Certains hommes sont battus ou subissent des violences psychologiques de la part de leurs épouses.
Les commémorations du "8 mars", journée internationale de la femme sont des tribunes de mobilisation sociale. Certains médias brandissent même les statistiques des violences faites aux femmes. Le mariage est sacré. Les conjoints sont prédestinés à cohabiter harmonieusement. L’objectif de cet article est de faire la lumière sur les violences faites à certains chefs de famille par leurs épouses. Loin de nous l’idée de tenter de disculper les hommes en évoquant la violence féminine, mais force est de constater qu’il existe des épouses qui boxent leurs maris. Certains hommes sont battus ou subissent des violences psychologiques de la part de leurs épouses, explique Facoh Diarra de l’Institut des Sciences Humaines. Il est normal dans notre culture que la femme opprimée pleure, qu’elle crie de toutes ses forces, qu’elle aille se plaindre auprès de ses parents ou à la police, si elle le veut. Mais le contraire est dramatique dans notre milieu de vie.
L’épouse qui brime son époux ? C’est impensable ? Non ! Plusieurs cas sont avérés dans notre ville. La pudeur sociale existe aussi. Elle étale un linge pudique sur "la honte" du mari, qui ne peut même pas crier sa douleur parce qu’il a été battu par sa femme. Il va raconter son martyr à quel ami sans être la risée de tous ? Selon le professeur Facoh Diarra le comportement violent d’une femme à l’égard de son mari est un sujet délicat par rapport à nos coutumes. Les femmes ont surmonté leur honte et vont déposer plainte à la gendarmerie, à la police, au tribunal contre les hommes à la main lourde. Mais aucun époux battu par sa femme n’osera aller se plaindre à la justice contre les violences subies. Cette démarche est inimaginable dans la société malienne. Les hommes battus endurent le martyr en silence. Dans notre société les anciens avaient toujours un secret conservé jalousement par l’homme pour rendre sa femme inoffensive. Ce n’était pas méchant commente le sociologue. Le but était de rehausser l’image du chef de famille et de garantir la pérennité de son autorité de mâle. En effet la femme lui doit soumission et obéissance.
Chaque ethnie avait sa particularité dans ce domaine occulte. Certaines ethnies maliennes sont douées dans la pratique ésotérique de dompter une épouse rebelle à l’autorité du mari. Les chefs de famille de ces ethnies ont encore recours à cette méthode ancestrale. Elle rend une épouse fidèle à vie envers son mari. H. Traoré est professeur à l’université de Bamako. Il estime que la violence psychologique est l’apanage des femmes, plutôt que la violence physique. La violence psychologique est assenée sous forme d’expressions assassines que la mauvaise femme balance à la face de son mari. Le souffre douleur en prend pour son grade. « Cet enfant n’est pas de toi ». « Je te soupçonne d’entretenir des relations coupables avec une de tes proches ». « Tu perds ta vigueur au lit ». « A partir de maintenant je fais lit à part ». Ces armes de destruction psychologique affectent plus l’homme que le fait de le gifler ou de le frapper, témoigne le professeur Facoh Diarra. La violence psychologique affaiblit l’homme sur tous les plans.
Minoritaires. M. Koné est un agent de saisie dans une entreprise de la place. Il nous a confié son amertume. Il vit l’enfer aux côtés de son épouse à cause d’une dissension sur leur maison. La femme juge que la maison louée par son mari n’offre pas assez d’espace à elle et son enfant pour se sentir à l’aise. Elle menace son homme de quitter la maison pour une autre plus spacieuse. Un luxe que ne peut supporter la bourse du mari. ImpatieTnte de voir son rêve réalisé, elle a fini par bouder et à lui refuser tout rapport dans le lit. Très souvent, le pauvre de retour du boulot découvre le foyer éteint. Il ne mangera donc pas ce jour. Deux mois après sa mise en garde, le cerbère a fait déposer les affaires de l’homme dans le petit magasin où elle garde les ustensiles de cuisine. La chambre à coucher est dorénavant réservée à elle et son garçon de deux ans. L’agent de saisie ne peut même plus approcher son enfant. Madame le tient à l’écart en le menaçant d’empoisonnement
. Le couple Diarra vit au quartier Djicoroni ACI. Les conjoints sont mariés depuis quelques années. Mais ils n’ont pas eu d’enfants. Les diagnostics médicaux ont révélé que la femme ne peut pas en avoir. L’homme décide de prendre une seconde épouse pour avoir un héritier. C’est en ce moment que le calvaire a commencé pour le mari. Elle est devenue hystérique à l’idée d’avoir une co-épouse. Le mari entamera une procédure de divorce. Madame refuse de coopérer toujours. Un jour en l’absence de son mari, elle a mis le feu aux affaires lui appartenant. Finalement elle a plié bagage et a promis à son mari l’enfer s’il nourrit son projet de convoler en secondes noces. La trimeuse A.S. est une femme au foyer. Elle vit dans la cour commune avec sa coépouse et leur époux à Hamdallaye. La coépouse brutalisait le mari souvent dans la chambre à l’abri des regards indiscrets. Elle corrige son mari comme un père et son enfant en lui assenant des baffes sonores. La méchante coépouse joue la comédie en criant comme si elle se faisait tabasser.
