Fonction publique des collectivités : Pour quelle fin ?

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Nul doute que la mise de l’école malienne sous tutelle du Fonds monétaire International et de la Banque mondiale a gravement porté atteinte à notre système éducatif national. Cette mise sous tutelle de notre école, commencée avec Moussa Traoré, s’est achevée hélas sous le régime de l’enseignant- président Alpha Oumar Konaré. Tout s’est passé comme si les dirigeants maliens ont la charge de liquider l’avenir de notre peuple travailleur.

Pour noyer le poisson, «des célébrités» du monde enseignant se sont donné pour tâche de concevoir et faire avaler par les Maliens la nécessité de créer avec tambour et trompète la fameuse fonction publique des collectivités. Une façon de matérialiser les vœux secrets des ex-colonisateurs du Mali et de leurs mandibules maliennes de fouler au pied l’avenir de notre nation, de notre peuple. Pour tout dire, cette fonction publique est une fuite de responsabilité de l’Etat malien de prendre en charge l’avenir de ses enfants. Certes, les responsables de tel tripatouillage de notre système éducatif national arguent que c’est pour résorber le chômage de nos jeunes diplômés sortis de nos grandes écoles de formation.

En créant la fameuse fonction publique des collectivités, les auteurs savaient qu’ils sacrifiaient ainsi l’avenir de générations entières. Témoin, depuis le démarrage de ce projet il y’a plusieurs années, les fonctionnaires des collectivités sont à la merci d’hommes et de femmes qui continuent à nourrir leur famille par les fonds alloués à cette fin. Chaque année, c’est la sempiternelle question  de retard dans le payement des salaires des fonctionnaires des collectivités sans que les responsabilités soient situées afin que des sanctions tombent.

Rappelons par exemple qu’il a suffi que la suspension du droit de vote aux Nations unies soit déclarée suite au non payement par le Mali de ses cotisations de 2014 et 2015, que des sanctions sont automatiquement tombées sur les maillons faibles de l’Etat malien ,sans que les gros poissons en soient inquiétés. Voilà qu’à peine démarrée, l’année scolaire 2015-2016 s’enferme dans des perturbations pour faits de grèves des enseignants pour non payement de leur salaire, tout au moins dans tout le district de Bamako.

Toute la semaine dernière, dans les établissements secondaires publics les cours ont été sacrifiés sur l’autel de ceux qui se nomment à juste titre les cadres véreux pêcheurs en eau trouble. Chaque année, on fait chômer nos enfants pour le même motif. Mais l’Etat qui s’empresse d’appliquer des retenues sur les salaires de ceux qui observent des jours de grèves pour non payement de leur due n’ose poser la moindre petite question de savoir les vrais responsables de ces retards chroniques de salaires des fonctionnaires des collectivités. Tout ce passe comme si cette situation arrange l’Etat !

Effectivement, certains cadres de l’Etat font ainsi de bonnes affaires sur les retenues de salaires qu’en bien même ils ne peuvent accepter la situation de ces enseignants  dont le seul crime est d’enseigner. Il faut simplement reconnaître que notre Etat gouverne sur un fond d’injustice  contre une bonne frange de ces enseignants travaillant au compte des collectivités.

La solution toute simple qu’il faut aujourd’hui est la suppression  pure et simple de cette farce pédagogique qu’est la fonction publique des collectivités. Cela est d’autant important qu’il est temps de servir autrement l’école malienne, même si  les gouvernants pratiquent sans vergogne la ponction de la sueur et du sang des contribuables nationaux pour assurer à leurs propres enfants des années de formation dans des écoles occidentales de renommée internationale.

En clair, il faut sans délai abandonner cette prétendue fonction publique des collectivités qui ne peut servir les intérêts fondamentaux des masses travailleuses.

Fodé KEITA

 

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