Dialogue social : Racky Talla appelle les partenaires sociaux à une trêve

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Mme Diarra Racky Talla
Mme-Diarra-Raky-Talla, ministre de la Fonction pubique

Actualité oblige ! Face à la multiplication des préavis de grèves, le ministre du Travail et de la Fonction publique, chargé des Relations avec les Institutions, Mme Diarra Raky Talla a appelé ses partenaires à une trêve sociale pour permettre au gouvernement de traiter  certaines questions dans la sérénité. Même s’ils adhèrent à cette démarche, les partenaires sociaux souhaitent obtenir une assurance.

La situation actuelle du pays appelle au sacrifice et à la retenue de tous les fils de la République, c’est l’argument avancé par la ministre du Travail et de la Fonction publique, chargée des relations avec les institutions lors d’une série de visites qu’elle a initiée  avec les partenaires sociaux, le lundi 27 février dernier.

De l‘Union nationale des travailleurs du Mali (Untm) à la Confédération malienne des travailleurs (CMT) en passant par la Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali (Cstm) et  la Centrale démocratique des travailleurs du Mali (Cdtm),  le ministre en charge du travail  dans une démarche pédagogique a édifié ses interlocuteurs  sur les grands  chantiers du gouvernement,  point par point. Objectif : échanger avec les différentes centrales  syndicales, prendre leurs préoccupations et partager avec eux les grands chantiers  du gouvernement pour obtenir un climat social et apaisé dans un contexte où l’Etat fait face à plusieurs fronts.

Les échanges ont porté essentiellement sur la mise en œuvre du protocole d’accord signé entre le gouvernement et l’Untm en 2014, l’harmonisation des primes et indemnités au niveau du secteur public, les élections professionnelles  et la révision de la politique salariale en 2018.

Dans une démarche pédagogique, Mme Diarra Raky Talla a démontré la bonne foi du gouvernement avec l’implication totale des partenaires sociaux d’apporter au plus vite une réponse à ces différents points, qui selon elle, constituent la base pour consolider le dialogue  social et obtenir un climat social apaisé.

Face à la multiplication des préavis de grèves, une quinzaine depuis le mois de janvier et la situation actuelle du pays, le ministre a appelé  ses partenaires à une trêve sociale pour permettre au gouvernement de traiter  certaines questions dans la sérénité. «Face à la situation actuelle de notre pays, les uns et les autres doivent s’investir pour un front social apaisé. Certes, les problèmes persistent, le gouvernement  déploie des efforts et prend toutes les dispositions pour assurer la continuité de l’Etat. Depuis la prise de fonction du président de la République, le gouvernement a injecté 75 milliards de nos francs pour les primes et indemnités. Les insuffisances doivent être corrigées tant du côté du gouvernement que du côté des syndicats.   Le bilan est loin d’être négatif face à la taille des besoins. Le Smig est passé de 28 000 à plus de 40 000 FCFA, le maintien du prix de l’électricité, l’augmentation des salaires à hauteur de 20% sur une période de trois ans et l’augmentation de l’allocation familiale de 1500 à 3500FCFA.  Le département est ouvert à toutes sollicitations  mais les préavis doivent être le dernier recours», a-t-elle martelé.

Rassurant ses interlocuteurs  de la disponibilité du gouvernement, Mme Diarra Raky Talla a soutenu mordicus  que les syndicats  ne sont pas leurs adversaires, mais plutôt leurs partenaires. «Je suis ici pour vous conforter et dire à votre base que vous n’avez pas failli à votre mission de syndicalisme», a-t-elle dit. Avant de solliciter l’accompagnement des centrales dans  la réalisation des grands chantiers en faveur des travailleurs. Selon elle, l’harmonisation des primes et indemnités permet de mettre fin à la confusion  et des demandes incontrôlées  et surtout corriger une injustice. «Risque égal, prime égale. Responsabilité et mission égalées, primes et indemnités égalées».