Aux yeux des voisins c’est l’homme qui maltraitait sa femme, jusqu’au jour où la deuxième épouse très vigilante a détecté l’arnaque. Elle a alerté les voisins qui ont volé au secours de l’époux martyrisé, voire traumatisé. Des exemples comme celui-ci font le quotidien des causeries dans plusieurs cercles à travers Bamako. Les regrets de DS sont justes. Il aurait dû rester célibataire. Pour son malheur ce jeune s’est marié, il y a tout juste trois ans. Mais rapidement sa vie conjugale, contrairement à ses rêves, a basculé dans le calvaire. Son épouse au moindre désaccord le menace avec un couteau. Elle a fini un jour par tenter de le trucider en utilisant l’arme blanche. Le frustré mari DS a eu le sursaut de se saisir de l’arme à pleines mains. Le tranchant du couteau a tailladé profondément sa paume. Le jour de notre entretien avec ce jeune époux désorienté, il n’était pas totalement guéri. Il portait une bande autour de sa main. Les femmes violentes, qui osent frapper leur mari, sont assimilées dans nos ethnies à des déséquilibrées mentales.
Ces comportements atypiques de violences de l’épouse exercées sur son mari sont considérées comme des perturbations de l’esprit et de l’âme de la femme. Elles seraient causées par les mauvais génies, les « Djinn. » Le sculpteur Yaya Berthé est installé au marché artisanal de la capitale. Il donne son point de vue. Les épouses violentes ont perdu le sens des valeurs ancestrales. Cet artisan est marié depuis huit ans à une femme qui est ceinture noire en karaté et physiquement plus forte que lui. « Elle peut me réduire en bouillie », avoue -t-il. Jusqu’ à ce jour elle n’a jamais manifesté une marque d’irrespect à l’égard de son mari. La conduite d’une épouse au sein du couple est le résultat de son éducation familiale. Ne dit-on pas chez nous : <> L’homme est fier de prendre le dessus au foyer. Mais, tel n’est pas le cas chez la femme. Elle ne criera jamais sur les toits qu’elle frappe son époux. Personne ne l’encouragera dans ce sens. Dieu merci ! Les épouses qui martyrisent et traumatisent le chef de famille sont minoritaires dans notre capitale.
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Les étapes de la vie de couple
Le couple du début d’une relation amoureuse est bien différent du couple devenu parent ou du couple retraité. Nous évoluons avec les paramètres des impératifs de la vie et nous franchissons les étapes de notre relation amoureuse, les unes après les autres. Nous pouvons distinguer sept étapes dans notre vie de couple : La balloune. La première étape représente pour la majorité des couples l’étape la plus enivrante de leur relation. C’est le moment de la rencontre et de la découverte de l’autre. Pris alors d’un sentiment euphorique, nous sommes fébriles. Nous ressentons ces fameux papillons dans le ventre, nous avons la tête légère et débordons d’une énergie vibrante que tout notre entourage ne peut s’empêcher de remarquer et d’admirer. Le besoin de dormir ou de manger s’estompe et l’explosion de dopamine et de sérotonine nous maintient dans un état de bien être absolu. Le nid. Cette deuxième phase apporte beaucoup de tendresse à la relation. L’amour s’installe. Nous entrons dans un état affectueux plus durable où être ensemble nous comble de bonheur. Nous cherchons la sécurité et l’engagement. Construire une relation de couple stable devient une priorité. Nous fabriquons notre nid d’amour. Bras de fer. Notre couple est établi. Nous ne sommes plus cette entité fusionnelle mais bel et bien deux individus avec nos défauts et nos qualités mises à jour. Nous développons des attentes face à l’autre et souvent pendant cette période, nous tentons de ‘’changer’’ notre partenaire pour quelqu’un qui répondrait davantage à notre prince charmant tant rêvé.
Les petites choses et manies que nous trouvions si mignonnes commencent à nous taper sur les nerfs. Le sexe nous tente beaucoup moins et devient souvent une source de monnaie d’échange ou une source de chantage affectif. Nous engageons un rapport de force avec notre partenaire, nous voulons nous affirmer et nous distinguer de l’autre. Le réveil. Le ‘’nous’’ n’est plus exclusif. Il y existe désormais un monde en dehors du couple. Le moi et le toi s’installent dans l’ union. Nous cherchons à nous dégager de cette osmose qui nous caractérise depuis le début de notre relation et une nouvelle organisation du couple s’impose. Si les deux partenaires refont surface en même temps, chacun se sentira libéré et enjoué de sortir un peu le nez de la bulle, sinon le couple peut traverser un épisode houleux où l’un se sent soudainement seul et abandonné. La peur de perdre l’autre s’installe. Le désir sexuel reprend alors des galons car avec cette crainte que l’autre nous quitte, notre fougue se rallume. La famille. Les enfants arrivent dans le couple comme éléments extérieurs et perturbateurs. Notre corps change avec la maternité et notre sex-appeal autrefois tout affiché, s’estompe.
La sexualité du couple peut parfois changer profondément. Les deux premières années après les naissances sont cruciales pour le couple. Si nous ne nous acharnons pas à entretenir notre relation amoureuse et notre entité érotique, le couple souffrira grandement. Les retrouvailles. Les enfants sont moins accaparants et nous arrivons enfin à avoir un peu de temps à nous et pour nous. Nous prenons notre deuxième souffle en tant que couple. Nous abordons cette nouvelle situation quelques fois avec appréhension, car, il y a des lustres que nous n’avons pas été en tête à tête sans les préoccupations divertissantes de la petite famille. Cette période est très importante pour la survie du couple. Seuls au monde. La maison s’est vidée, les enfants sont casés et nous nous retrouvons vraiment en tête à tête, en amoureux. L’amour est redevenu exclusif. Nous entrons dans une nouvelle bulle qui nous amènera main dans la main jusqu’à la finalité de notre vie. C’est le temps des complicités avouées, de la tendresse douce et où l’amour solide et qui a survécu à toutes les épreuves suffit de nouveau à lui-même. Notre sexualité change beaucoup au profit de relations moins pressées, moins exigeantes, plus généreuses.
Source: www.tinakarr.com
L"Essor du vendredi 5 août 2011