Il s’appelle Moussa Boubacar Goïta, âgé de 31 ans. Cet individu s’usurpait d’identité, de titre et de fonction, faux et usage de faux et détention illégale d’effets militaires depuis des années. C’est ce mardi 26 novembre 2019 aux environs de 10 heures, de passage au niveau du champ hippique de l’hippodrome dans la commune II du district de Bamako, que le faux capitaine Moussa Boubacar Goïta, sauvant de lynchage un voleur pris en flagrant délit de vol dans les lieux, s’est fait à son tour démasqué par Mamoutou Diarrah, commissaire du champ hippique de Bamako.
Aussi longtemps qu’aura couru le mensonge la vérité finira toujours par le rattraper et même le dépasser.
Les faits
Un jeune homme, voleur de son état a été attrapé par la foule qui voulait le lyncher. Sur les lieux, Moussa Boubacar Goïta, comme un bon samaritain de passage intervient pour sauver le jeune homme. La tâche ne lui pas été aussi compliquée, car il s’est présenté en tant qu’un capitaine de la Gendarmerie Nationale. Difficile pour un citoyen de douter d’un militaire paré de sa tenue. Le voleur grâce à cette intervention se tire d’affaire, mais n’échappera pas à la prison tout comme son bon samaritain.
Dans la foulée, l’accoutrement de Moussa Goïta, sa gestuelle et sa manière de se présenter a paru étrange au commissaire du champ hippique aussi présent en ces lieux. A la lumière de ses analyses, ce dernier arrive à la conclusion que M. Goïta, comme il le prétend n’est pas du tout de leur corporation. De ce fait, il l’immobilise avec le voleur et appelle les éléments du 3ème arrondissement. Cette mission était conduite par l’adjoint au chef de la brigade de recherche, lieutenant Boubacar Aw.
Dynamiques dans la traque des bandits, les éléments du 3ème arrondissement ont rapidement investit les lieux. Après constats, ils ont amené les deux malfrats dans les locaux de leur commissariat.
Dans son interrogatoire, Moussa Goïta, s’est mêlé les pédales. Inconscient de la perspicacité des éléments en face, il se lance dans une tentative de les rouler en farine. Le lieutenant Aw lui a rapidement compris. Alors, il augmente la pression. Coincé M. Goïta, n’avait pas d’autre choix que de tenir le langage de la vérité.
Pour rappel, Moussa Goïta, en 2015 a été poursuivi par le tribunal de Grande Instance de Sikasso pour des faits similaires. Mais, il n’a pas été condamné grâce aux multiples interventions de son grand frère, un certain Adjudant GOITA de l’Armée de Terre, qui aurait apporté un document médical faisant état que son petit frère souffre d’une maladie mentale. « Pour cette fois-ci, l’Adjudant Goïta a fait pareil mais nous lui avons dit d’amener ces documents prouvant la démence de l’accusé. Cependant, à présent, ce dernier n’est plus revenu » a déclaré le lieutenant Aw, en charge du dossier.
L’incroyable fait dans cette affaire est que l’épouse de l’inculpé comparut au commissariat a raconté qu’elle n’était guère au courant que son mari n’était pas un officier des Eaux et Forêts.
En plus du voleur ‘’Yogou’’, Moussa Goïta a désormais son ticket pour la maison centrale d’Arrêt de Bamako.
Par Mariam SISSOKO