pris le dossier en main sensibilise les deux parties sur l’importance du dialogue pour résoudre le problème. Il a demandé des explications au ministère du travail, qui doit communiquer sur la réponse à la demande d’explication adressée au Directeur régional du travail du district de Bamako. En attendant, on se demande si les parties seront amenées à faire usage de l’article L 225 du nouveau code du travail. Cet article stipule qu’en « cas de crise nationale aigue ou lorsque le conflit concerne un service essentiel, le ministre chargé du Travail peut, de sa seule initiative, décider de convoquer le conseil d’arbitrage ». Mais la saisine de la commission d’arbitrage de l’UEOMA comporte des risques, les investisseurs pouvant être effrayés.

Le Premier ministre a déjà réussi à désamorcer plusieurs crises majeures sur le front social. L’on se rappelle que la grève illimitée des médecins et celle des enseignants avaient été jugulées avec une plus grande implication d’Abdoulaye Idrissa Maïga qui est devenu la botte secrète du pouvoir. La primature a également suppléé la présidence de la République dans la négociation avec les groupes armés, notamment le retour du gouverneur dans la ville de Kidal.

Soumaila T. Diarra

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9 COMMENTAIRES

  1. Le peuple malien a appris avec grande consternation et indignation, qu’au moment où Tièbilé desservait le régime par ses propos malveillants, il devait à l’EDM.SA et à SOMAGEP trois mois de facture. est ce que c’est ok maintenant Mr DRAME

  2. Un certain SALIF qui etait Directeur il ya 8 ans je crois natif de bougouni a ete corompu par le blanc pour licencier son personnel Dieu sait que le personnel avait raison. On ne le lui pardonnerait jamais pour cette faute commisse il y a 8 ans.Que Dieu le fasse payé cette forfaiture avant sa mort.

  3. En tout un certain SALIF, j ai oublié son nom je pense qu il est natif du cercle ee bougouni (puis qu il etait toujours en deplacement vers la bas) qui etait directeur a “l’inspection du travail” nous avendu a notre employeur pour nous licencier. Il a ete corrompu par l’employeur blanc et Dieu sait que nous avions raison il y a 8 ans. On ne le pardonnera jamais et on espere que Dieu nous vengera un jour ici bas.

  4. Nos fonctionnaires ne gagnent pas assez comme salaire.Donc ils sont tentés par les entreprises privées même s’il faut bruler la loi.C’est triste mais c’est la réalité.

  5. Franchement, je trouve que nous avons le gouvernement que nous méritons. Comment des syndicalistes sensé défendre leur collègue peuvent avoir comme seul moyen de lutte “la voie en dehors de la loi” et ils n’ont que la grève comme seule arme? Pourquoi embêter le gouvernement à intervenir dans un différend qui oppose une société privée à un syndicat évoluant dans le privé.
    J’en veux à ces syndicalistes qui montent sur leurs grands chevaux pour faire souffrir le peuple et leur clientèle; mais ils sont incapables de voir qu’en saisissant la justice au plan national, sous-régional ou même africain, ils auraient montré leur maturité.

  6. S’il y a quelqu’un à licencier dans cette affaire, c’est bien le sale DG de l’Inspection du travail. Un vrai connard, qui ne mesure pas l’ampleur de ses responsabiltés.

  7. Vous savez, c’est contre ces irresponsables de grévistes que les maliens sont remontes. Aucun gouvernement sérieux n’acceptera de s’ingérer dans la gouvernance d’une entreprise privée, au risque de paraître farceur en demandant aux investisseurs de venir dans son pays. Si les syndicalistes estiment qu’ils ont raison, qu’ils aillent devant la justice, au niveau national ou même africain.

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