Lutte contre le terrorisme, trafic de drogue… : ATT prône le développement à la base

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Dans le traditionnel discours à la Nation du 20 janvier, Fête de l’Armée, le Président de la République, Amadou Toumani Touré, Cinquantenaire oblige, a décidé de revisiter l’histoire de notre Grande Muette. Un tour d’horizon qui a englobé la lutte coloniale, la création de l’armée malienne et sa modernisation, sans oublier les défis auxquels elle est actuellement confrontée.

Même s’ils n’ont pas occupé une grande partie de l’intervention du Président de la République, les défis qui préoccupent actuellement notre armée ont pour noms  banditisme, trafic de drogue,  terrorisme… Concernant le dernier point cité, ATT a reconnu «qu’aujourd’hui, nos forces armées et de sécurité font face à de nouvelles menaces et à de nouveaux défis sécuritaires, dont le terrorisme représente la manifestation la plus redoutable».

Se souciant de rester conforme au discours qu’il ne cesse de marteler depuis des mois, le Président de la République croit dur comme fer que «la gestion de la bande sahélo-saharienne relève d’une analyse lucide et objective, dans le cadre d’une vision concertée». ATT d’insister, au passage, sur le fait que «la lutte contre le terrorisme n’est pas seulement sécuritaire. On en connaît les limites».

L’autre aspect de la lutte contre ce qu’on pourrait désormais qualifier de fléau est civil et, surtout, lié au développement, à en croire le Chef suprême des Armées: «Le combat contre le terrorisme doit également faire appel à l’engagement et à l’implication des élus, des collectivités locales et des populations. Mais sa colonne vertébrale sera le développement local, pour offrir des alternatives aux communautés des zones concernées, singulièrement à la jeunesse».

Auparavant, ATT avait tout d’abord rendu un vibrant hommage à plusieurs de nos vaillants soldats et hommes politiques: Modibo Kéïta et ses compagnons de l’US-RDA, des officiers tels que le Général Abdoulaye Soumaré, les Chefs de Bataillon Pinana Drabo, Sékou Traoré, Mohamed Ould Issa, Balla Koné et Kélétigui Drabo.

Avant de jeter un regard rétrospectif sur les batailles de Sabouciré, les deux guerres mondiales et les expéditions coloniales, avec leurs contingents de tirailleurs soudanais. C’est sur ce socle de bravoure et de dignité, a noté ATT, qu’est née la jeune armée malienne, le 1er octobre 1960, pour culminer le 20 janvier 1961 par la demande de retrait des forces étrangères de notre territoire.

Il faut rappeler que, ce 20 janvier 1961, Modibo Kéïta s’est adressé au corps diplomatique pour lui faire part des intentions du Parti US-RDA et du Gouvernement de voir la France évacuer toutes ses bases installées sur le territoire de la République du Mali. Le 20 janvier a été, depuis lors, consacré dans le calendrier républicain national comme le jour de la Fête de l’Armée. Ainsi, de juin à septembre 1961, suivront l’évacuation de plusieurs bases: Kati, Tessalit, Gao puis la Base aérienne 162 de Bamako.

Depuis, l’armée malienne, qui ne comptait alors qu’un effectif de 1 232 éléments, dont 1 Officier Général, 5 Officiers Supérieurs et 46 Officiers, a été confrontée à de nombreux événements. On notera, entre autres, la rébellion dans l’Adrar des Ifoghas, le putsch militaire et l’entrée par effraction des militaires dans la vie politique, l’action humanitaire lors de la grande sécheresse…Toutes choses qui ont fait dire au Président de la République «en 50 ans d’existence, notre armée nationale a acquis de la maturité. Elle s’est affirmée comme un creuset de notre identité nationale, par la diversité de provenance des hommes et femmes qui servent en son sein. Elle a gagné en vitalité, par le recrutement massif de jeunes. Les forces armées et de sécurité se signalent aussi par l’exemplarité de la politique du genre».

«Une armée de nos besoins»

Ces mutations, a-t-il poursuivi, «prouvent bien que nous sommes engagés à bâtir l’armée de nos besoins plutôt que de conserver l’armée de nos habitudes. Cette grande ambition exigera de nous la poursuite de la modernisation de l’outil de défense et la consolidation de la discipline, de l’éthique et de la cohésion au sein des forces armées et de sécurité».

Dans ce discours-bilan de la vie de l’armée malienne, on n’oubliera certainement pas, les missions de maintien de la paix et celles des agents de l’administration pénitentiaire, pour ne citer qu’elles.

 

Paul Mben 

 

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