Une Chinoise a donné naissance à des jumeaux dont les pères sont différents. Elle a donc été forcée de reconnaître son adultère. Le phénomène connu mais rarissime s’appelle superfécondation hétéro-parentale.
Une aventure d’une nuit
Tout a commencé lorsque l’époux de l’accouchée s’est étonné de constater que les jumeaux ne se ressemblaient que très peu. Et surtout que l’un des bébés lui ressemblait énormément à lui, tandis que l’autre pas du tout. Pris d’un doute qui devait découler d’un manque de confiance en son couple, il s’est apaisé en se disant que si l’un des bébés lui ressemblait tant, les deux étaient forcément de lui. Erreur, comme l’a révélé l’analyse ADN demandée lors de la déclaration de naissance des jumeaux à la police locale.
Le centre d’identification légale a en effet matérialisé les craintes du mari: “L’un des jumeaux est bien le fils du mari, mais le deuxième a un autre père”. Face aux résultats, son épouse n’a plus pu nier l’évidence: elle avait eu une aventure d’une nuit avec un autre homme.
“Superfécondation hétéro-parentale”
Comment cela est-il biologiquement possible, alors qu’il est généralement admis que des jumeaux ont forcément été conçus lors de la fécondation d’un ovule (jumeaux monozygotes) ou de deux ovules (dizygotes) par deux spermatozoïdes du même homme? On parle ici de superfécondation (quand il y a plusieurs fécondations lors de rapports sexuels distincts) hétéro-parentale (avec deux pères différents). En réalité, explique dans The Guardian Jason Kasraie, président de l’Association of Clinical Embryologists, il peut se produire deux scénarios. Soit deux ovules sont libérés en même temps lors de l’ovulation, et ceux-ci sont fécondés par des spermatozoïdes issus de spermes différents car les spermes de deux hommes ont “cohabité” et tous deux survécu jusqu’à la libération des ovules. Soit l’ovulation se produit vraiment en deux temps au cours d’un même cycle, avec éventuellement plusieurs jours d’intervalle, permettant ainsi deux rapports fécondants successifs et réussis, ici avec deux partenaires différents.
“Des pères ne sauront jamais qu’ils ne le sont que de l’un des jumeaux”
Une chose est sûre: ces cas sont rarissimes et selon deux études sur le sujet, la probabilité n’est que d’une chance sur 400 voire sur 13.000 selon l’étude la moins “optimiste”. “En réalité, nous ne le saurons jamais vraiment”, nuance le scientifique. “En effet, ces cas ne sont mis au jour que dans les rares situations où un test de paternité est demandé. La plupart du temps, les parents ne l’apprennent jamais”.
Chez les animaux par contre, le phénomène est plus fréquent. Chiens, chats et vaches sont plus régulièrement dans le cas “mais c’est parce que les femelles s’accouplent plus fréquemment avec différents mâles, ce qui se produit plus rarement chez l’homme”, avance Jason Kasraie. En attendant, le mari éconduit était “dans une rage folle” devant cette situation inédite, relatent les médias.