VENTE DE MARIETOU PALACE AUX LIBYENS : LES MILLIARDS DE LA DISCORDE !

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    L’hôtel en chantier depuis des années et situé dans le bas-fond du fleuve Djoliba, appartenant au richissime Babani Sora SISSOKO, fait subitement parler de lui à nouveau. Mariétou Palace, c’est son nom, qui se cherche une nouvelle santé hôtelière, est convoité par les Libyens qui pensent y mettre le pris d’or pour se l’approprier. A quelles conditions ?

    Le dossier concernant la transaction financière entre la filière libyenne, dénommée LAFICO, déjà au Mali pour ses initiatives d’investissement dans de nombreux domaines de l’activité économique et financière, et le richissime Babani Sora SISSOKO, député de son état, est beaucoup suivi dans les milieux juridico-financiers du pays. Le gouvernement, selon de bonnes sources, n’est pas indifférent à cette transaction commerciale de type particulier. Car, en raison de la nature de l’opération elle-même, de la sensibilité du dossier et du statut des deux partenaires privilégiés (à savoir le vendeur Bababi SISSOKO et l’acquéreur la filière libyenne), l’astuce a été trouvée, de façon officielle, pour enjoindre deux membres du gouvernement, intéressés par leurs portefeuilles, à cette transaction commerciale qui est encore loin de livrer tous ses secrets. En effet, révèle-t-on, un juriste émérite, également bien connu dans le monde des affaires et même politique, y est intéressé pour avoir été choisi comme le consultant juridique du dossier.

    C’est donc tout ce beau monde qui épaulera le richissime homme d’affaires, en parfait déclin économique ces derniers temps, à se débarrasser de ce chantier encombrant au prix d’or, comme le souhaitent d’ailleurs les acquéreurs libyens qui, eux-mêmes, ont d’autres intérêts commerciaux et financiers à préserver dans le dossier en dehors des seules ambitions liées à la préservation de l’acquis hôtelier. Autant dire que ce dossier représente vraiment un véritable enjeu financier et commercial pour ceux qui s’y intéressent, tant du côté malien que libyen.

    Mariétou Palace, on le sait, avait été lancé par Babani SISSOKO, il y a quelques années, alors qu’il était à l’apogée de sa toute puissance financière et économique pour appuyer, à son temps, les autorités nationales dans leur ambition légitime de renforcer le parc hôtelier du pays qui s’apprêtait à organiser les compétitions de la Coupe d’Afrique des nations de 2002. Comme toutes les initiatives similaires lancées à cette époque, le chantier de Mariétou Palace, conçu pour être un hôtel de charme, n’a pu être poursuivi en dépit du soutien manifeste des autorités de l’époque. L’ancien président, Alpha Oumar KONARE, s’était personnellement rendu sur le chantier de Mariétou Palace pour galvaniser le promoteur et son équipe de techniciens à finaliser les travaux de construction. Peine perdue ! La CAN 2002 s’est achevée dans le pays sans que ce chantier soit au point. Progressivement, sans que l’on ne sache d’ailleurs pourquoi, le chantier sombrera dans l’abandon, le propriétaire ne sachant pas bien comment achever un ouvrage d’une telle envergure.

    Avant les Libyens, beaucoup d’autres partenaires financiers avaient été annoncés comme étant des acquéreurs possibles de cet hôtel. Sans succès ! Dans le milieu des affaires, on avait même sérieusement évoqué la possibilité pour les Saoudiens, également trop portés sur l’investissement hôtelier en Afrique, de reprendre le chantier de Mariétou Palace. Tout cela en réalité n’était finalement que supputations. La vérité, c’est que ce sont les Libyens de la filière LAFICO qui sont intéressés et ce sont eux qui ont fait, jusqu’à preuve du contraire, la meilleure offre financière pour l’acquisition du joyau.

    De bonnes sources, on apprend que le promoteur de l’hôtel, Babani Sora SISSOKO, poussé aujourd’hui de tous les côtés par les créanciers fictifs ou réels, n’a pas en réalité le choix pour conclure la transaction commerciale et financière qui porte, selon des sources crédibles, sur plusieurs milliards de nos francs. Cependant, le hic du dossier est que l’intéressé, propriétaire du lieu, s’inquiète de l’allure que prend le montage juridico-financier du dossier qui risque d’échapper au contrôle de l’homme. En fait, certaines sources proches du dossier rapportent que la somme, qui avait été proposée au richissime homme d’affaires, après la conclusion du dossier de transaction commerciale par les Libyens et qui était estimée à environ trois milliards de nos francs, peut être revue à la baisse à cause de nombreuses connexions financières liées à l’affaire. Est-ce à dire que le coup de l’opération de rachat de l’hôtel Mariétou Palace par les Libyens, estimé à un peu moins d’une bonne demi douzaine de milliards de francs CFA, fait l’objet déjà de discorde entre les protagonistes de ce marché ? Sora aura-t-il les coudées franches pour défendre à bien ses intérêts dans cette affaire ? Comment le gouvernement compte-t-il s’y prendre dans ce dossier pour garantir la transparence requise d’autant que c’est sa caution qui l’accompagne vis-à-vis des partenaires Libyens ? Quelles sont alors les prétentions de ces derniers ?

    Affaire à suivre donc !

    Par Sékouba SAMAKE

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