« Quel triste destin Dieu m’a-t-il réservé ? Après ma sortie de prison, je me suis rendu à Sangha, dans le cercle de Bandiagara, pour me faire soigner afin de ne plus voler. Mais, voilà que cela n’a rien servi. » C’est en ces termes que le tristement célèbre voleur de téléphones portables Bila Ouologuem dit Billgate s’exprime lorsqu’il est à nouveau tombé entre les griffes de l’Epervier du Mandé, la très désormais figure emblématique de la police malienne, l’inspecteur principal de police Papa Mambi Keita. Ces propos en valent-ils une excuse pour le bandit ? Assurément non !
Comme dit l’autre : « chasser le naturel, il revient toujours au galop. » Bila Ouologuem dit Billgate est un abonné des commissariats de police et de la maison centrale d’arrêt de Bamako. Après sa sortie de la volière de Bamako-Coura où il était incarcéré pour vols multiples, il reprend du service. Histoire pour lui de renouer avec l’habitude : s’enrichir par le vol pour s’adonner à la bamboula dans les night-clubs les plus huppés du district en compagnie des demoiselles de la grande classe.
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Dans la journée du 17 mai dernier, il cible la rive droite du fleuve Niger où il croyait qu’il n’était pas assez connu par les populations. C’est aux Halles de Bamako qu’il atterrit dans la quincaillerie du sieur Moriba Camara. Ici, il fait semblant d’acheter des pièces pour automobile. Le quincaillier croyant à faire à un client sérieux, quitte aussitôt son comptoir pour se diriger vers les étagères où se trouvent les marchandises.
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Moriba Camara commet l’erreur d’oublier son téléphone portable de marque Nokia 6230 sur son comptoir. Billgate le glissa en un tour de main dans sa poche pendant que sa victime s’apprêtait à lui montrer les différentes marchandises pour qu’il fasse son choix. Billgate ayant réussi son coup, manifeste un désintérêt. Il renonce à l’achat et s’en va sans que le quincaillier ne doute de rien. Ce n’est que peu de temps après son départ qu’un voisin de Moriba Camara lui demande s’il connaissait le client qui vient de partir de sa boutique. Il ajoute qu’il s’agit d’un des plus grands voleurs du district de Bamako, connu sous le pseudonyme Billgate dont la photo a été montrée sur les écrans de la télévision malienne suite à son arrestation par la police du 3e arrondissement en 2005.
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Aussitôt dit, Moriba Camara vérifie dans sa boutique pour savoir si le visiteur n’a pas laissé des traces. Il constate sur le champ la disparition de son téléphone portable Nokia 6230. Il appelle son numéro, mais le délinquant l’avait déjà mis sur répondeur. Tout travail cessant, le commerçant saisit le commissariat de police du 3e arrondissement pour se confier à l’Epervier du Mandé. Celui-ci en informe sa hiérarchie : le Contrôleur général de police Moussa Sissoko dit le Vautour et son adjoint, le commissaire principal de police, le sorcier Adama Baradji. Ceux-ci lui apportent leurs bénédictions.
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L’Epervier et ses hommes investissent la tanière du bandit à Quinzambougou. Ils découvrent sa voiture garée dans un coin. Sachant qu’il ne s’y trouve pas, les policiers montent discrètement le guet sur les lieux. Lâché par la baraka, le délinquant sort la tête quelques heures après pour tenter de s’engouffrer paisiblement dans sa voiture. Les policiers le surprennent avant qu’il ne s’installe au volant. Ils le conduisent au commissariat de police pour les besoins de l’enquête.
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Soumis à l’interrogatoire, le voleur craque et lâche le morceau. Il met ledit téléphone portable avec sa puce à la disposition de ses poursuivants. Ceux-ci après les formalités policières, le restituent à son propriétaire qui n’en croit pas ses yeux. Qu’à cela ne tienne, Billgate ne bénéficie d’aucune excuse, l’infraction étant punissable. Il sera conduit devant le tribunal de la Commune II qui décidera de son sort.
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Billgate, un récidiviste notoire
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On se rappelle le 27 février 2005, aux environs de 19 heures, une commerçante du nom de Mme Sow Aminata Dramé avait été victime d’un vol spectaculaire devant son salon de coiffure sis à Djélibougou en Commune I du district. Deux jeunes hommes sur une Jakarta bleue et une Jakarta rouge, arrivés à vive allure, avaient arraché son sac à main dans son véhicule. Elle tenta de les poursuivre, mais le pilote de la Jakarta rouge lui obstrua la route, l’empêchant d’effectuer tout mouvement. Les deux délinquants parviennent à semer ainsi leur victime. Celle-ci se précipite au commissariat de police du 3e arrondissement pour expliquer aux policiers ce qui vient de lui arriver.
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D’après ses déclarations, son sac contenait quatre téléphones portables dont deux de marque Nec, un Samsung, un Motorola, un ensemble de bijoux en or d’une valeur d’un million cinq cent mille francs, une bague en or de vingt grammes, cinq passeports dont quatre pour elle et un pour sa mère. Après cette déclaration, Mme Sow Aminata Dramé n’a pas démordu. Elle mena ses propres investigations en ciblant le grand marché et alentours qui constituent le carrefour des affaires sales.
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Dans l’après-midi du 7 avril 2005, vers 17 heures, au rond point de l’INA, elle aperçoit un jeune homme répondant au nom de Mamady Diakité, portant autour de son cou l’un de ses deux téléphones portables. Sans tarder, elle demande assistance aux policiers de la circulation routière en faction. Ces derniers arrêtent le suspect pour le conduire au commissariat de police du 3e arrondissement. Interrogé, celui-ci déclare avoir acheté ledit téléphone au commerce de Dramane Keita au grand marché à 55.000FCFA. Ce dernier arrêté, dénonce Bila Ouologuem.
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Les éléments de la brigade de recherche se lancent aux trousses du délinquant. Il est mis hors d’état de nuire et conduit à la police. Le bandit reconnaît les faits au cours de son interrogatoire. Selon lui, ce jour, il a opéré avec son ami Frank sans précisions. Les policiers organisent une perquisition à son domicile au cours de laquelle ils ont découvert une moto Jakarta n° LP5XCHLC7 40040393, une voiture Toyota Corolla Twin Cam, 47 paires de chaussures, 16 puces de téléphone, un poste radio combiné, un ventilateur sur pied, un lecteur VCD, 143 habits complets, 21 paires de chaussettes et 7 coiffures. Quel élégant voleur ! A vous d’imaginer le reste. Cette affaire a valu pour le délinquant une peine de prison. La justice croyant que le jeune homme ne représentait pas un danger pour la société, le condamne à une peine légère. C’était mal connaître Billgate.
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O. BOUARE
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