Du 10 au 30 mai, le boulevard de l”indépendance vibrera au rythme d”un vernissage intitulé "Mali vis-à-vis". Environ trente images de grand format dont des portraits de jeunes, de personnalités, de lieux de vie et d”échanges, prises au Mali et en France, seront projetées. Ce sera un témoignage ardent sur la vie des Maliens en France et au Mali.
L”exposition photos "Mali vis-à-vis" est née de la rencontre de photographes maliens et français qui ont eu envie de confronter leurs regards. Les photographes ont tenté de capturer des instants de vie de la communauté malienne. Ils ont partagé des moments dans les familles, les foyers d”immigrés, dans la rue, les transports en commun. Selon Sokona Tounkara d”AfriK-M, cette exposition est le résultat de deux ateliers de 15 jours qui se sont déroulés à Paris et Bamako. Plusieurs photographes comme Emmanuel Daou, Sokona Diakité et Abdoulaye Sima ont participé à ces ateliers.
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Il s”agit de regards portés sur la réalité des hommes, des femmes et des enfants issus de l”immigration et attachés à celle des Maliens vivant au Mali. "Leurs différentes sensibilités se sont exprimées à travers leurs joies et leurs colères, leurs découvertes et leurs passions", a-t-elle ajouté. Du 10 au 30 mai, environ trente images seront accrochées au boulevard de l”indépendance, dans le cadre de l”exposition.
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Il s”agit d”images grand format illustrant le portrait de jeunes, de personnalités, de lieux de vie et d”échanges, d”émotions.
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En prélude à l”ouverture de cette exposition prévue cet après-midi sous la présidence du ministre de la Culture, Cheick Oumar Sissoko, les organisateurs, à savoir Afrik-M et Aracha Prod, ont initié, hier mardi, un atelier de réflexion sur le thème "Images et migrations". Cette rencontre s”est tenue dans la salle de la cinémathèque du Musée national du Mali. A travers des exposés, elle a permis aux nombreux photographes d”approfondir leurs connaissances en matière de photographie.
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Le premier exposé sur l”importance de la photographie comme témoin d”une époque a été animé par Malick Sidibé, père de la photo au Mali. A 72 ans, ce doyen se souvient toujours de ses débuts dans ce métier.
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"C”est par la photo que j”ai fait l”histoire du Mali dans les années 60. L”image est très importante pour moi puisqu”elle est plus médiatique. Je faisais des images concrètes. Nous, nous avons travaillé dans la pratique", reconnaît Malick Sidibé. Avant d”ajouter qu”il est contre le numérique qui est en train d”envahir le secteur de l”image: "La photo a perdu son sens depuis le labo couleur. Ce qui est plus grave aussi avec le numérique, c”est qu”on peut truquer l”image. Je crains beaucoup avec le numérique. Je pense que c”est un outil essentiel pour les hommes des médias mais pas pour les photographes. On sait qu”ils sont plus intéressés aujourd”hui par l”argent que par la qualité de la photo. Moi, j”ai des clichés en noir et blanc qui datent de plus de trente ans".
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Le deuxième exposé, animé par Salia Mallé, portait sur la place de l”image dans les sociétés maliennes. Le conférencier estime que "l”image change avec la réalité sociale, humaine et physique qu”elle représente. Elle est mouvante et demande à être continuellement réadaptée avec le temps". Il a déclaré que "la photographie est une matérialisation d”un moment que l”on espère le plus fugitif possible afin de mieux sanctifier les distances de la mobilité sociale. L”image de soi, parée de ses accessoires à travers la fixité photographique, exprime la fuite voulue hors du temps social à la mesure de l”ambition individuelle".
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Le dernier exposé de la journée a été commenté par Samuel Sidibé directeur, du Musée national du Mali. Il portait sur la perception des images du Nord par les populations locales et leur rôle dans la construction du rêve de l”Occident.
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Alou B HAIDARA
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