Le quartier de Sogoniko, en commune VI du District de Bamako, s’est donc installé dans la violence désormais sous le regard presque indifférent des plus hautes autorités du Mali. Après le sanglant affrontement du jeudi dernier entre manifestants et forces de l’ordre, nous avons interpellé le ministre de l’administration territoriale, le vendredi dans l’après midi au grand hôtel où il présidait le 14ème conseil d’administration de l’ANICT. Sa réponse en dit tout sur le laxisme des autorités dans la gestion des tensions sociales.
« J’attend qu’on me fasse un compte rendu. Le maire de la Commune et le gouverneur étaient tous sur le terrain, ils doivent savoir ce qui s’est réellement passé. Je ne peux pas me prononcer sans savoir de quoi il s’agit…. En tout cas, je sais que nous avions trouvé un terrain d’entente avec Dramera contre qui la population s’était révoltée. Donc, il doit s’agir d’autres choses. Nous n’en savons rien pour l’instant… Je lance un appel au calme, pas seulement aux populations de Sogoniko, mais partout où il y’a des malentendus… »
Si nous partons du principe selon lequel « Gouverner, c’est prévoir », il est difficile de comprendre l’attitude du ministre de l’administration territoriale, le Généralissime Kafougouna.
Comment peut il n’être au courant de rien alors que la situation dans ce quartier perdure depuis maintenant plusieurs années ? Comment peut il n’être au courant de rien alors que des forces de l’ordre ont été agressées plusieurs fois ? Comment peut-il n’être au courant de rien alors qu’il s’agit de sa commune d’habitation ? Comment peut il n’être au courant de rien alors que des policiers ont du souvent sortir avec des armes à feu pour sauver leurs brodequins ?
Notre ministre n’a t-il pas donc suivi ce qui s’est passé pas trop loin de nous, en Tunisie ? Le sacrifice d’un pauvre vendeur de tomates n’a-t-il pas déclenché le plus grand ouragan politique dans le monde arabe ? Le Printemps arabe pour ceux qui ne savent pas.
Abdoulaye Niangaly