Vie de couple : Le «retour en zone»

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    Il arrive souvent qu’un couple se sépare devant un juge. Les anciens conjoints après quelques mois ou années se remettent ensemble.

    L’adage de chez nous le plus connu des amoureux et des couples encense les vertus de la paix. Après la tempête d’incompréhensions et de sautes d’humeur qui brisent un couple, le regret d’avoir divorcé sur un coup de colère taraude souvent l’ex épouse. Les parents, les amies de la femme divorcée n’arrêtent pas de lui murmurer à l’oreille cette vérité bambara éternelle « Segui i tiè koroma o té kodjouyé. A bi y donbaga dé thiaya ». Traduction libre en français : « Retourner chez son ancien mari n’est pas scandaleux. La femme qui fait montre de cette force de caractère sert désormais de référence à tous. » L’homme et la femme sont liés comme une poignée de mains. Ils s’unissent pour le meilleur et pour le pire. Aucun couple au monde au moment de se marier n’envisage le divorce. Mais il arrive qu’un couple divorce parce qu’il ne réussit pas à surmonter certaines épreuves dures de la vie et de la cohabitation familiale.
    Le divorce dans la plupart des cas est prononcé aux dépens du couple qui au fond s’aime encore. Mais les egos surexcités ou blessés voilent l’esprit. Quelques mois ou années plus tard le couple défait revient à la raison et se remarie. Les causeries des grins de Bamako qualifient ces couples reconstitués de « retours en zone ». Les exemples de retrouvailles sont nombreux. Cette réconciliation inattendue très souvent rend les conjoints plus amoureux et prêts à se battre pour cet amour revivifié. N’est-ce pas que « c’est dans les vieilles marmites qu’on fait des bonnes sauces ? » Le « nouveau ancien couple » file le parfait amour. Le divorce dans ce cas aura permis au couple de passer à un niveau supérieur de compréhension mutuelle et surtout de tolérance. Les séparations permettent quelquefois à chacun de mûrir et de se retrouver pour repartir du bon pied.
    Nous sommes allés à la rencontre de certains couples qui ont su surmonter le démon du divorce et se sont remis ensemble. Cette réconciliation est souvent possible même en cours de procédure de divorce. La majorité des couples reconstitués tirent les leçons de la tourmente conjugale passée. La réconciliation devient possible dans un nouvel état d’esprit de pardon mutuel. Les deux anciens partenaires changent de mentalité et de comportement dans le foyer. Le dialogue est désormais privilégié et devient le gage d’une meilleure vie de couple.
    Mme A. D nous narre son histoire. Après cinq ans de vie commune avec son mari, son couple a fini par divorcer. L’union sacrée n’a pas résisté aux infidélités incessantes de son époux. Cependant les deux conjoints après deux ans de rupture se sont remis ensemble. Une année avait passé et les ex – époux ne s’étaient jamais croisés dans la rue. Le récit de madame :« nous n’avions pas d’enfant. Il n’y avait aucune possibilité pour nous de nous revoir. Dieu faisant bien les choses, nous nous sommes rencontrés un beau jour dans une station d’essence. Et la flamme se ralluma.
    L’ex mari invitait régulièrement son ancienne épouse à venir passer un moment en sa compagnie pour parler de tout et de rien. Quelques mois après « monsieur » a délégué ses amis pour faire raisonner son ex épouse et le prier de lui donner une seconde chance. « Je suis convaincue que chacun a droit à une seconde chance. Je ne vous cache rien. Je n’avais pas cessé de l’aimer. Le jour, où je l’ai croisé pour la première fois après notre séparation je l’ai trouvé plus séduisant et surtout sage », avoue A. D. avec un large sourire.