En outre, elle a insisté sur  la nécessité  d’organiser les élections professionnelles car le Mali n’en a pas encore organisé. Ce processus permet, dit-elle, d’accéder à certaines institutions de  la République et d’autres structures de l’Etat. En faisant ce point, le ministre a informé de la révision  de la politique salariale en 2018.

Dans son adresse aux syndicalistes, le ministre n’à pas manquer d’aborder le problème de la formation. Selon elle,  la mauvaise appropriation des textes réglementaires et législatifs  régissant le travail, le syndicalisme  constitue un obstacle. Et le fait se traduit aujourd’hui par la mauvaise coordination des revendications et autres doléances des travailleurs.

Parlant de la mise en œuvre des protocoles d’accords avec les différentes centrales,  le ministre a déploré la mobilité des cadres.  Pour elle, cette situation est un facteur de blocage dans le travail des différentes commissions de suivi.

Face à cette difficulté, le ministre préconise la mise en place d’un mécanisme de rencontre de haut niveau  avec les secrétaires généraux des départements.

Accueillant la délégation ministérielle, les bureaux exécutifs des différentes centrales  ont salué cette démarche du premier interlocuteur  des travailleurs du Mali.

Sans pour autant donner  une assurance totale au ministre sur la possibilité d’observer une trêve sociale, le secrétaire général de l’Untm, Yacouba Katilé,  a exprimé  la détermination de l’Untm d’accompagner  le département.  Avant de  faire le point sur certaines préoccupations  de sa centrale à savoir la subvention substantielle pour la formation, l’harmonisation des salaires avec les autres pays de la sous région, le respect des conventions par l’autorité  etc. « La grève n’est pas l’objectif, mais un but pour la satisfaction des doléances », s’est contenté de préciser Yacouba Katilé.

Tout comme le secrétaire général de l’Untm, le patron de la Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali (Cstm), Hamadoun Amion Guindo,  en faisant l’état des lieux,  a invité le département à plus d’égalité entre les centrales en termes de subvention et de représentativité au niveau de certaines instances. Parlant de la mise en œuvre des engagements, le secrétaire général de la Cstm déplore le manque de fonctionnement des commissions.  Selon lui, il faut redynamiser les commissions avec comme tableau de bord les différents engagements.

Face à la demande du ministre, la Cstm ne ferme pas la porte d’une trêve sociale, mais demande certaines assurances. «Si les partenaires sont assurés, les préavis n’ont aucun sens. Donc, il faut que chacun travaille dans ce sens. Nous nous inscrivons dans cette démarche puisque nous voulons un climat social apaisé. Mais il faut l’égalité et la justice sociale», a conseillé le doyen du mouvement syndical malien.

Nouhoum DICKO

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3 COMMENTAIRES

  1. Les échanges ont porté essentiellement sur la mise en œuvre du protocole d’accord signé entre le gouvernement et l’Untm en 2014, l’harmonisation des primes et indemnités au niveau du secteur public, les élections professionnelles et la révision de la politique salariale en 2018. FIN DE MANDAT.
    Comment peut on tenir un tel langage à des adultes vaccinés.Des responsables de syndicats qui ont déposé un régime et proclamé la démocratie ?

  2. On est tente de se demander ce que ce gouvernement fait réellement pour les populations. Les dirigeants maliens ont atteint un niveau d’inconscience, d’insouciance jamais inégale meme au temps du dictateur Moussa.

    IBK est une veritable désillusion , une honte, une peste pour le mali, le malien. Il ne fait que voyager a l’extérieur, il n’a aucun souci pour le mali profond.

    Le malien est tellement decu qu’on le croit anesthésie, mais le sursuat risque d’être tres douloureux pour IBK et sa famille, ces vampires, FOUGARDEN NOUNOU…

  3. La fronde sociale est manifeste à un certain égard de la mauvaise foi des syndicats de travail au Mali.

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