Viabilisation en commune IV : L’affaire fait couler des larmes

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    Il y a 8 mois, les responsables de la mairie de la commune 4 de Bamako et certaines notabilités de la commune  s’étaient retrouvés au cœur d’un scandale foncier à Lafiabougou- Bougoudani et à Sébenikoro. Ce scandale a conduit le gouvernement à interdire toute cession de parcelle dans la zone.

    Or aujourd’hui, de nouveaux scandales voient le jour. Il y a deux semaines, Adama Doumbia, un des adjoints du maire de la commune 4 et maire du quartier de Kalabanbougou, a annoncé que  pour les besoins de réalisation d’une grande rue traversant Kalabanbougou, toutes les constructions  se trouvant sur la ligne de réalisation seraient cassées et les populations recasées. Il n’a toutefois pas indiqué  le lieu de recasement. D’ores et déjà, sous la direction du géomètre de la mairie, Youssouf Bengaly, les maisons concernées ont été marquées de peinture et les familles concernées – une centaine – invitées à quitter les lieux d’ici à la fin juin pour être relogées dans des salles de classes. L’ordre de déguerpissement a plongé les populations dans une colère noire. Elles attendent de pied ferme l’éventuelle autorité qui viendrait les faire partir des lieux qu’elles occupent. Selon certains habitants de Kalabanbougou que nous avons rencontrés, la mairie ne cherche point à déguerpir pour cause d’utilité publique, mais plutôt d’une machination orchestrée par la mairie centrale de la commune 4 dans le but d’usurper les parcelles des pauvres. “Mon terrain d’habitat a été vendu à un richissime commerçant de la place à 70 millions de FCFA; on m’a montré un autre lot destiné à mon recasement et que je n’ai pas la capacité de construire. Je ne suis pas le seul dans ce cas.”, nous confie un autochtone en pleurs.

    De plus, aux alentours du cimetière de Hamdallaye, l’ex-dépôt d’ordures est aujourd’hui clôturé d’un mur pour cause officielle de travaux de pavage: une partie de cet ex-dépôt d’ordures serait, selon nos sources, destinée à la construction d’une cité où logeraient les actuels travailleurs de la mairie de la commune 4; l’autre partie sera selon les sources, morcelée en plusieurs lots pour être revendus à 40 millions l’unité.

    Il y a aussi le cas du cimetière du petit quartier Bougoudani, resté fermé depuis la mandature de l’ancien maire Issa Guindo. Le maire actuel, Moussa Mara,  interpellé au sujet de cette fermeture, joue au sourd et au muet alors que pendant la campagne électorale, il avait promis de rouvrir le cimetière. Les populations restent donc contraintes de se déplacer jusqu’au cimetière de Lafiabougou pour enterrer leurs morts.

    Enfin, au pied de la colline de Lafiabougou, le cas du vieux Minkoro Coulibaly, qui  exploite les carrières depuis plus de 30 ans, mérite d’être signalé: il est menacé de se voir retirer une concession qu’il occupe depuis 1979 et sur laquelle il détient un permis d’occuper. La police du 5ème arrondissement lui a demandé de quitter la concession au motif fallacieux que l’endroit serait dangereux; Coulibaly croit, au contraire, que la police est mandatée par la mairie pour l’effrayer et lui ôter son bien.

    Quant au vieux Sékou Keïta,  lui et sont fils ont reçu une convocation du commissariat du 5ème arrondissement où ils sont jetés au violon puis déférés à la prison centrale de Bamako. On leur reprocherait de ne pas avoir obtempéré aux ordres de déguerpissement donnés par  la mairie.

    Joint par nous, le chargé de communication du maire de la commune 4, Amadou Haya, confirme que la mairie a approuvé un plan de viabilisation  de Kalabanbougou où des voies doivent être tracées. “Toutes les populations se trouvant sur le tracé des voies serojnt déguerpies; elles ont été recensées et leurs lots de recasement leur ont été montrés. Mais certains  refusent de quitter les lieux, soit par défi à l’autorité municipale, soit parce qu’elles  ont revendu leurs lots de recasement et ne savent plus où aller. Ceux qui prétendent n’avoir pas reçu de lot peuvent toujours se faire enregistrer à la mairie de la commune 4 auprès d’une commission ad hoc qui travaille tous les jeudis”, indique Haya. Il souligne que si le vieux Sékou Kéita et son fils ont été arrêtés, la mairie n’y est pour rien et n’a fait emprisonner personne. Parlant du citemtière de Bougouda, Haya déclare qu’il a été fermé par décret présidentiel et que le maire ne peut le rouvrir.

     

    Abdoulaye Guindo

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    6 COMMENTAIRES

    1. C’est pourquoi un Coup d’Etat est juste souvent pour se débarraser des vautours de la république. Il faut une grande révolution.A bas toutes les hyènes de ce pays.

    2. Je dis cece à ” l’infirmier Adama”qui me connait aussi sous le pseudo de”po”,ami de Baba: << Si tu touche à mon lot,je viendrais te tuer de mes propres mains<< ! Tu me connais dans ton premier quartier ou tu exerçais ton métier d'infirmier.Wa salaam !!! "Les loups ne se mangent pas entre eux"

    3. Et dire que MOUSSA MARA,maire de cette commune 4, qui distribue des lots à ses militants afin de les mobiliser,c’est honteux.Des lots arrachés à des pauvres familles qui l’ont élues à la mairie sans le connaitre assez,c’est plus qu’un crime.

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