Après quatre mois de travail, les nouveaux stagiaires fonctionnaires de la fonction publique n’ont toujours pas perçu un kopeck. D’où leur colère.
Les fonctionnaires stagiaires de l’Etat ne savent plus à quel saint se vouer. En effet, quatre mois après la signature de leur arrêté d’intégration, ils ne sont toujours pas entrés en possession de leurs sous. Ils dénoncent cette situation que certains d’entre eux qualifient de « mépris ».
« Imaginez que depuis quatre mois on travaille, on paye de l’essence ou les frais de transport tous les jours et l’on continue à nous ignorer. Nous avons des charges familiales parce que moi je suis marié, je suis endetté jusqu’au cou. Vraiment, c’est trop », s’insurge M. C., qui travaille à la direction nationale de la fonction publique.
Abondant dans le même sens, son collègue du ministère de l’Administration territoriale et des Collectivités locales ne décolère pas. « Les responsables font semblant de nous ignorer, ils nous avaient promis nos salaires pour fin juin. Quand nous sommes allés à la DAF, on nous a dit que nos dossiers ne seraient pas encore arrivés au Trésor public. Il faut savoir que nous galérons. J’ai envie de toiletter le chien pour avoir des broutilles », ironise-t-il.
Deux poids deux mesures ?
Selon lui, les fonctionnaires stagiaires font face à une énorme pression dans leur famille car, explique-t-il, « quand tu dis à quelqu’un que tu n’es pas toujours payé après trois mois de travail, il ne te croit pas. Je cumule quatre mois de loyers et chaque jour les gens viennent m’exposer leurs problèmes. C’est terrible ce que nous vivons ici ».
M. C. crie aussi à l’injustice de la part de la fonction publique. « Nous avons appris que certains de nos collègues notamment ceux qui sont au ministère des Mines et de l’Energie ont été payés alors que nous avons signé nos arrêtés au même moment. Comment peuvent-ils payer certains et ignorer d’autres surtout nous qui sommes au sein du département de la Fonction publique ? », s’interroge-t-il. Il ajoute qu’au niveau de leur DAF, « on refuse de nous accorder des bons sous prétexte qu’il n’y a pas de liquidités ».
A la DAF de la direction nationale de la fonction publique, c’est le même leitmotiv. « Leurs dossiers sont en cours de traitement, c’est dans le circuit, on ne sait pas quand ils seront payés mais dès que les choses entreront dans l’ordre, ils auront leur argent ».
Mais les nouvelles recrues ne mâchent pas leurs mots. Ils entendent s’organiser pour entreprendre des actions vigoureuses en vue de se faire entendre.
Sidiki Y. Dembélé“