Mme Sané N’Diaye, Communicatrice et spécialiste en Santé sexuelle et reproductrice, a initié le vendredi 1er mars 2024 au siège de l’Association malienne des femmes handicapées physiques, une séance de causerie-débat avec des femmes handicapées physiques sur la question de « comment booster leur leadership », occasion pour elles, de plaider pour plus de participation aux prises de décisions dans notre pays. Cette activité a eu lieu en prélude de la commémoration de la journée internationale des droits de la femme.
Dans ses échanges, Mme Sané N’Diaye a invité les femmes handicapées à tirer pleinement profit de leurs compétences, de les valoriser afin d’être des leaders dans les différentes activités qu’elles mènent. Selon, elle, le handicap ne doit aucunement constituer un obstacle contre l’élan de leadership pouvant permettre leur participation active en tant que femme dans les différents processus de la construction sociétale.
Pour la Communicatrice, la Journée internationale des droits de la femme, célébrée chaque 8 mars est l’occasion pour les femmes de s’affirmer, de mettre en exergue l’‘important rôle que joue chaque femme et fille dans son environnement d’inégalités et en crises.
Des propos repris par Mme Kadidiatou Coulibaly dite Katoucha Secrétaire Générale adjointe de l’Union malienne des associations et comités des femmes handicapées qui soutient que la journée internationale des droits de la femme est une opportunité pour les femmes d’ouvrir le débat sur leurs droits, de mener des réflexions ainsi que du plaidoyer en faveur des droits de la femme et de réduction de violations et abus qui leur sont faites.
Cependant, elle affirme qu’en matière de droits des femmes, les femmes handicapées restent encore en marge en termes d’égalité et d’équité des droits. « Contrairement aux connotations festives qu’on donne à la journée du 8 mars, il est important de rappeler son objectif, qui est de défendre les droits de toutes les femmes sans exception », dira-t-elle.
« Malheureusement, lorsqu’on parle des droits des femmes, on pense peu aux droits des femmes handicapées, cette exclusion est parfois faite par les femmes elles-mêmes, qui oublient qu‘en plus d’avoir en partage les mêmes préoccupations que nous ; nous sommes doublement fragilisées et exposées de part notre situation de handicap », explique Mme Coulibaly.
Elle recommande aux faîtières de groupements et associations féminines, plus d’attention au respect des droits des femmes handicapées et plus d’implication dans les activités en faveur des femmes.
Besoin de formations en leadership pour les femmes handicapées au Mali
S’agissant du leadership féminin, la Secrétaire Générale adjointe de l’UNAV, invite l’ensemble des femmes en situation de handicap à transcender toutes les considérations liées à leur handicap afin d’être des leaders dans leur domaine respectif. Ceci en vue d’être des modèles de réussite et de bons collaborateurs dans la société dans ses composantes.
En effet, Mme Kadidiatou Coulibaly estime que le rôle de la femme est prépondérant dans l’actuel contexte du pays, qui, en phase des reformes institutionnelles, de reconstruction et de réconciliation, a plus que besoin de la participation des femmes. Aussi, elle demande que les femmes soient plus impliquées dans les différents processus notamment celles en situation de handicap. De plus, elle sollicite des formations des handicapées en leadership féminin.
« L’handicap n’empêche point l’épanouissement ou la prise de décision. Nous pouvons avoir des difficultés de mobilité, de vision, d’auditive ou encore ne pas parler tant que la déficience n’ est pas mentale ceci ne nous empêche point d’apporter notre pierre à la construction de l’édifice national. », soutient Mme Kadidiatou Coulibaly.
Avant de conclure en déclarant, « C’est vrai que des efforts ont été consentis en faveur des personnes vivant avec un handicap mais nous lançons toujours un appel à la population, aux autorités pour le respect des droits des personnes handicapées, car nos autorités se sont engagées à travers la ratification des textes. Nous avons la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées ; la loi 2018-O27 du 12 juin 2018 relative aux droits des personnes vivant avec un handicap et son décret d’application adopté en 2021. Maintenant il nous faut leur application nette ! ». `
A noter que la présente séance de causerie-débat a également été marquée par la remise de pagnes à l’effigie du 8 mars aux femmes handicapées par Mme Sané N’Diaye.
Khadydiatou SANOGO/maliweb.net