Pour non paiement des factures de l’édition précédente, d’un montant de 60 millions de FCFA, les directions du Fespaco et d’Azalaï Hôtel Indépendance ne soufflent plus dans la même trompette. Explications d’une situation rocambolesque, qui a, fortement, joué sur le festival panafricain du cinéma.
La rupture est désormais consommée entre le Directeur général d’Azalaï Hôtel et le Délégué général du Fespaco, Michel Ouédraogo. Et pour cause, le directoire du Fespaco n’a pas réglé les factures de la précédente édition de la biennale de la rencontre panafricaine du cinéma. d’un montant de 60 millions de FCFA, ces factures impayées se repartissent en deux parties : 35 millions de FCFA au titre de la restauration et 25 millions au chapitre de la location des espaces de rencontre et de la salle de presse.
Selon le Directeur de l’établissement hôtelier, que nous avons rencontré dans son bureau, le mercredi 2 mars, au lendemain du Fespaco 2009, il court, désespérément, derrière ses dus. A l’approche du Fespaco 2011, Michel Ouédraogo et ses hommes sont venus le solliciter pour l’édition de 2011. Comme il fallait s’y attendre, la réaction du premier responsable de l’Hôtel a été simple et claire comme de l’eau de roche. "Pas d’ouverture de nouvelles créances (en 2011) sans le paiement du reliquat de 2009". C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Le Délégué général et ses hommes ont pris leurs clics et leurs clacs en criant au scandale. Après réflexion, le Directoire du Fespaco a décidé de se rendre à l’évidence. L’Association des hôteliers est sollicitée pour calmer le jeu. Et le président de l’organisation ne pouvait que demander "une petite souplesse" à la Direction d’Azalaï Hôtel Indépendance. C’est ainsi que le Délégué général a pris l’engagement devant Dieu et les hommes de payer une avance de 35 millions sur les 60 millions de FCFA.
Le Directeur général d’Azalaï Hôtel Indépendance a accepté, volontiers, cette proposition. Malheureusement, cet engagement pris devant Dieu et les opérateurs hôteliers du pays n’a pas été honoré par Michel Ouédraogo, jusqu’à la veille de la biennale panafricaine du cinéma de cette année. Et curieusement, le jour-J, le Directoire du Fespaco a fait parvenir à Azalaï Hôtel Indépendance une liste de 40 invités au festival. Le refus du Directeur de l’établissement hôtelier ne s’est pas fait attendre. En raison de son calendrier très chargé, nous n’avons pas pu joindre le Délégué général du Fespaco. Mais, selon une source proche de lui, notre compatriote Souleymane Cissé, dès son arrivée dans la capitale des hommes intègres avait essayé de réconcilier les deux parties. Mais, c’était trop tard car, l’affaire avait déjà pris une tournure politique. "C’est devenu une affaire d’Etat", nous a confié un membre de la Commission d’organisation du Fespaco, sans autres détails.
Dans tous les cas, "si le directoire du Fespaco ne veut pas tuer l’âme du Festival (Hôtel Indépendance), elle ne doit pas rester campée sur cette position de bras de fer inutile. Car, ce que nous avons vu en terme d’affluence et de lieux de rencontre des festivaliers ne rassure pas", a averti un observateur.
Soumaila GUINDO
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