Fête de la tabaski : La fête tétanisée par la vie chère

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Les musulmans du monde entier s’apprêtent à célébrer la fête de l’Aïd el kébir. Au Mali, les préparatifs pour la fête vont bon train. En ce moment, les rues de Bamako sont bondées de monde. Les habitants de la capitale font des courses pour les derniers réglages avant la fête. Mais la fête est plombée cette année encore par la vie chère.

Nous sommes à quelques jours de la fête de Tabaski. Un tour dans le centre-ville de Bamako et dans les marchés permet de croire que les habitants de Bamako sont en plein dans les préparatifs.

Malgré la situation économique difficile dans le pays, certains Bamakois se permettent quelques achats pour la fête. Les produits en vogue en cette période sont le bétail. « On est obligé d’assurer d’abord de quoi manger durant la période des fêtes. C’est pourquoi nous faisons le ravitaillement en attendant de voir avec l’habillement. », a laissé entendre un employé du secteur privé en plein achat dans un marché à bétail.

Quelques rares familles seulement s’avancent dans les commerces des jouets pour les enfants. Les articles destinés aux enfants s’enlèvent timidement. Pendant ce temps, les magasins d’habits et les commerces de pagnes et autres accessoires sont aussi visités. « Cette fête s’annonce difficile pour nous. Les clients n’achètent pas nos articles comme les années passées. Nous croyons que d’ici là, les choses vont changer », se plaint un tenant d’une boutique de prêt-à-porter. « Mais on ne va pas trop se plaindre car nous aussi nous trouvons chaque jour notre part. », nous indique pour sa part, Habiba, une jeune coiffeuse aux Halles de Bamako.

La situation est pareille chez les tailleurs et couturières qui ont l’habitude de faire leurs meilleurs chiffres d’affaires à l’approche des fêtes. Mais ceux-ci espéraient mieux que ce qu’ils réalisent. On constate une affluence au niveau des institutions bancaires de Bamako. Les différentes agences de banque et les guichets automatiques de banque (GAB) sont pris d’assaut par les fonctionnaires et quelques acteurs du privé qui cherchent à disposer des sommes nécessaires pour les préparatifs de la fête de Tabaski.

Une effervescence qui cache la difficile situation économique du pays

Même si les rues de Bamako sont bondées de monde à quelques jours de la fête et que le grand marché de Bamako est plein de monde, il n’en demeure pas moins que le Mali connaît une situation économique difficile, dont les conséquences sont facilement perceptibles au niveau de la population. Depuis bientôt trois années, les fêtes s’observent au Mali comme une tradition. Plusieurs familles se contentent de trouver de quoi manger pour les enfants le jour de la fête. La réalité est que la vie chère s’est installée dans le pays et a même poussé des racines fortes. De plus en plus, les prix des produits de première nécessité ont grimpé dans les marchés alors que le pouvoir d’achat de la population s’est sensiblement diminué.

Pour beaucoup de Maliens, l’essentiel c’est de vivre et d’espérer. En dehors des centres commerciaux et des grandes artères de la ville où l’on constate un peu d’affluence, plus rien ne se passe dans les quartiers. On note plutôt un manque d’engouement autour de la fête pour cause de la cherté de la vie. Dans les différents quartiers, seuls quelques commerces distillent de la musique pour attirer les clients dans ces derniers jours avant la fête, prévue pour le 1er septembre. Pour quelques chefs de famille rencontrés dans les quartiers Hippodrome, Missabougou et Sotuba, l’essentiel est de vivre pour espérer bien fêter l’année prochaine parce que « quelle que soit la physionomie du mouton, la fête aura bel et bien lieu ».

Asi de Diapé

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