Depuis lundi dernier, le département de la fonction publique effectue un contrôle physique des fonctionnaires, des contractuels de l’Etat et des fonctionnaires des collectivités. Objectif : contrôler l’effectif des fonctionnaires qui émargent au trésor public, mais aussi, maitriser la masse salariale de la fonction publique.
Cette opération de contrôle s’étendra sur plusieurs mois, selon le département de la fonction publique. Le contrôle physique des fonctionnaires et agents de l’administration publique malienne se justifie par le fait qu’il n’y a pas, à ce jour, de données fiables sur les effectifs des fonctionnaires maliens, ni sur la masse salariale de la fonction publique malienne. Aussi, il permettra de déceler les fonctionnaires fictifs qui émargent illégalement sur la ‘’caisse publique’’.
Selon un rapport du département de la fonction publique qui date de 2010, sur un total de 38 927 fonctionnaires, 36 075 étaient en activité. Les 2852 restants étaient indisponibles pour des raisons diverses
«Cette opération est nécessaire, car aujourd’hui,l’Etat ne maitrise pas la situation réelle des fonctionnaires et cela a des conséquences fâcheuses sur les finances. Au Mali, des morts continuent à toucher leur salaire et certains fonctionnaires ne connaissent même pas leur lieu de travail, parce qu’ils ne partent jamais au travail et d’autres sont doubles fonctionnaires. Dans notre service, certains fonctionnaires résident à l’étranger, depuis leur recrutement à la fonction publique, mais ils touchent, chaque mois, leur salaire», indique un cadre de la direction nationale des eaux et forêts.
Pour la réussite de l’opération, les salaires des fonctionnaires leur seront payés par les contrôleurs sur place et en espèce.
Rappelons qu’en 2012, sous la transition, le département de la fonction publique avait fait un audit sur le recrutement irrégulier dans la fonction publique. Un audit qui avait permis de déceler et d’expulser des dizaines de fonctionnaires qui avaient été, selon le département, irrégulièrement recrutés dans la fonction publique. Au finish, ces agents ont été réintégrés suite à une décision judiciaire. Espérons que les résultats de ce contrôle physique des fonctionnaires ne subiront pas le même sort.
Abou Berthé