La journée a été très longue pour le juge Noumoussa Samaké, le Mardi dernier à Fana. Excédée par son accointance avec un voleur de bœuf, Diop ses complices Karim Diawara et l’ancien vétérinaire de la ville et une bande de voleurs, la population a failli mettre la ville à feu et à sang. Le pire a été évité grâce au ministre de la Justice, garde des sceaux et des droits de l’homme, Mohamed Aly Bathily, qui a effectué le déplacement en catastrophe pour calmer les esprits.
Aux dires de Minaba Bagayogo « ce voleur Diop a volé plus de 300 bœufs en un mois, à chaque fois qu’ont l’attrape c’est le même juge qui donne l’ordre au gendarme de le libérer. Cette fois, la population de Fana, qui en avait assez de cette complicité, a décidé de mettre fin à la suprématie du juge en s’en prenant au symbole de l’Etat à Fana ». Selon notre interlocuteur, c’est à la veille de la fête de Tabaski que Diop a été appréhendé par la population en train de voler le bœuf d’un certain Bah Touré, un exploitant agricole résidant à Fana. Ainsi, prix la main dans le sac avec les pieds et la peau du bœuf volé, il a été conduit à la gendarmerie pour être entendu, conformément à la loi. Mais, déjà certain ne cachait pas leur scepticisme quant à une éventuelle libération du présumé voleur. « Les femmes et les enfants disaient en passant, que Diop ne restera en prison la nuit là. Il attend juste le juge Samaké ou son ange gardien Karim Diawara, qui est un boucher de la place en même temps un intime du juge Samaké. Celui-là était allé au marché de Béleko. De là bas, il donnait de la voix en disant à qui veut l’attendre, « dès mon arrivé Diop sera libéré ». Comme d’habitude, il se proposait de se rendre chez le juge pour régler cette histoire. Mais, il ignorait que cette fois-ci, la population aussi préparait son plan B. « Nous lui avons répondu, qu’il ne peut pas être libéré et ne doit pas le faire. Mais, il ne voulait rien savoir. Vers le crépuscule, ça trouvait qu’on a déjà avertie la société civile et les autres habitants de Fana du propos de Karim Diawara. Juste après, le commandant de brigade (CB) de Fana a appelé pour nous dire que le juge lui a ordonné de libérer le voleur Diop. Ce qui a été fait. En ce moment, il s’apprêtait à aller fêter chez lui en famille. On s’était dit que le bœuf qui a été volé n’est rien, ce que Diop a dit c’est donc vrai. Mais si la loi ne permet pas aux forces de l’ordre de trancher entre la population et le voleur, cette fois il ne fêtera avec nous dans le même village. On s’est rendue chez lui et c’est même un agent de la gendarmerie qui lui a accompagné sur sa moto. On a repris le voleur on l’a amené chez le chef de village, ce dernier a encore fait appel aux gendarmes de venir le reprendre avec l’instruction ferme de ne jamais le lâcher sinon que ce qui va se passer sera entièrement leurs fautes. Dès ce jour, on ne l’a plus revue on ne s’est pas si il est en prison ou s’il est hors de Fana. On s’est dit qu’il y a une entente entre le juge Samaké et Karim Diawara. Car, à chaque fois qu’on rattrape notre voleur, les deux s’activent pour le libérer. C’est donc difficile de combattre le fléau. En un mois ils ont volé plus de 300 bœufs, si on ne fait pas quelque chose on sera humilié » a t-il expliqué.
Selon lui, c’est ainsi qu’ils ont sonné l’alerte générale pour manifester leur mécontentement. La manifestation était purement pacifique. La preuve, les manifestants ont fait le tour du village, après avoir rédigé une lettre pour le commandant, sans faire de dégâts. Mais, en dépit du caractère pacifique de la marche, les forces de l’ordre ont fait usage de leur outil de travail en nous tirant dessus des gaz lacrymogènes. Nous avons même ramassé des étuis de balles après la confrontation. Un agent de la gendarmerie un certain Ballo, le voisin du voleur Diop aurait cassé l’épaule d’un manifestant. C’est le CB qui a pris en charge les frais médicaux de la victime.
« Quand un animal se perd dans notre village, il est très difficile de le retrouver car le juge et ses complices sont là pour se charger d’eux. Et c’est Diop, Latine, Mbaba et l’ancien vétérinaire du village un certain Cheick qui se chargent de mettre le tampon sur la viande. Sa maison a été transformée en abattoir pour la circonstance. Il disposerait de tous les équipements à cet effet. Après Diop se charge du reste. « On ne peut plus cohabiter avec Diawara, ni avec le juge Samaké, on ne veut pas la compagnie de la bande de voleurs, encore moins le magistrat complice du voleur » a t-il indiqué.
Avant d’ajouter qu’il remercie le ministre de la justice pour le déplacement, « ce qu’on a vu et entendu aujourd’hui nous a satisfaits et on le fait confiance » a affirmé Minaba Bagayogo, président des jeune de Fana, qui enfonce le clou en accusant le juge de relaxer une bande de violeurs d’une fillette de 14 ans, selon le père monsieur Traoré, la date du crime remonte au 4 mais dernier. « Ma fille, Assétou Traoré a été violé par 6 gros gaillards répondant aux noms de Bayaya, Youssouf Niangadou et un autre, dont je n’ai pas connaissance dans le village. On a pu les attraper ils ont fait 2 mois en prison. Mais après avoir payé une somme importante, il les a libéré » a t-il accusé avant d’ajouter qu’après leur mise en liberté ils ont menacé de mort sa fille. Il a été obligé de le faire quitter le village pour l’amener à Bamako, chez son frère à Fadjiguila. Or, les tests gynécologiques effectués à la demande du juge ont révélé que ma fille ne peut plus enfanter, a souligné le père de la victime.
Selon le ministre de la justice Mohamed Aly Bathily « c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, car en une année ils ont enregistré 326 vols de bétails et à chaque fois, le malfrat recouvre la liberté comme si c’est normal. Il faut qu’on cesse de traiter les dossiers parce qu’on connait un tel. Il faut traiter les dossiers avec le respect que la loi le veut. Je demande au juge de rassembler tous les éléments dans un délai bien préci afin qu’il puisse faire ce qu’il doit faire. Nous remercions les élus de cette région parce que c’est grâce eux qu’on a été informé de l’évènement ».
Rassemblés par Fily Sissoko
Ce sont les députés car la loi ne puni pas les magistrats au Mali. il faut qu’on reflechisse au sanctions.
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