A l’instar des magistrats, des militaires et des fonctionnaires des forces de l’ordre et de sécurité ne relevant pas du statut général de la fonction Publique, les enseignants ont aussi obtenu un statut particulier notamment la loi portant statut du personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’enseignent Fondamental et de l’Education préscolaire et spéciale.
En effet, l’Assemblée Nationale du Mali a examiné et approuvé le projet de loi portant statut du personnel enseignant de l’Enseignement Secondaire, de l’Enseignement Fondamental, et de l’Education préscolaire et spéciale au cours de la séance plénière de la session extraordinaire du vendredi 12 janvier 2018.Ainsi ,les travaux du jour ont été présidé par le Président de l’Assemblée Nationale du Mali, l’Honorable Issaka Sidibé.
Ce projet de loi a été porté par le Ministre du Travail et de la Fonction Publique, Chargée des Relations avec les Institutions, Madame Diarra Raky Talla pour la seule raison qu’il s’agit de donner un statut particulier à des fonctionnaires de l’enseignement. Pour l’examen de ce projet de loi, la Commission de l’Education, de la Culture, des nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication présidé par l’Honorable Siaka SANGARE a été saisie au fond.
Fruit d’un long combat des enseignants de la République du Mali pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail, ce projet de loi vise à valoriser la fonction enseignante, qui était ravalée en seconde zone.
Partant du constant que l’éducation constitue le socle de tout développement social et économique, ce projet de loi vise à motiver davantage les enseignants pour l’émergence d’une école de qualité. Elle s’inscrit en droite ligne des objectifs du Développement durable qui vise à: «assurer l’accès de tous à une Education de qualité, sur un pied d’égalité et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie».
En outre, cette loi a aussi pour objectif de créer un climat social apaisé favorable à l’émergence d’une nouvelle école, émergeante, apaisée et performante en mettant fin aux mouvements de grève qui plombe toute maturité de notre éducation nationale. Cette nouvelle loi ou nouveau statut contenant soixante-cinq (65) articles détermine les conditions d’accès à la fonction enseignante, les avancements ou plan de carrière, la nouvelle grille indiciaire et les conditions de radiation.
Cette loi reconnait et garantie la liberté syndicale et protège les enseignants contre les voies de faits, outrage et menace par rapport aux opinions dans le cadre de l’exercice de leurs mandants syndicaux et électifs lors des campagnes électorales.
Ainsi l’incidence financière de la prise en charge de la nouvelle loi est estimée pour 5 620 005 308 FCFA (cinq milliards six cent vingt millions cinq milles trois cent huit FCFA).
La nouvelle grille est composée de seize (16) échelons et comporte des indices qui ont été augmenté substantiellement par catégorie. Ainsi les indices planches ou l’indice de départ et l’indice plafond ou l’indice de la fin de la carrière sont les suivants:
– Catégorie C: 80 points au plancher et 51 points au plafond ;
– Catégorie B1: 30 points au plancher et 30 points au plafond ;
– Catégorie B2: 25 points au plancher et 48 points au plafond ;
– Catégorie A: 2O points au plancher et 140 points au plafond.
A l’issue d’un débat houleux dans une atmosphère tendue, les élus de la Nation ont approuvé le texte à l’unanimité notamment par 126 voix pour et 0 abstention.
Dans la salle pleine à craquer pour la circonstance, on pouvait lire la joie sur le visage des leaders des organisations syndicale d’enseignement qui ont été nombreux à effectuer le déplacement pour être un témoin oculaire de cette loi historique.il s’agit du Secrétaire général du Syndicat National de l’Education de Base (SYNEB), Amadou Coulibaly, du Secrétaire général du Syndicat des Professeurs des Collectivités Territoriales, en la personne de Adama Fomba, de Zoumana Kalapo du Syndicat libre et démocratiques de l’enseignement Fondamental et membre de la Centrale Syndicale de la Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali et Moustapha Guittèye du Syndicat National de l’Education et de la Culture (SNEC) et de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM).
Au-delà des avancées majeures de ce nouveau statut, le risque d’émiettement du statut général des fonctionnaires est grand, car cette loi portant statut du personnel enseignant ouvre la boite à pandore et favorise un appel d’air pour les autres corporations professionnelles qui risque de susciter des mouvements de grève pour réclamer des statuts particuliers régissant leur profession.
Enfin, les honorables députés ont remercié le Gouvernement pour avoir initié ce projet de loi louable et salutaire qui participe de la valorisation de la fonction enseignante pour la formation des ressources humaines de qualité en vue de contribuer au développement économique et social d’un nouveau Mali qui s’impose dans le concert des Nations .
Alpha Sidiki SANGARE