Au-delà de la célébration traditionnelle de la fête du 22 Septembre, le weekend long a donné occasion aux Bamakois de faire valoir leur coté festif. Les lampions allumés depuis le mercredi soir ne se sont éteints que lundi. Suivez notre reportage.
Si la température de l’ambiance monte à Bamako pendant les fêtes respectives de Saint-Valentin, de Tabaski, de l’Eid El Fitr, de Noël, celle du 22 septembre de cette année a été fêtée honorablement par les Bamakois, peut être que le long weekend en un pour quelque chose.
Partant du fait que la date anniversaire de la fête de l’indépendance de notre pays est tombée sur un jeudi, le gouvernement malien par le biais du Ministère de la fonction publique a chômé et payé la journée du vendredi, qui a servi de pont pour rallonger le weekend.
En effet, pendant ce long week-end de « patriotisme », les Maliens en général et les bamakois en particulier ne se sont pas privés de la « fiesta » à la malienne d’une manière comme d’une autre. Comme l’on pouvait s’attendre à de telle occasion, toutes les boites de nuit huppées de Bamako ont fait leur plein. Et dans presque tous les quartiers de Bamako l’atmosphère n’avait rien à envier aux soirées des « 31 », les jeunes autour de leur thé devant leurs portes faisaient déchirer les décibels, sauter les pétards et feux d’artifice et scandaient « Mali Puissanci a Magni dè). C’était bien beau, surtout au niveau des quartiers populaires où les rues étaient inondées. On voyait des personnes de toutes les couleurs si contents qu’on aurait dit que c’est eux qui ont donné l’Indépendance au Mali….
Si les charges des élections de 2012 ont empêché les autorités maliennes à organiser comme il se doit les activités entrant dans le cadre de la célébration du 51e anniversaire de l’indépendance, cela n’a nullement empêché les Bamakois à faire la fête comme il se doit. D’ailleurs, la retraite sous le flambeau a reçu cette année un engouement jamais égalé. Sur tout le long des différents tronçons de cette activité, on notait un véritable melting-pot des agents des forces de l’ordre et de sécurité avec le peuple, sous le son de la fanfare, jusqu’au monument de l’indépendance.
Les « 52 » comme au village !
La note musicale des différentes sections musicales de notre armée, qui servait de l’hymne pour la fête était « Zigo-zigo-zigo, eh sordaci wara ! ». En harmonie, les flambeaux tendus au ciel, tous les marcheurs scandaient cette chanson à cœur joie.
Les femmes de ménage communément appelées « les 52 » et leurs compagnes ont aussi manifesté à leur manière le « 22 » jusqu’à l’aube. L’un de leur grand lieu de rendez-vous traditionnel, l’Institut National des Arts (INA), a été très tôt pris d’assaut. A la veille du 22 septembre, ils ont organisé une soirée pour, disent-ils se rappeler de leurs villages respectifs, car là-bas la fête de l’Indépendance n’est jamais une petite affaire. Ainsi, les premiers abonnés de l’INA à savoir les Dogons de Bandiagara n’ont pas failli à la tradition. Depuis plusieurs années maintenant, à chaque veille de « 22 » ils y vont pour danser, chanter, manger et boire, toute la nuit. Cette ambiance au village, à l’instar de l’enceinte était perceptible au niveau de nombreux coins des deux rives de Bamako.
Aussi, dans les cybercafés de nombreux jeunes ont surfé jusqu’à des heures tardives de la nuit durant tout le weekend. «En cette heureuse occasion, je ne pouvais pas ne pas envoyer des mails de joyeuse fête à mes copains et copines de l’intérieur comme de l’extérieur » lance joyeusement un jeune internaute de Kalaban ACI.
Curieusement cette fête de l’indépendance a servi de date favorite pour de nombreux couples pour célébrer leur mariage. On avait l’impression de vivre un autre « dimanche à Bamako ».
Rarement, un weekend comme celui vécu par les Maliens la semaine dernière n’a été autant riche en fêtes et en événements heureux. Surtout qu’il a été aussi marqué par l’ouverture officielle de la 22e édition de l’Afro basket féminin dans notre capitale, agrémentée par trois victoires successives de l’équipe malienne.
Quelle chance d’être Malien !
Adam Toumany Sissoko