Fonction publique de fraudes et magouilles : Une nécessité de réforme pour enclencher le développement

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Après plus de vingt années de démocratie, l’Administration de notre pays n’est pas dans les normes. Pouvons-nous perdre du temps à surfer sur la crête des mots sans jamais accéder aux réalités et aux vérités que recouvrent ces mots ? Il suffit d’arpenter les chemins de la Cité administrative et d’autres services de l’Etat au petit soir pour comprendre que les lumières ne sont pas du tout éteintes, les climatiseurs et les ordinateurs abandonnés.

Mamadou Namory Traoré, ministre de la Fonction publique

Si dans la journée, ce sont les «grin» de thé qui prennent le dessus sur le travail et le mauvais accueil de l’usager, il n’en demeure pas moins que les soirs, tout est laissé au bonheur de l’incivisme total. On est fonctionnaire pour mettre l’Etat en faillite. Il fallait accréditer à tout prix l’idée selon laquelle nous avions affaire à des bouffeurs à l’appétit vorace, qui promènent leur morgue hautaine par-dessus la misère du plus grand nombre dans nos administrations. Au détriment et sur le dos de l’Etat. On comprend aisément ce qui fait courir les jeunes quand on lance un concours de recrutement dans la Fonction publique.

Les concours organisés par la Fonction publique réunissent chaque année un nombre si impressionnant de postulants. Le chômage, surtout celui des jeunes, explique en partie cette ruée car une fois entré dans la fonction publique, l’heureux élu est assuré d’un emploi à durée indéterminée. Quelques années après, pour parvenir à ses fins, il est obligé de passer par la magouille et la fraude. Et si l’on n’y prend garde, il ira jusqu’au détournement des biens de l’État, tenant à bousculer les habitudes et les hiérarchies. Il est prêt à tout pour s’attirer les bonnes grâces de ses supérieurs pour bâtir du jour au lendemain des immeubles. Il sera tenté de lorgner vers le parti politique du chef pour jouir de grâces et prébendes. Et bonjour les dégâts ! Il devient vite un minable larbin et rapporteur. Il est craint par les autres collègues parce qu’il est l’oreille du patron qui le fait profiter du favoritisme.

En effet, pour récompenser ses sales besognes, le larbin est nommé du jour au lendemain à un poste de responsabilité dont ni son grade et encore moins son ancienneté ne lui donnent droit. Voilà ce qui se passe dans notre Fonction publique et les jeunes préfèrent s’y rendre pour s’accommoder de la fainéantise car c’est un lieu où les gens perçoivent de l’argent pour tout faire, sauf ce qu’ils devraient faire : travailler, servir la nation avec sérieux et honnêteté. Nous sommes dans ce jeu depuis des années. Il est vraiment temps que ça change.

Destin GNIMADI

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