    Dans la félicité. Le couple reconstitué a enterré la hache de guerre. Le maire a scellé la nouvelle union. Et la chanceuse A. D. depuis bientôt quatre ans vit dans une complicité parfaite avec son mari. « Notre couple n’a jamais été aussi fort que maintenant. A quelque chose malheur est bon. Il a fallu que nous divorcions pour comprendre que nous étions faits l’un pour l’autre. Nous avons connu le meilleur et le pire. Aujourd’hui nous vivons dans la félicité… pour toujours Inc Allah ! », a souhaité A. D. C’est une femme mûre qui nous a parlé à cœur ouvert son expérience. Elle est désormais soumise à son mari et accorde des concessions au cours des débats. Tel n’était pas le cas lors de leur première expérience de vie de couple.
    Les époux F. T. et J. K. forment un couple d’intellectuels. Pourtant les deux conjoints n’ont pas échappé aux affres du divorce. J. K. explique qu’elle a tout fait pour garder son foyer. C’était impossible. La seconde épouse de son mari exigeait le départ de la première du foyer conjugal. La femme traumatisée explique qu’elle a été contrainte au divorce, malgré le fait qu’elle était enceinte. « Mon mari ne voulait même plus me sentir. Je me suis résolue à partir », nous a-t-elle confié. La mal aimée J. K. donna naissance peu de temps après à un petit garçon.
    En absence de J. K., la seconde épouse de F. T. régentait le foyer à sa guise. Le ciel s’écroula sur la tête de l’époux ingrat. L’acariâtre seconde deuxième femme lui en faisait voir de toutes les couleurs. Il lui arrivait même de découcher souvent. « Je ne savais plus que faire. Quelle étourderie m’avait conduit à me séparer de ma première. Elle n’avait rien fait. Je voulais renouer avec ma première femme, mais celle-ci s’était déjà remariée », dit F. T. qui assistait à notre entretien.
    Le destin volera au secours du mari traumatisé mais repentant. Les ex conjoints se remettront ensemble après le veuvage de J. K. qui avait perdu son second mari. Elle réintégra son premier foyer en ramenant son fils dans sa famille paternelle. « Il est le premier fils de son père. Ce n’est pas normal qu’il grandisse en dehors de sa famille paternelle », souligne t-elle. Le retour de J. K. a été salutaire pour le mari. Il a retrouvé la paix et la joie de vivre. Notre dernier couple a frôlé le divorce. La sémillante M. T. a été poussée à abandonner le domicile conjugal. Une très forte incompatibilité d’humeur régnait entre elle et sa belle mère. Elle rappelle qu’elle a rencontré son époux il y a trois ans. Le couple a connu la paix huit mois seulement. Autant cette courte vie commune fut très intense, autant la séparation du couple fut douloureuse et brutale.
    Les époux ont été obligés de se séparer. La belle mère, selon M.T., ne faisait pas de cadeau à sa belle fille. La vieille à tout prix voulait imposer une deuxième épouse à son fils. « Elle m’a rendu la vie difficile. Un beau jour elle a déclaré à son fils qu’elle ne pouvait plus vivre sous le même toit que moi », rappelle M.T. Il n’y avait pas d’autre solution. Le couple a décidé à l’amiable de se séparer.
    Cependant, les ex époux n’ont jamais cessé de s’aimer. « Il y avait comme un vide chez moi, aucune femme n’arrivait à me donner satisfaction et la joie de vivre », reconnaît le mari de M.T. Pour mettre fin à son calvaire, il a sollicité l’aide de l’imam du quartier. L’homme de Dieu est intervenu auprès de la belle mère. La belle fille réintégrera son foyer. Les deux tourtereaux filent aujourd’hui le parfait amour. La plupart des couples dissouts et reconstitués après le divorce vivent leur séparation comme un voyage. Ils partent loin avec l’espoir secret de revenir dans leur foyer conjugal. Le Tout Puissant exauce souvent ce vœu.

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    Se remettre avec un ex : PLUS D’ERREUR A CONNAITRE !

    Au cours d’une soirée ou en ville, vous retrouvez votre ex… et vous vous demandez finalement pourquoi avoir cassé. La tentation de renouer
    est grande. Oui, mais à certaines conditions ! Des spécialistes nous donnent leurs avis pour réussir son come-back

