C’est un vrai drame que les populations riveraines de la zone déguerpie de Niamakoro ont vécu, dans la journée du 13 juillet dernier, lorsqu’Alassane N’Diaye, éleveur de son état, a tiré à bout portant sur Ousmane Diamouténé, un ex gendarme qui se consacrait désormais aux travaux champêtres.
Alassane N’Diaye est un Sénégalais qui s’est installé au Mali depuis plus de 51 ans. Père de plusieurs enfants et doté de nombreux petits enfants, il a consacré toute sa vie à l’élevage. Aujourd’hui, il compte parmi les plus grands éleveurs de petits ruminants du coin. Cependant, les zones de pâturages ont toujours été son plus grand problème avec les cultivateurs. La zone aéroportuaire, plus connue sous le nom de zone déguerpie de Niamakoro, fut donc une aubaine pour Alassane N’Diaye et sa centaine d’ovins et de caprins.
Son voisin direct n’était autre qu’Ousmane Diamouténé, un ex gendarme. Grand-père lui aussi, il s’est vite converti en un véritable cultivateur après ses années de bons et loyaux services à
Alassane N’Diaye a toujours pensé que ses relations conflictuelles avec ses voisins étaient dues à la jalousie de ces derniers. Pour lui, l’implantation de l’ex gendarme, qu’il considérait comme le chef de file des envieux, n’était autre qu’une provocation.
Dès ce jour, rien n’alla plus entre les deux voisins, jusqu’au jour fatal. Chaque passage du berger et ses animaux donnait lieu à des altercations. Le lundi 12 juillet 2010, lors du passage des animaux, les deux hommes s’insultèrent pères et mères et faillirent en venir aux mains.
Le lendemain, mardi 13 juillet, Alassane N’Diaye, apparemment, s’était décidé à en découdre une fois pour toute avec l’ex gendarme. Aussi prit-il le soin de mettre son fusil de chasse chargé en bandoulière, avant d’amener ses animaux paître sur le lieu du litige, où Diamouténé l’attendait de pied ferme. Comme l’on devait s’y attendre, il y eût une très chaude altercation entre les deux protagonistes. Soudain, le berger arma son fusil et tira à bout portant sur le front du cultivateur, le tua sur le coup.
Alerté, le Commissariat de police du 10ème arrondissement se porta sur les lieux et procéda à l’interpellation du berger. Au poste de police, Alassane N’Diaye expliqua que ses animaux constituent sa vie et que quiconque les empêcherait de manger subirait le même traitement. Il alla plus loin en affirmant que, s’il s’agissait de recommencer, il le ferait. Une éventualité que la police n’écarte pas. Alassane N’Diaye refusa de s’alimenter pendant toute la journée. Informé du fait, l’inspecteur Macky le Lynx, connaissant bien l’attachement du berger à ses animaux, vint le voir pour lui expliquer qu’il y avait un problème: ses animaux aussi refusaient de manger, et c’était certainement dû au fait que lui-même refusait sa nourriture. Alassane N’Diaye cria «Asta froulaye», se lava les mains et commença son repas.
Le berger assassin a déjà été présenté devant le Procureur du Tribunal de première instance de
Pierre Fo’o Medjo