Annoncé pour être une réussite, le contrôle physique des fonctionnaires a plutôt tourné au vaudeville.
Lundi dernier, l’atmosphère était tendue dans l’administration. Et pour cause : le contrôle physique des fonctionnaires. Si certains travailleurs, qui émargent au budget de l’Etat n’étaient informés que le vendredi, d’autres l’ont su à travers l’ORTM où le ministre était apparu à la télévision dimanche dernier soit la veille de la décision.
Cette situation a créé panique et interrogations, car nombre de travailleurs s’attendent plutôt à autre chose que cette mesure dont seuls Bocar Moussa Diarra et ses collaborateurs peuvent démontrer la pertinence. Nous avons vérifié dans certains services l’effectivité du contrôle et le constat est mitigé. Dans plupart des cas, les travailleurs sont venus en masse mais il n’y a pas d’agents pour le suivi.
Par exemple à l’ORTM où nous avons fait un saut, alors que le contrôle était annoncé à 15 h, les travailleurs n’ont rien vu. Avant, dans la matinée, dans les structures de santé, les fameux contrôleurs n’ont pas fait signe de vie et les travailleurs sur place étaient pourtant munis de leurs pièces dites justificatives. Cet échec fera dire à certains que le ministre de la Fonction publique est un farceur.
Diversion
Très attendu sur le cahier de doléances de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), le gouvernement trouve un prétexte, le contrôle physique des fonctionnaires. Incapables de tenir tête à l’UNTM, nos autorités divaguent et laissent apparaître au sein de l’opinion un sentiment de fuite en avant. Approché par nos soins, un très proche collaborateur du ministre de tutelle ne parvient pas à nous situer et dit préférer attendre la consigne de son patron pour se prononcer sur le sujet.
Interrogé, un syndicaliste interprète l’attitude du ministère de la Fonction publique comme de la diversion, ce, à un moment où les négociations avec l’UNTM sont dans une phase cruciale. “C’est la preuve que le gouvernement veut distraire l’opinion et surtout minimiser la souffrance des travailleurs”, a-t-il lancé.
Au-delà de cette logique, au sein de l’opinion, nombre des Maliens ont du mal à cerner la pertinence d’une telle mesure, car il est de nos jours difficile d’arriver à un résultat satisfaisant en ordonnant à la hâte un contrôle effectif des fonctionnaires.
D’abord, le contexte de crise ne favorisera pas le succès du contrôle, car dans une bonne partie du Nord du pays, nombreux les fonctionnaires qui n’ont pu rejoindre leurs postes. S’y ajoutent, les réfugiés et les déplacées qui ont des difficultés à retourner au bercail.
Certes, l’Etat a le droit et le devoir de connaître le nombre de ses agents, mais la méthode et le moment sont loin de faire l’unanimité.
- M. C.
Bonjour,
Je ne vois ni diversion ni fuite en avant par la volonté de l’Etat de se faire une idée de son effectif réél.
Décidement on aime l’amalgame chez nous et je trouve peut donner des bases saines aux négociations avec l’UNTM car je suis certain que les morts continuent de percevoir leur salaire. UN controle est toujours bienvenu si je suis en règle.
Ne voyons pas le mal partout
Ce n’est ni le moment, ni la méthode, en quoi celà va faire oublier les légitimes revendications des travailleurs maliens ?
Monsieur le journaliste vous dites que vous ne voyez pas la pertinence d’un tel contrôle, vous pouvez me dire le nombre de fonctionnaire décédé dont l’État continue à payer leur rémunération et que des tiers personnes prennent ces salaires et font la Java avec ça. Ce contrôle il faillait le faire depuis longtemps et maintenant que ça arrive il faut non seulement le faire mai aussi un suivi du contrôle pour empêcher d’éventuelles fraudes.
Dans tous les cas farce ou diversion, une base de données a toujours besoin d’être mise à jour. Je pense que même en cas d’accord entre l’UNTM et le gouvernement, l’exécution de certains points va requérir la disponibilité de données fiables. Tout le monde sait que des virements de salaire sont faits aux noms des fonctionnaires fictifs, décédés et même en disponibilité par ce qu’en en fonction dans d’autres organisations. Donc si la base de données est actualisée, cela permettra non seulement d’avoir des données fiables pour une meilleure prise de décision mais aussi de faire d’énormes économie pour le trésor public. Merci
oui, il le faut, ce contrôle physique des agents, mais attention à ne pas faire du tord à d’autres acteurs, je pense en particulier aux banques avec lesquelles des agents ont certainement pris des engagements garantis par le virement irrévocable du salaire!!!! Comment faire si l’agent qui reçoit directement son salaire “oublie” de le reverser sur son compte et viole en conséquence son engagement auprès de sa banque?
MC tu ne connais rien on te dit que c’est pour demasquer les fonctionnaires fictifs et controler la masse salariale rien a voir avec la greve
bonjour chers Messieurs, Vous connaissez l’adage qui dit ceci. Je cite:”Il n’ y pas de question idiote, mais des sottes personnes” fin de citation. Mr ou mme smone, MC a bien posé une question: Contrôle physique des fonctionnaires : Farce ou diversion du ministre Moussa Bocar Diarra ? Il a parfaitement raison de poser la question, ceci n’est pas une raison pour lui tenir de tels propos à moins que vous ne donnez un jugement subjectif du sujet…..Nous savons tous qu’il y a une vingtaine d’années qu’un gouvernement a effectué le même contrôle physique (1992 ou 1993)???, quel fut le résultat? Est ce à dire qu’à partir de cette période, il n’y a pas eu un fichier des fonctionnaires? En tant que gestionnaire, pour résoudre une question donnée nous sommes tenus de nous poser certaines questions: Quoi? Quand? Comment? Pourquoi? Vous pensez qu’il fallait attendre que l’UNTM parte en grève pour organiser ce machin là? Si c’est une coïncidence, elle aurait pu être évitée par sagesse. Merci
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