Du 1er Juillet au 31 Juillet auront lieu les dépôt de dossiers pour le concours national de recrutements pour entrer dans la Fonction publique. Le Ministre devrait être vigilent s’il ne veut pas être éjecté de son poste !
Diriger la Fonction publique au Mali est un véritable parcours du combattant. Raison pour laquelle, mercredi, le 2 juillet 2014, la direction nationale de Fonction publique était pleine comme un œuf. Et pour cause, le concours d’entrée à la fonction publique venait d’être lancé.
Conformément aux arrêtés interministériels N°2014-0830/MFP-ME/SG du 21 mars 2104 et 2014-1381/MTFPRI-MEF/SG du 6 mai 2014, sont ouverts les concours directs de recrutement de 1132 agents. Plusieurs postes sont à pourvoir dans les domaines de l’administration générale, des ressources humaines, l’action sociale, l’agriculture, du génie rural, les arts, la culture, les services économiques, les finances, l’industrie, les mines, les affaires étrangères, la statistique, les constructions civiles, l’élevage, l’informatique, l’information et l’audiovisuel.
Ce concours intervient au moment où l’épisode des fuites du Def et Bac n’a pas encore connu son épilogue. Déjà, le 27 juin 2014, il a été signé un accord portant réintégration des 263 fonctionnaires radiés lors de la transition. L’affaire a pris une tournure politique qui a vu la création du collectif «Touche pas à mon droit» et s’est retrouvée jusqu’à la Cour suprême qui trancha en faveur des mis en cause via l’arrêt N° 266 du 23 Août 2013.
Si à travers cette décision le ministre Moussa Bocar Diarra, le gouvernement veut afficher sa bonne foi sur la gestion de la Fonction publique, il faudra aller à pas de caméléon. Quant on sait que les examens nationaux de l’école secondaire ont été entachés de fuites qui ont provoqué un tolé. La ministre Jacqueline Togola a été sommée de rendre la tablier par une partie de l’opinion mais elle a tenu bon. En fin de compte, elle a démantelé un réseau qui vendait les sujets et fabriquait des faux diplômes.
Reste que Moussa Bocar Diarra n’est nullement à l’abri de pareilles déconvenues. Ce n’est un secret pour personne que la transparence n’est pas de mise. Certains sont admis sans avoir été en salle d’examen. D’autres le sont sur recommandation ou à coup de millions, puisque les admissions se gèrent entre 2 et 6 millions de nos francs, voire plus. Si les sujets ne sont pas objet de controverses, c’est plutôt la liste d’admis qui nous intéresse. A ce sujet , lors de son interpellation, La ministre de l’éducation Mme Togola avait informé les députés avoir en sa possession un ordinateur : il contenait les résultats des examens nationaux qui viennent de s’achever, il y a juste 3 semaines.
Cette dernière a démasqué certains proches collaborateurs qui ont d’ailleurs été conduits devant les tribunaux. Son exemple devrait être suivi par son homologue de la Fonction publique. L’Assemblée nationale est aux aguets et la Société civile n’a plus sa langue dans la poche. En atteste les appels à la démission de Jacqueline Togola qui s’en sort. Le Chef de l’Etat IBK avait promis lors de sa campagne présidentielle qu’il allait mettre de l’ordre dans l’administration. Depuis, les scandales n’ont fait que miner ce secteur. Les concours prévus au mois d’Août sont les premiers de l’ère IBK et le ministre de la Fonction publique a tout à y perdre au vu du contexte. Il devra donc appliquer la fameuse formule de la tolérance zéro vis-à-vis des responsables impliqués dans cet exercice national s’il veut avoir des concours réussis. Car si des irrégularités sont constatées, cela voudrait dire qu’il n’a pas retenu les leçons du Def et Bac 2014. A bon entendeur, salut !
Idrissa Kéïta