Contrôle physique des agents de l’Etat : Une opération de bluff ?

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Bocar Moussa Diarra,
Bocar Moussa Diarra, le ministre du Travail, de la Fonction Publique et des Relations avec les Institutions

Le contrôle physique des agents de l’Etat a commencé avant-hier lundi. Le but est de démasquer les fonctionnaires fictifs qui émargent illégalement au budget de l’Etat. Mais seulement voilà, l’opération ressemble à un coup de bluff. Et pour cause. Les fraudeurs ne sont pas des idiots et cerise sur le gâteau ce sont certains de leurs complices qui font le travail. Et es enseignants sans diplôme et les cadres A, B et C intégrés dans la fonction publique sans concours ? Peut-on se permettre de faire justice à moitié?

En effet, le contrôle physique des ressources humaines de l’Etat qui a commencé avant-hier, lundi, s’étendra sur le dernier trimestre de l’année 2014 à savoir les mois d’octobre, novembre et décembre. Il vise à déceler, entre autres, les agents fictifs, les abandons de poste et les agents en situation irrégulière. Cela à travers l’identification physique des agents payés par le budget d’Etat, leur localisation géographique et l’identification des emplois tenus. Selon le ministre du travail, de la fonction publique et des relations avec les Institutions, Bocar Moussa Diarra, pour la réussite de cette mission, les salaires des agents seront payés directement en numéraire par les comptables uniquement pour le mois au cours duquel ils ont été programmés. Cette opération de contrôle va concerner tous les fonctionnaires civils et militaires et les contractuels de l’Etat, ainsi que les fonctionnaires des collectivités territoriales émargeant sur le budget de l’Etat. Les agents en mission à l’extérieur doivent fournir à leur retour l’ordre de mission des pièces justificatives. A en croire le ministre Diarra, il s’agira à travers cette opération de maitriser les effectifs et obtenir des statistiques fiables sur la masse salariale. « L’opération de contrôle physique vise à combattre la fraude et la corruption qui gangrènent les services étatiques. Il permettra d’orienter la politique du gouvernement sur la gestion efficace des ressources humaines, la création d’emploi et la modernisation de l’administration publique et des collectivités territoriales », a-t-il expliqué.

Avant de poursuivre : « L’avantage de cette opération vient du fait qu’elle permettra à l’Etat de maitriser les effectifs des agents qui émargent au budget d’Etat, de mieux connaître les différentes positions statutaires, d’avoir une base de données fiables sur les ressources humaines de l’Etat, de connaître les ratios femmes-hommes et de pouvoir ainsi évaluer le niveau d’exécution des cadres organiques ».

Mais le hic est que le degré de corruption des agents de l’Etat a atteint une proportion qui jette le discrédit sur nombre d’actions entreprises par l’Etat. Pour preuve des centaines d’enseignants sans diplôme avaient été démasqués il y a de cela quelques années mais aucune sanction n’est prise à leur encontre. Une opération similaire (contrôle physique) avait été faite sous ATT et des centaines de fonctionnaires fictifs ont été décelés, là aussi, aucune sanction. Des cadres A, B et C ont été intégrés dans la fonction publique sans concours en violation des textes. Pas non plus de sanction. Donc qui bluff qui ? Bocar Moussa Diarra a-t-il une idée derrière la tête? Rien n’est moins sûr. Chez certains fonctionnaires, la question dérange alors que d’autres se posent des interrogations sur l’opportunité d’une telle opération. Surtout quand on sait que les éventuels fautifs ne seront pas punis.

Aliou Touré    

 

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