Le marché en cette veille de fête de fin de ramadan, ressemble à une fourmilière. Mais, cette affluence n’est pas synonyme de bonnes affaires pour les commerçants, qui crient à la mévente ; les « clients », eux, se disent effrayés par la cherté des produits.
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Le Mali est un pays où le contrôle des prix est difficile parce que le libéralisme économique en vigueur depuis 1991 fait que le gouvernement est impuissant à réguler le marché. D’une boutique à l’autre, le prix d’un même article diffère, si ce n’est du simple au double. C’est la conséquence du libéralisme économique qui permet au commerçant de fixer son prix.
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A la veille de la fête de ramadan, cette tendance s’emballe. Le consommateur est écrasé par les prix à cause d’autres facteurs : la rentrée des classes, les dépenses quotidiennes du mois de ramadan, entre autres. C’est la période la plus faste de l’année où le commerçant peut faire le maximum de profits. Au regard de ce tableau, la situation actuelle des prix ne surprend guère.
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A quelques encablures de la fête d’Aïd el-Fitr, le Grand marché grouille de monde mais, conviennent les commerçants, les achats ne suivent pas. « Le marché est lent. Les clients viennent mais s’enquièrent pour la plupart des prix avant de repartir sur la pointe des pieds. A la veille de la fête, je vends entre 20 000 F CFA et 25 000 F CFA par jour pour les pagnes Wax. Or, l’année dernière, j’avoisinais par jour les 70 000 F CFA »,constate Safiatou Diarra.
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A côté de cette mévente décriée, les tracasseries policières auxquelles n’échappent pas les commerçants. « Dès fois, on vend mieux. Mais, les policiers nous dérangent sous prétexte que nous occupons la voie publique. Il y a de l’affluence mais moins d’achat. Malgré tout, nous sommes obligés de payer 1000 F CFA aux policiers. Et lorsqu’on a affaire à la mairie, nous payons 3000 F CFA. Il n’y a pas de comparaison possible entre 2006 et cette année. L’année dernière, je gagnais par jour pas moins de 200 000 F CFA. Mais quand je parviens à vendre cette année pour 75 000 F CFA par jour, ça relève du miracle »,se plaint Demba Diallo, revendeur de chaussures.
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Des propos corroborés par Seydou Kéita, qui estime que l’année dernière était meilleure à cette année. « Au Grand marché ici, nous avons plusieurs types de policiers. Ils nous rackettent tous les jours car, chacun réclame sa part. Quant aux gros bras, nous leur donnons 500 F CFA pour échapper à leur diktat ».
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Si les prix du Bazin (entre 5000 F CFA et 6000 F CFA le mètre) et les Uniwax (12 000 F CFA le yard) restent inchangés, il en va autrement pour les mèches, les vêtements et les chaussures pour enfant qui sont prisés. « Franchement, les prix ne sont pas abordables. Auparavant, j’achetais la mèche Darling à 2750 F CFA contre 3000 F CFA actuellement. J’étais venue pour acheter 4 paquets mais ayant été prise de court par les nouveaux prix, j’ai été obligée de m’arrêter à 3 paquets », explique une cliente. Et de poursuivre que les chaussures qui étaient vendues à 3000 F CFA minimum, sont cédées aujourd’hui entre 5000 et 10 000 F CFA.
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S’agissant des vêtements pour enfant, ils ont connu une augmentation de 150 F CFA à 250 F CFA. Idem pour les chaussures. « Les vêtements pour enfant de même que les chaussures sont passés de 1250 F CFA à 1500 F CFA. Nous ne bénéficions que de 100 F à 150 F CFA. L’augmentation des prix ne dépend pas de nous, elle provient plutôt de nos fournisseurs. S’ils augmentent, nous sommes obligés de revoir aussi à la hausse nos prix pour pouvoir tirer profit de notre commerce. Cependant, l’affluence qui se dégage ne correspond pas à la réalité de la vente », explique Many Camara.
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Un passage au Grand marché permet de constater qu’il y a des articles pour toutes les bourses même s’il est évident que dans bien des cas, la qualité n’est pas satisfaisante. Or, dès qu’un enfant a l’âge de comprendre, il sait faire la différence entre les objets de qualité et le toc. C’est cette réalité qui amène bien des chefs de famille déjà tenaillés par le quotidien à se ceindre la taille pour satisfaire les caprices de leurs ados accrocs de la dernière vogue.
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« Je viens du marché. Je me rends compte qu’il y a toutes sortes de prix. Pour un enfant de 2 à 3 ans, tu peux acheter des articles à bas prix. A partir du moment où ils sont assez grands, ça devient compliqué. Ils exigent de la qualité qui nous revient plus cher. Je suis venu avec pas moins de 100 000 F CFA pour mes 2 filles et mon jeune garçon, voilà je retourne à la maison avec des jetons. Pendant que mon souci c’est de les nourrir, eux, ils tiennent à être impec coûte que coûte le jour de la fête », témoigne un chef de famille.
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Comme on le voit, malgré les discours et les vœux qui sont restés pieux, les prix ont grimpé à cette veille de la fête de ramadan. Heureusement, que les prix ne sont pas affichés par 3/4 des commerçants. Le marchandage est alors possible… La seule issue pour le client.
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