Affaire des agents fictifs : Toujours pas de sanction

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Il y a quatre ans, le gouvernement lançait, à l’injonction du Président de la République, le contrôle physique des agents de l’administration publique. Cette initiative avait pour but d’avoir une idée précise de l’effectif de la Fonction publique et surtout de maîtriser les charges salariales. On a ainsi organisé sur l’ensemble du territoire national un recensement physique de tous les fonctionnaires. Les résultats ont été à la hauteur des attentes.

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Dans un premier rapport, il a été relevé un nombre important d’agents qui n’existaient pas en réalité et qui cependant, étaient payés par le budget public. Ces agents fictifs dépasseraient les 1000, d’où des milliards de FCFA détournés par de tierces personnes durant des années. Compte tenu des défaillances qui ont caractérisé le premier contrôle physique, le Gouvernement décida alors d’organiser un second round pour permettre aux retardataires de se faire recenser. Le dossier a été confié à une commission mise en place au Ministère de la Fonction Publique, de la Réforme de l’Etat et des Relations avec les Institutions et dirigée par le secrétaire général de ce département. Les membres de cette commission se sont rapidement mis au travail et ont quelque peu rectifié les premiers chiffres obtenus des agents fictifs de la fonction publique. Au lieu d’un millier, ils ne seraient plus que 850, ce qui est loin d’être négligeable puisque, les montants détournés à cet effet atteignent des sommes extrêmement importantes pour un pays comme le Mali, aux ressources très limitées.

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La commission a produit un rapport dans lequel trois départements ministériels et la Présidence de la République apparaissent comme les structures ayant compté durant les dix dernières années le plus grand nombre d’agents fictifs. Le document a été transmis depuis plus de deux ans à la Primature à qui le président de la République a demandé de sanctionner les coupables. S’il est vrai que les noms des agents fictifs ont été écrasés sur les fiches du bureau central des soldes, les personnes qui ont, durant des années, perçu illégalement leurs salaires et dont certaines ont été découvertes, n’ont jamais été inquiétées. Du côté du ministère de la Fonction publique, on soupçonne la Primature d’avoir décidé d’étouffer l’affaire.

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Markatié Daou

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