A cause du manque de viabilisation, les banlieues ou quartiers périphériques ne disposent pas d’électricité du réseau EDM.
L’un des problèmes auxquels les populations des banlieues ou quartiers périphériques de la capitale sont confrontées demeure le manque de l’électricité. A cause du manque de viabilisation, ces quartiers ou villages situés non loin de la capitale n’ont pas accès au réseau électrique. Pour améliorer leur cadre de vie, certaines familles des banlieues se sont tournées vers l’énergie solaire comme Souleymane Zana Traoré.
Souleymane Zana Traoré, habitant à Sibiribabougou, à une trentaine de km de Bamako, qui utilise cette source d’énergie, l’énergie solaire avec plaques électriques reste la principale voie, pour les banlieusards, pour accéder à l’électricité. Mais, reconnaît-il, les plaques solaires coûtent cher, tout comme leur réparation en cas de panne. Selon lui, son système d’éclairage et d’alimentation des autres appareils électriques à partir de cette source lui a coûté des centaines de milliers de nos francs.
En attendant de disposer de moyens financiers conséquents pour avoir de l’énergie solaire ou encore éolienne, la plupart des familles vivant en banlieue donc pauvres en général, ont trouvé une alternative : l’électrification de leur concession, la mise en marche de leur poste téléviseur ou poste-radio à partir d’énergie issue de batteries classiques, c’est-à-dire les batteries de voitures de 60 ou 70 ampères.
Ange Marie Kamaté, électricien à l’IOTA, habite une maison électrifiée à partir de batterie. Selon lui, cette énergie est moins coûteuse et elle peut être à la portée de nombre de familles vivant en banlieue. D’ailleurs, note-t-il, au passage, ce système d’alimentation des concessions en électricité est aussi souvent utilisée en ville en cas de coupure prolongée d’électricité. L’alimentation nécessite deux fils électriques, une ampoule à néon et une batterie, explique-t-il. Il affirme avoir été sollicité par plusieurs de ses voisins pour installer un tel système d’éclairage dans leurs maisons. Mais dans les banlieues, la principale source énergétique reste le pétrole lampant. En effet, l’éclairage est assuré par des lampes tempêtes. Dans les banlieues, on dispose de l’électricité et de l’éclairage selon ses moyens financiers. Mais avec les augmentations récentes du prix de cette denrée (900 F CFA le litre) il faut craindre que les banlieues ou quartiers périphérique ne retombent dans l’obscurité totale, favorisant davantage le banditisme.
Les NTICs
L’avènement des nouvelles technologies de l’information et de la communication (Ntic) a donné un visage moderne aux banlieues. Dans les quartiers périphériques, si les populations sont dépourvues d’électricité distribuée par le réseau EDM, il n’en demeure pas moins que certaines familles, bien sûr assez nanties, n’ont rien à envier à celles du centre ville de la capitale grâce à l’utilisation des Ntic.
Le téléphone portable a contribué à améliorer de manière significative la vie dans les banlieues dans le domaine de la communication et des échanges d’information. A Sibiribabougou il y a dix ans, raconte M. Traoré, il fallait parcourir plusieurs kilomètres pour joindre Faladié afin d’accéder à un téléphone.
Aujourd’hui, grâce au système du mobile fixe rendu disponible par un opérateur de téléphonie mobile, ceux qui sont désireux de communiquer n’ont plus besoin de parcourir ces distances. « Beaucoup de familles en banlieue disposent d’au moins d’un téléphone portable. En plus, des cabines téléphoniques poussent un peu partout ».
Denis Koné
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