Les populations de Koursalé dans la commune rurale du Mandé, cercle de Kati ne savent plus à quel saint se vouer. Depuis un certain temps, la main mise sur les intérêts de ladite localité d’un groupuscule de personnes, sans foi ni loi, fait l’objet d’une grogne sociale. Sans des mesures d’urgences, cette situation risquera à jamais de dégénérer dans les prochains jours. Malgré le cri de cœur de l’Association ‘’Atèthian an gnana’’ à l’endroit des autorités compétentes, ces dernières restent sourdes, insouciantes et inertes face à la situation.
À Koursalé, on peut dire que rien ne va plus. Un désordre total y règne depuis un certain temps. Un certain Chaka KEITA se prend pour le seul maître de tous et continue de diviser les habitants. En effet, nos sources nous indiquent que le surnommé Chaka KEITA fut l’un des conseillers du défunt chef du village. Suite au décès de ce dernier en 2010, le conseiller sans foi ni loi s’est autoproclamé à la chefferie du village. Malgré son installation contestée à la chefferie du village par l’écrasante majorité de la population, il se croit tous permis et fait du village de Koursalé une propriété privée. ‘’L’absence d’une chefferie digne de ce nom a fait que le village de Koursalé est laissé à la merci d’un groupuscule de personne en complicité avec des élus locaux qui ne songent qu’à leurs propres intérêts’’, témoigne M. Amadou Keita, président de l’association ‘’Atèthian an gnana’’, fils d’un ancien chef de village. Avant de solliciter l’intervention des autorités compétentes non seulement pour l’intronisation d’un chef de village sur la base des coutumières en vue d’un climat social apaisé.
Selon nos sources, en complicité avec certains élus locaux, le contesté chef du village a autorisé l’installation incessante de petites unités de dragage sur le long du fleuve Djoliba à la recherche de l’or. « La pêche n’est plus rentable, les poissons meurent à cause des produits chimiques. La population n’arrive plus à supporter cette situation, dans la mesure où les habitants ne tirent aucun profit de ces dragages », confie nos sources. Cette situation risque de dégénérer, car le dernier délai donné par la population de Koursalé pour la cessation de l’installation de ces dragues est ce mois de janvier 2018 qui arrive déjà à sa fin. Au dragage du fleuve, s’ajoute la spoliation des terres paysannes, ce qui complique davantage la situation. Une correspondance en date du 24 décembre dernier adressée au Maire du Mandé met en exergue le ras-le-bol de la coalition des familles Camara, Keita et Traoré. Ces familles se plaignent contre une attribution illégale orchestrée par le même Chaka KEITA de 300 hectares au projet de renforcement de la sécurité alimentaire par le développement des cultures irriguées (PRESA-DCI), un projet de l’OHVN. « Ce sont les terres de nos familles et nous n’avons pas été consultés ni impliqués. Nous allons nous opposons à cette décision, car c’est du flou et l’informel et nous savons qu’après le projet, ils sont capables de vendre ces terres au détriment des intérêts du village », expliquent-elles.
Pour Sinnè KEITA, membre de l’association ‘’cela fait plus de dix ans que nous sommes en conflit, nous avons été exclus de toutes les activités du village. Nous avons attendu toute l’année dernière sans résultat. On en a assez de cette situation’’. Voilà en substance, les raisons d’une vive tension qui risquera de transformer le village de Koursalé en cendre, sans l’implication urgente des plus hautes autorités maliennes. Sinon elles seront responsables des conséquences qui en découlent de cette grogne après plusieurs avertissements. Un homme averti en vaut deux.
Adama Coulibaly