La Direction Nationale de la Fonction Publique n’a rien à envier aujourd’hui au grand marché de Bamako, tant elle est devenue un véritable centre d’affaires. Le Mali serait-il un pays où tout se monnaie ?
En effet, depuis un certain temps, des rumeurs persistantes font état de recrutements directs dans la Fonction Publique. Ce qui, de prime abord, n’est pas étonnant, étant entendu qu’il y a toujours eu ces recrutements. Mais le problème, c’est qu’ils se font au détriment des jeunes en quête d’emplois. D’où leur inquiétude.
Selon des témoins, certains jeunes à la recherche d’emplois auraient été sommés de mettre la main à la poche pour que leurs dossiers soient acceptés. Mais leur malheur serait d’être dépourvus d’argent et de soutien pour pouvoir prétendre à un emploi dans un cercle aussi “fermé” que la fonction publique malienne. Faut-il croire à ces témoignages ?
Nos vaines tentatives auprès de la Direction Nationale de la Fonction Publique, pour en savoir plus, n’ont pas porté. Personne ne serait au courant d’une quelconque magouille, au sein de la direction. Pourtant, de l’avis d’autres, le déposer d’un dossier moyennant paiement de sous nécessite au préalable le parrainage d’un habitué ou de quelqu’un qui aurait déjà payé les 300 000 F nécessaires pour l’acceptation du dossier. Aux dires des témoins approchés, ils auraient pu accéder au réseau grâce à la complicité d’un de ses abonnés. Il leur aurait été enjoint, à chacun, de payer 300 000 ou 200 000F pour que leurs dossiers soient acceptés.
Selon d’autres témoins, il leur aurait été lancé: “Soit vous payez, soit vous laissez tomber . C’est comme ça que ça se passe ici. Même celui qui vous a envoyé a payé cette somme. Vous pouvez donc aller vous renseigner auprès de lui et revenir si vous voulez !”.
Le hic, dans cette histoire, c’est que certains s’acquitteraient de ces sommes sans pour autant obtenir l’emploi recherché. Si bien qu’à la la Direction Nationale de la Fonction Publique, certains jeunes diplômés continueraient à courir derrière leur argent, pendant des années pour certains, et des mois pour d’autres. Ceux qui leur avaient promis une intégration dans la Fonction Publique n’auraient pas tenu leur promesse. Aussi, il y en qui auraient commencé à rembourser les sommes illégalement empochées, pendant que d’autres ne l’auraient pas fait.
Presque tous ces cas remonteraient aux périodes des concours d’entrée dans la Fonction Publique. Et nombre de ces dossiers seraient déjà entre les mains des habitués du résesau. Ce qui suscite une question : ces dossiers sont-ils receptionnés pour le recrutement direct, ou pour le prochain concours d’entrée à la Fonction Publique ?
Adama S DIALLO
SB du 6 juillet 2007
“