Vol en série à l’aéroport de Bamako Senou : Des enquêtes et arrestations

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    L’affaire du vol de kérosène à l’aéroport est loin de connaitre son épilogue. Si les gendarmes dont les enquêtes n’ont abouti qu’à l’arrestation de menu fretins, pensent en avoir fini avec le dossier, le ministre de l’équipement et des transports Hamed Diane Séméga est décidé à faire tomber les vrais barons de cette mafia. La chasse aux prédateurs ne sera pas une partie de plaisir.

    A l’aéroport international de Bamako Sénou, le vol n’est pas devenu qu’une terrible activité pour cadres et agents de tous les niveaux, mais plutôt un sport favori. Du kérosène, des pièces de rechange d’avion, des voitures, du matériel et matériaux de construction, bagages de passagers, bref, rien n’échappe aux cleptomanes de Sénou.

    Le dernier cas inédit remonte à quelques mois seulement et qui s’est soldé par un incendie tuant le voleur lui-même. Alors qu’il tentait de puiser du kérosène dans un des énormes puits, le pompiste a par maladresse provoqué une explosion qui lui couta la vie, et des dégâts matériels de plusieurs milliards de nos francs. Mais l’opération illicite se déroulait sous le regard complice des gendarmes en faction non loin du butin qui était stocké dans un minibus appartenant à une société d’assistance au sol. On parle de ASAM.

    Suite aux enquêtes ouvertes par la brigade de gendarmerie, on découvre que le voleur n’était pas à son premier coup. D’ailleurs il s’agirait d’un vaste réseau animé par des hauts cadres de la direction des aéroports qui pour la plupart marchandaient leur silence. Quant aux gendarmes sensés réprimer tout acte illicite sur les lieux, les enquêtes concluent à leur complicité. D’ailleurs, en attendant la fin des enquêtes, tous les éléments qui étaient en poste sur les lieux auraient écopé d’une sanction disciplinaire dont des affectations. Plus de quatre agents ASAM trempés dans l’affaire ont été purement et simplement écroués.

    Visiblement, les enquêteurs de la gendarmerie en avaient à leur avis fini avec ce dossier, alors que bien des questions restaient en suspens.
    Avec qui l’imprudent pompiste opérait ? Qui achète le butin ?
    Quelle est la quantité volée ? La gendarmerie savait- elle qu’il s’agissait d’une opération illicite ? Que faisaient les vigiles au moment des faits ?

    Qui est le patron du réseau ? Qui sont les cadres impliqués dans le vol de kérosène ?

    Ces questions demeurent à nos jours sans réponse. Ou du moins au niveau de la gendarmerie qui avait focalisé ses enquêtes sur les menus fretins.
    Or, les autorités ont décidé de tirer cette affaire au clair. C’est donc pourquoi, la direction de la sécurité d’Etat aurait été saisie du dossier.

    Déjà, nous apprenons que les premières découvertes sont plus ahurissantes les unes que les autres.

    Le pompiste accidenté a été bel et bien interrogé sur son lit d’hôpital quelques heures avant sa mort. Selon certaines indiscrétions proches du dossier, le procès verbal de l’interrogatoire n’a jamais été retrouvé.

    Les enquêteurs ont utilisé un argument « solide » : le blessé n’est pas en état de faire une déposition crédible. Dans quel état est il arrivé à l’hôpital ? La réponse à cette autre question est déterminante pour la suite des enquêtes.

    S’il est clair que la mafia du kérosène sera à coup sûr démantelée dans les tous prochains jours, l’autre redoutable pègre sévira de plus belle dans d’autres secteurs moins incandescents que les flammes du kérosène.

    Il s’agit de celle qui se livre au vol d’objets de toute nature. Les policiers eux-mêmes avaient fait les frais, lorsqu’ils ont été victimes de vol de véhicules ; il y a peu.
    Affaire à suivre
    Abdoulaye NIANGALY

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