    Certains proposent une pause, d’autres veulent respirer, ou claquent la porte, divorcent même. Les ruptures prennent des formes diverses. Souvent, l’un des deux ne veut pas y croire et garde espoir quant à un retournement de situation. Parfois à juste titre. Pour certains couples, cette parenthèse est nécessaire. “Elle leur permet de faire le deuil de leurs attentes”, explique la psychanalyste France Schott-Billman. Ces “pauses” relationnelles seraient là pour permettre de passer à un autre niveau. Partir pour mieux revenir en quelque sorte.
    La joie des retrouvailles
    “Se donner une deuxième chance n’a rien à voir avec le hasard de la première rencontre”, prévient la psychothérapeute Marie-France de Coquereaumont. A condition que ce soit une décision commune, il faut que ce soit un libre choix des deux partenaires. Mais comment être sûr de la justesse de son nouveau choix ? “La joie et la légèreté sont les signes majeurs”, répond la psychothérapeute Sarah Serievic. “Parfois ce n’est plus l’amour qu’on nourrit mais la souffrance, alors qu’une vraie relation va dans le sens du plaisir”. Pas question de renouer pour souffrir de nouveau.
Par contre, une fois qu’on a dit oui, reste à négocier ce come-back, pas toujours simple.
    Dépasser la peur de s’engager
    “J’étais toujours sur le point de faire mes valises, et de rentrer chez ma mère, ma gamine sous le bras” se souvient Marie-Jeanne, 32 ans. Certains couples fondent leur relation sur un non-engagement. La possibilité de partir et de mettre fin à la relation existe à tout moment. Le couple est instable et les crises peuvent s’enchaîner. “Nous avons divorcé et c’est seulement deux ans plus tard que nous avons voulu retenter notre chance”, ajoute-t-elle. Un come-back est possible à la condition express de repartir sur de nouvelles bases. N’espérez pas continuer à cohabiter ensemble, en vous laissant la possibilité de changer de bail, à tout va. Il faut non plus se donner des ultimatums mais commencer à se parler, “évoquer ce qu’on ressent, pas bavarder, ni seulement se libérer de frustration” insiste Sarah Serievic. L’autre clé : s’impliquer et se donner des objectifs communs.
    Négocier avec nos différences
    La différence homme femme, existe, on le sait. Pour certains couples, elle est plus criante que pour d’autres. “Je suis casanière, il est mondain. J’adore la chaleur, lui ne supporte pas”, rapporte Gisèle, 43 ans. Quand les contraires s’attirent, la dissemblance est source de fous rires et peut devenir une occasion d’évoluer ensemble. Sauf quand ça dégénère. “Parce que l’un des deux prend le dessus et cherche à imposer son mode de vie” explique la psychanalyste Catherine Bensaïd. “On sortait tout le temps, j’ai craqué, je suis partie, mais sans vraiment fermer la porte, convaincue que ce serait possible mais différemment” ajoute Gisèle. Pour la psychanalyste, “un couple « semblable » n’est pas forcément plus solide qu’un couple aux antipodes”. Ce dernier évite le piège de la fusion, mais à l’inverse peut facilement s’opposer. Pour un come-back réussi, essayez de tenir davantage compte de vos besoins. La différence de caractère vous oblige plus que d’autres à les respecter. Par ailleurs, faites également le point sur vos similitudes, il y en a sûrement.
    Renoncer au couple fusionnel
    La fragilité de certains couples tient à leur aspect fusionnel. De type narcissique, la relation fonctionne sur un effet miroir où chacun se mire dans le regard de l’autre. “On faisait tout à deux, visiblement ça nous convenait, mis à part que je piquais des crises de jalousie excessive”, plaisante Nathalie 26 ans. “La fusion est un leurre, le couple vit dans une bulle, quand l’un des deux se sent exclu, c’est la crise”, rappelle la psychanalyste France Schott Billman. La rupture va alors jouer un rôle salvateur. Il faut parfois se séparer pour passer du couple fusionnel au couple mature, comme l’a fait Nathalie : “J’ai claqué la porte, et 10 mois plus tard je suis revenue”. Repartir du bon pied est possible à condition d’avoir fait le deuil du jamais toi sans moi. Acceptez qu’il joue au foot avec ses potes sans lui coller aux basques. Et encore moins lui faire une crise de jalousie à son retour.

    Mariam A. Traoré
    vendredi 16 mars 2012

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    1 commentaire

    1. CES FEMME CROYAIS AVOIR MIEUX ELLES SONT TROMPER PAR DES INDIVIDUES SANS FOIS QUI APRET VA LES TRAHIRE ELLES SONT OBLISER DE RETOURNER DANS LA ZONE MAINTENANT IL YA PLUS DE MARIAGE SINCERE

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