Le collectif des personnes handicapées diplômées du Mali était, le mercredi 5 octobre, devant le ministère du Travail et de la Fonction publique et des Relations avec les Institutions de la République, pour protester contre la suspension des dispositions relatives au recrutement des personnes handicapées à titre exceptionnel dans la Fonction publique. Dans un entretien, qu’il nous a accordé, Boubacar Djigui Diarra, le président du Collectif des personnes handicapées diplômées du Mali, s’explique et juge que cette décision ne contribue pas à l’équilibre sociale et porte des germes d’injustice. Lisez plutôt !
Le Sursaut : Bonjour monsieur, présentez-vous à nos lecteurs ?
Boubacar Djigui Diarra : Je me nomme Boubacar Djigui Diarra, président du Collectif des personées handicapées diplômées du Mali. Je suis également le secrétaire général de la Fédération malienne des associations des personnes handicapées. Et par extension je suis le président du Comité scientifique pour la promotion de l’emploi des personnes handicapées
Pourquoi cette manifestation ?
La tenue de cette manifestation fait suite à un constat. L’emploi des personnes handicapées n’est pas pris à bras le corps par le gouvernement du Mali. Pour rappel, je vous informe que depuis 1997, l’Etat malien recrute des personnes handicapées à titre exceptionnel dans la Fonction publique. Ce processus a continué jusqu’en 2011, c’est en 2012 que le processus a été bloqué obligeant les personnes handicapées à faire le concours au même titre que les autres. Et par la suite, un quota a été réservé à ceux qui font le concours et cela au prorata du nombre de recrutement dans la fonction publique. Nous avons dit que cela ne nous arrange pas. Car cette décision est en contradiction avec les instruments juridiques que sont : la convention 159 du Bureau International du Travail (BIT), la convention internationale sur les droits des personnes handicapées et l’article 18 du statut général de la Fonction publique en République du Mali. Tous ces textes garantissent l’emploi de la personne handicapée et exigent que l’Etat octroie des emplois aux personnes handicapées.
Quels sont les objectifs à atteindre à travers cette manifestation ?
Par cette manifestation, nous revendiquons la suspension de cette mesure qui ne nous convient pas et qui n’est pas règlementaire. Nous revendiquons, aussi, la prise en compte des 70 dossiers qui sont en suspens depuis 2012, la révision de la situation des camarades qui ont fait des études arabes mais qui ont du mal à s’insérer dans la vie professionnelle.
Avez-vous un appel à lancer aux autorités et à vos collègues ?
Je lance d’abord un appel aux autorités politiques. A la suite de l’entretien que nous avons eu avec elle, Mme la ministre du Travail, de la Fonction Publique et des Relations avec les Institutions de la République, Mme Diarra Racky Talla, nous a expliqué que la question ne peut pas être résolue à son seul niveau, et qu’il faut une décision politique.
Nous demandons aux autorités de prendre toutes les dispositions pour nous remettre dans nos droits. Sans quoi nous continuerons de manifester.
Quant à mes collègues, je les appelle au calme et à la retenue. Nous sommes avant tout des personnes responsables et intellectuelles. Et on n’obtiendra rien de bon dans la violence.
Propos recueillis par Moise Keita
Bravo! Tu dois être nommé Secrétaire d’Etat chargé des personnes handicapées
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