Lundi 26 mars 2012 fut une journée particulière dans le quartier Bounoukobougou de Yanfolila. En effet, B.S, un quadragénaire, après 15 ans dans la rébellion au Libéria, est revenu aliéné mental au bercail. Suite au traitement psychiatrique au CSréf de Yanfolila, B.S, était devenu sain d’esprit et il s’était converti en blanchisseur. Cependant, en ce jour, B.S avait commencé à agresser les siens et les usagers de la route. Grâce à l’intervention de la brigade territoriale de la Gendarmerie de Yanfolila il a été conduit au centre de santé pour lui administrer des soins.
Quelque soit le soin administré à un fou, sa maladie peut refaire surface à tout moment. A Yanfolila, les habitants du quartier de Bounoukobougou ont ressassé cette leçon le 26 mars 2012. B.S, notable du quartier est revenu au bercail après avoir passé 15 ans dans la rébellion au Libéria. Ayant commis plusieurs atrocités il faut atteint par les troubles mentaux et il fut ramené par les siens en famille, sans son épouse et ses quatre enfants.
Dès son arrivée, il a étémis sous traitement par le docteur Sogodogo, médecin chef du Centre de Santé de Référence de Yanfolila, spécialiste en psychiatrie. Après des séances de traitement, son mal s’est calmé mais le docteur lui prescrit un suivi régulier et séquentiel. Chose qu’il n’a pas respecté pour des raisons inconnues.
Le temps d’accalmie a permis à notre ancien rebelle de se reconvertir en blanchisseur, une activité qui commençait à porter fruit. Quelques facteurs aidant : manque de suivi du traitement, état de célibat, soucis de famille, le décès choquant du plus jeune de ses enfants en janvier 2012, l’état de santé de B.S se dégrada. C’est en ce jour, lundi 26 mars 2012 qu’il le manifesta à travers gestes et actes déplacés.
Très tôt le matin, tout le voisinage a reçu sa visite. Après sa visite de porte à porte B.S a commencé à porter un à un, de complet à complet, les habits de ses clients. Quelques avertis ont compris directement que c’était la rechute. B.S a commencé à insulter père et mère à tout passant et a remis le coran à son père pour qu’il le lise obligatoirement. Devant cette situation inquiétante, ses parents et amis ont voulu le maîtriser. Il fonce dans la chambre et prend une machette pour chasser tout le monde de la cour et tous ceux qui passeraient dans le carré. Venu à son secours, son meilleur ami Samaba Traoré dit vieux reçoit deux coups de machette au bras et cou sous la nuque. Celui-ci fut évacué à l’hopital et l’infirmier Togola constate deux larges blessures de 8 à 12 cm. Il était 19 heures quand sa famille fit appel aux éléments du major Kary Mamadou Sogodogo, CB de Yanfolila. Durant 4 heures l’adjudant chef Soumaré et le MDL/chef Bakary Diarra aidés d’une foule nombreuse, sont parvenus à le saisir. Ramené de nouveau chez son médecin traitant, il reçoit un soin qui l’endormit jusqu’au lendemain mardi à 16 heures.
Après son long sommeil, à son réveil il reprit ses agitations. Ses parents font appel aux jeunes du quartier pour l’entraîner. Jusqu’au moment où nous mettons sous presse ce message notre psychopathe de blanchisseur est encore enchaîné au pied et bras gauches. Les habits ont été remis à leurs propriétaires. Ses parents affirment que c’est par manque de moyens qu’ils n’ont pas pu interner B.S dans une structure adéquate. La question qui se pose c’est combien de temps passera t-il ainsi et cela ne sera-t-il pas l’objet de l’aggravation de sa maladie ?
Pour l’heure les habitants du quartier gardent un œil sur sa famille au cas où il s’échapperait. Prompte rétablissement à B.S !
Nabi Diakité Correspondant Yanfolila
Puisse notre frère retrouver sa santé amen!
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