22 septembre 1960 – 22 septembre 2013, cela fait 53 ans, jour pour jour, que le Mali accède à la souveraineté nationale et internationale. Placée sous la haute présidence de Ibrahim Boubacar Kéita, président de la République, cette fête d’indépendance, célébrée dimanche dernier, intervient quelques mois seulement après la libération des régions nord de notre pays et l’organisation réussie des élections présidentielles les 27 juillet et 11 aout derniers. IBK a déposé une gerbe de fleur au monument de l’indépendance pour magnifier son devoir de mémoire en hommage aux personnes tombées sur les champs de l’honneur.
A son arrivée au monument historique, il a été accueilli, par le Premier ministre Oumar Tatam Ly, du ministre de la Défense Soumeylou Boubèye Maïga, du maire du district Adama Sangaré et des membres du gouvernement.
Cette fête d’indépendance, 53e du genre, rappelle les luttes d’émancipation des pères de la nation malienne au prix du sang, des hommes et des femmes épris de justice, de liberté et de paix.
Après le monument de l’indépendance, IBK s’est rendu à la place d’armes du Génie militaire pour le défilé militaire auquel ont pris part les corps paramilitaires. Le nouveau président n’a pas caché son sentiment de patriotisme en faveur de notre armée qui est une armée de développement, une armée digne et républicaine dévouée pour la paix et la cause de la patrie. Le tout sous les rythmes de la fanfare nationale qui ménageaient bien avec les envolées de la vaillante armée.
« J’ai assisté a un défilé avec des hommes qui ont foi en leur pays » a dit IBK, ému. « Le Mali est désormais debout. Je souhaite une très bonne fête à tout le monde » a indiqué le chef de l’Etat pour qui la mission de la grande muette est difficile. « Rien ne sera comme avant » a-t-il martelé. Et d’ajouter : « Il faut qu’on ait confiance en les forces de sécurité. Plus jamais ce qui s’est passé avant ».
Pour Ibrahim Boubacar Kéita, il s’agira de « hisser le Mali à la hauteur de nos ambitions ». Le Locataire de Koulouba entend le faire de manière « méthodique et tangible ».
Il est monté au créneau contre les absentéistes de l’administration en dénonçant vigoureusement la corruption et l’usage abusif des véhicules de l’Etat à des fins personnelles. Pire, il s’est insurgé contre l’achat des faux diplômes, la délinquance foncière, la mauvaise distribution de la justice et les pots de vin y afférents… la liste est longue.
Il faut croire qu’IBK excelle beaucoup dans l’exhibition des muscles. Il doit traduire ce discours en réalité concrète sur le terrain puisque le Mali n’a plus besoin d’un beau parleur et d’un harangueur de foule. Il doit s’attaquer à d’autres maux qui gangrènent notre société parmi lesquels l’inconscience, l’insouciance, l’incompétence, la lourdeur administrative, l’abus des biens sociaux, l’arrogance des juges, le trafic d’influence des gradés de l’armée, le détournement des deniers publics. IBK sait qu’il sera pris aux mots et il n’aura pas de circonstance atténuante à faire valoir. Le vrai IBK sera celui qu’on verra à l’œuvre loin des connexions amoureuses avec un François Hollande en chute libre dans les sondages sur l’indice de confiance des Français.
Le Mali est laminé, le panier de la ménagère vide, l’école en agonie, la santé mal distribuée. Bref, IBK aura hérité d’un pays qui marche sur sa tête et qu’il aura fallu remettre sur ses jambes. Pour le bonheur des Maliens d’abord, son slogan de campagne.
Issiaka Sidibé