Suite aux arrêtés N° 2022-0278/MTFPDS-SG-CNCFP du 22 février 2022 et N°2022-3266/MTFPDS-SG-DNFP-D1-3 du 26 juillet 2022 portant régularisation de la situation administrative des contractuels, le ministère du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social serait rendu coupable des « privilèges indus » selon l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM). Qui a adressé une correspondance à cet effet au chef du département concerné pour évoquer que sa centrale n’acceptera jamais pendant cette transition le népotisme, le favoritisme, les privilèges qui ont tant assombri le développement du Mali.
En effet, à la surprise générale et sans bruit, le ministère du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social a pris des arrêtés N° 2022-0278/MTFPDS-SG-CNCFP du 22 février 2022 et N°2022-3266/MTFPDS-SG-DNFP-D1-3 du 26 juillet 2022 portant régularisation de la situation administrative des contractuels. Des contractuels, selon l’UNTM qui émargeaient précédemment sur les fonds propres de leurs établissements respectifs et non du budget national. Toute chose, selon l’UNTM qui soulève de graves inquiétudes eu égard au fait qu’ils n’étaient pas des contractuels de l’Etat, recrutés selon les dispositions statutaires et légales. Pour qu’ils soient intégrés à la Fonction, explique l’UNTM dans sa correspondance, ils devraient postuler à des postes ouverts au concours pour l’ensemble des diplômés du pays dans leur filière respective.
Une autre anomalie, non des moindres relevées par la plus grande centrale syndicale des travailleurs, relève du fait que les bénéficiaires de l’arrêté du MTFPDS, au lieu d’être dans le corps de l’enseignement supérieur, où ils officient déjà sont directement versés dans ceux des planificateurs, des inspecteurs de Finances, des Administrateurs civils. Or dira le SG de l’UNTM : « l’intégration dans ces corps s’effectuent après une formation dans la nouvelle ENA créée par la Loi N°06-046 du 5 septembre 2006 »
Sans autre forme de procès le secrétaire général de l’UNTM, M. Yacouba Katilé a dénoncé que l’arrêté N° 2022-028/MTFPDS-SG-CNCFP du 22 février 2022 est fait sur des bases frauduleuses, car n’ayant aucune légitimité constitutionnelle et juridique. « Cet arrêté ne peut que renforcer certains jeunes dans la conviction que les changements dont on parle ne sont que fictifs à cause d’une distribution de faveurs de privilèges, par voie de conséquence son annulation s’impose pour éviter des réactions houleuses » a-t-il lancé comme avertissement à Mme la Ministre du Travail, de la Fonction Publique et du Dialogue Social. Avant d’ajouter qu’on est en train de reproduire les improvisations du pouvoir défunt dans l’application du statut général des fonctionnaires négocié par l’UNTM par rapport à des catégories professionnelles.
En ce qui concerne l’arrêté N°2022-3266/MTFPDS-SG-DNFP-D1-3 du 26 juillet 2022 le patron de l’UNTM l’a aussi rejeté à cause des anomalies qu’il comporte. Qu’en effet, il concerne des diplômés ayant subi des épreuves d’entrée dans la fonction publique en tant que détenteurs de licence et non de la maitrise. « Un compromis avec un prédécesseur avait décidé de leur recrutement en catégorie B2. Ils ont accepté ce compromis tout en signant qu’ils ne formuleront aucune demande de régularisation visant à accéder à la catégorie A » a-t-il fait savoir. Ces derniers, a rappelé le SG de l’UNTM, avaient des arrêts de tribunal recommandant leur régularisation en catégorie A, sans succès au niveau du Secrétariat général du gouvernement. Toute chose qui donne à l’arrêté N°2022-3266/MTFPDS-SG-DNFP-D1-3 du 26 juillet 2022 un relief discriminatoire, un privilège par rapport aux premiers détenteurs de licence qui sont encore dans l’insatisfaction de leur demande.
Par ailleurs, il précisera que l’UNTM n’acceptera jamais pendant cette transition le népotisme, le favoritisme et les privilèges qui ont tant assombri le développement de notre pays du fait d’un afflux d’incompétents de corrompus à la tête des responsabilités dont le pays pouvait se glorifier. Avant d’inviter Mme le ministre d’informer les plus hautes autorités de la prolifération des cas mafieux orchestrés durant cette transition.
Le SG de l’UNTM a invité enfin le ministre de tutelle à procéder à une annulation pure et simple des arrêtés concernés d’ici la fin du mois d’août.
Au lieu de cela, la ministre du Travail, de la Fonction Publique et du Dialogue social a produit elle aussi une correspondance acerbe. Une véritable passe d’armes. A suivre.
Par Fatoumata Coulibaly