La commission Santé et développement social de l’Assemblée nationale, en partenariat avec l’Association des municipalités (Amm) du Mali et Health Policy plus a organisé, le mardi 15 mai dernier, à la Maison des aînés de Bamako, une journée de plaidoyer auprès des autorités. Objectif : contribuer à l’intégration des agents de santé communautaire (Asc) dans la Fonction publique des collectivités territoriales.
La cérémonie d’ouverture de cette journée de plaidoyer était présidée par Pr Samba Sow, ministre de la Santé et de l’hygiène publique, en présence de Badiakiné Sissoko, président de la commission Santé et développement social de l’Assemblé nationale, de Yacouba Traoré, vice-président de l’Association des municipalités du Mali (Amm), de Abdalah Yattara, représentant le maire de la Commune IV du district de Bamako, ainsi que plusieurs élus communaux du pays.
Le Mali a initié en 2009 une stratégie des soins essentiels dans la communauté (Sec) et ce dans le souci de mieux organiser ses efforts et ceux de ses partenaires (société civile et les partenaires techniques et financiers) dans l’offre des soins dans la communauté. Une évaluation de la première phase de mise en œuvre des soins essentiels dans la communauté a permis de démontrer l’évidence du rôle des Agents de santé communautaire (Asc) dans l’amélioration des indicateurs de santé pour la prise en charge des cas de paludisme, diarrhée, pneumonie et la planification familiale.
Aujourd’hui, plusieurs actions en faveur de la santé communautaire ont été initiées par l’Etat, mais l’un des défis majeurs reste la mise en œuvre effective du plan stratégique national de soins essentiels dans la communauté (Sec), notamment la pérennisation du salaire des Agents de santé communautaire et cela passe forcément par l’intégration des Agents de santé communautaire dans la Fonction publique des collectivités territoriales. Ce qui justifie amplement cette journée de plaidoyer auprès des autorités afin que les agents de santé communautaire puissent être intégrés dans la Fonction publique des collectivités territoriales.
Dans son intervention, Abdalah Yattara, représentant du maire de la commune IV du district de Bamako, a d’abord rappelé aux décideurs politiques de notre pays que les Agents de santé communautaire jouent un rôle crucial dans la réduction de la mortalité des femmes et des enfants qui passe par l’accès à temps aux soins vitaux. Avant de préciser que les engagements des uns et des autres envers les communautés nous obligent à agir urgemment en faveur des soins essentiels dans la communauté, à travers l’amélioration des conditions des Agents de santé communautaire. Il a conclu ses propos de remerciant les organisateurs pour cette belle initiative en faveur des Agents de santé communautaire.
Quant au ministre de la Santé et de l’hygiène publique, il a souligné qu’en 2009, le département de la Santé et ses partenaires techniques et financiers ont décidé d’élaborer une stratégie sur les soins essentiels dans la communauté afin de réduire la mortalité et la mobilité au niveau des ménages et des femmes. “La contribution des 2 338 sites d’Agents de santé communautaire installés depuis 2011 se passe de tout commentaire. En effet, de 2011 à 2016, au total 2 338 agents communautaires ont été installés et actuellement ces Agents de santé communautaire existent dans 1029 aires de santé qui couvrent 24% de la population malienne. Au plan financier, l’apport des Agents de santé communautaire a été appréciable dans toutes les régions. A titre d’illustration, dans les années 2015, les Agents de santé communautaire de la région de Mopti ont versé aux associations de santé communautaire (Asaco), la somme de 5 942 080 Fcfa pour les frais de planification et 16 millions Fcfa au compte des médicaments. Aujourd’hui, force est de constater que les agents de santé communautaire sont confrontés à des difficultés, parmi lesquelles, la multiplicité des cas d’abandon pour diverses raisons et dû en grande partie à des retards de payement de motivation, l’insuffisance des mesures incitatives au niveau de la communauté et la faible contribution des collectivités territoriales “, a-t-il précisé, avant de remercier les partenaires techniques et financiers pour leurs efforts entrepris dans la mise en œuvre des mesures de soins essentiels dans la communauté. La cérémonie d’ouverture a été clôturée par la signature d’une toile d’engagement par le ministre de la Santé et de l’hygiène publique, les membres de la société civile, ainsi que des responsables sanitaires du pays.
Mahamadou TRAORE