Les diplômés en situation d’handicap ne savent plus à quel saint se vouer. Et pour cause, ils courent toujours derrière leur quota d’intégration dans la fonction publique de l’Etat. Une jurisprudence qui avait, pourtant, été prise à l’époque par l’actuel président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, pour favoriser l’intégration de cette couche vulnérable de notre société à la fonction publique de l’Etat. Mais, suite au coup d’Etat de 2012, cette mesure a été remise en cause par les autorités de la transition. L’arrivée de Ibrahim Boubacar Keita à Koulouba constitue un nouvel espoir pour cette catégorie de fonctionnaires…
Selon notre source, avant le coup d’Etat du 22 mars, il y avait une liste dont l’ancienne Premier ministre Madame Cissé Mariam Khaidama Sidibé a fait une lettre au ministre de la fonction publique pour l’autoriser à recruter 70 diplômés en situation d’handicap. Le dit dossier a suivi toute les procédures administratives jusqu’au niveau du secrétariat général du gouvernement pour numérotation. Malheureusement, ajoute notre source, le coup d’Etat du 22 mars à empêcher la publication de l’arrêté. Et depuis ce jour, les personnes en situation d’handicap concernées par cette intégration sont toujours dans l’attente. «Pour certains d’entre nous, c’est la seule chance de gagner dignement notre pain car les personnes en situation d’handicap sont confrontées à d’énormes difficultés socioprofessionnelles. L’intégration à la fonction publique était le seul espoir pour la sauvegarde de notre dignité », explique notre source. Avant d’ajouter que c’est un droit, puisque le Mali est le 8e pays d’Afrique a ratifié la convention internationale des droits des personnes en situation d’handicap et c’est une pratique qui a commencée en 1997 sans problème jusqu’au jour du coup d’Etat du 22 mars. D’ailleurs, mentionne la source, le président de la République IBK l’a dit lors de sa présentation des vœux du nouvel an. Contactés, les responsables de la Fédération Malienne des Personnes Handicapées(FMAPH) corroborent les propos de notre source. Selon Moctar Bah, le président de la FMAPH, c’est un combat de longue haleine qu’ils sont en train de mener. « Ce n’est pas une loi, mais une jurisprudence, une discrimination positive initiée par l’actuel président de la République quand il était à la primature», a-t-il dit. Avant d’ajouter que pendant la transition il est allé voir, en vain, l’ancien ministre de la fonction publique Namory Traoré qui était en charge du ministère de la fonction publique pour l’intégration des jeunes handicapés qui étaient sur la liste. « L’ancien ministre Namory Traoré était vraiment contre l’intégration des personnes handicapées. Chaque fois qu’on le rencontrait, il nous faisait savoir que tout le monde doit passer par le concours. Et pourtant, des gens étaient recrutés à la fonction publique sans faire de concours », explique le président de la FMAPH. Selon lui, toutes les personnes qui peuvent faire avancer le dossier ont été contactées. Nous sommes en train, dira-t-il, de faire le plaidoyer et on espère bien que les choses vont se décanter. Le directeur exécutif de l’association, Adama Diakité va plus loin en indiquant que leur ministre de tutelle, Hamadoun Konaté, a été relancé par rapport au dossier. « Il faut toujours respecter les principes pour ne pas aller en porte à faux avec les choses. Notre ministre de tutelle a été saisi sur la question. Et il a envoyé une correspondance au ministre de la fonction publique Bocar Moussa Diarra. Nous attendons, aujourd’hui, la suite réservée à cette correspondance. Nous sommes en train de nous battre pour ça. Nous suivons de très près le dossier », a-t-il dit. Comme prochaine étape, les responsables de la FEMAPH prévoient de rencontrer le Président de la République. « S’il n’y a rien, on ira voir le Président de la République parce qu’il a été très clair lors de sa présentation des vœux sur la question. Et s’il s’agit de faire une marche ou un meeting, on n’hésitera pas à le faire. Même si on ne va pas se lever un beau matin pour le faire car il y a des étapes à suivre », a-t-il conclu.
Madiassa Kaba Diakité