Usurpation de fonction : Un candidat au recrutement à la police plus pressé

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    Plus pressé que la musique, on danse mal, dit-on. C’est ce qui est arrivé à un jeune candidat au recrutement à la police nationale 2006-2007. Habillé dans la tenue bleue marine de la police, un ceinturon fortement attaché à la hauteur de sa ceinture et chaussé d’une paire de rangers, le jeune homme s’est fait arrêter aux alentours de l’école fondamentale de l’OPAM à Quinzambougou au cours d’une de ses randonnées, le 20 juillet dernier.

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     Djibril Sarré, c’est de lui qu’il s’agit.  Le 20 juillet dernier, vers 19 heures, dans la tenue correcte de la police, avec en main un sachet en plastique, quitte son domicile pour une promenade à travers la Commune II. Visiblement intelligent, il évite les ronds-points et les commissariats de police pour ne pas se faire désagréablement surprendre.

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    Malheureusement, ce crépuscule, le jeune Sarré n’avait pas la baraka des usurpateurs.  Il a eu la malchance de tomber sur des jeunes policiers en faction devant l’école fondamentale de l’OPAM à Quinzambougou. Ces derniers l’interpellent. Ils lui demandent de se présenter. Sarré ne connaissant pas les règles élémentaires de la police, dit qu’il est sergent de police de la promotion 2001. Il n’avait pas de carte professionnelle pour prouver la véracité de ses propos. Ses interpellateurs qui étaient de la promotion 2001 s’étonnent, car, ils ne l’ont jamais connu au cours de leur formation à l’Ecole nationale de police sise à N’Tomikorobougou. Sachant qu’ils avaient affaire avec un usurpateur de titre, ses vrais faux camarades de promotion lui demandent de se mettre au « gardez-vous ».

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    Un tirailleur sénégalais savait mieux exécuter ce salut que le jeune Sarré. Comme on pouvait déjà l’imaginer, il tombe dans les filets des jeunes policiers. Ceux-ci le conduisent aussitôt au commissariat de police du 3e arrondissement où il sera mis à la disposition de la brigade de recherche pour toutes fins utiles. L’inspecteur principal de police Papa Mambi Keita, l’intraitable Epervier du Mandé se charge de lui. Passé à l’interrogatoire, Djibril Sarré se met à table sans la moindre contrainte. Mais, selon lui, il est très amoureux de la police dont il a fait trois fois le concours sans avoir réussi à le passer. Il s’est encore présenté au même concours cette année.

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    Le jour de son arrestation, il venait juste de faire l’épreuve sportive. Il ne commet aucun acte délictueux avec la tenue dont il a été retrouvé en possession, conclut-il. Le policier en charge de son affaire, ne pouvait que ficeler son dossier pour le mettre à l’appréciation de sa hiérarchie. Celle-ci sachant que l’usurpation de fonction est un délit puni par la loi malienne, le fait conduire devant le procureur de la République près le tribunal de la Commune II. Ici, il bénéficie de la largesse du procureur de la République qui l’a mis en liberté. Question : avec qui Djibril Sarré a-t-il eu la tenue de la police ?

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    Ce qu’il faut savoir de cette affaire, c’est que l’usurpation de fonction est une monnaie courante dans notre pays. On se rappelle le 14 septembre 2006, un jeune homme du nom de Bourama Diarra, domicilié à Yirimadio, 24 ans environ s’était fait arrêter par la police du 13e arrondissement pour les mêmes motifs. Il se faisait passer lui aussi pour un sergent de police, promotion 2003, sans numéro matricule ni carte professionnelle, en service au Groupement Mobile de Sécurité (GMS). A ce titre, il était devenu un petit roi dans son fief. De jour comme de nuit, il s’adonnait à des activités éhontées dans des lieux plus ou moins éloignés pour ne pas avoir maille à partir avec de vrais policiers. Il faisait payer la contravention dans le lit ou au pied d’un mur à des jeunes filles, particulièrement des aide-ménagères en les entraînant dans sa piaule perdue au flanc de la colline.

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    Ses ravages provoquent de plus en plus l’insomnie au sein de la population. Dénoncé par des populations, il est arrêté et conduit à la police pour les besoins de l’enquête. Interrogé, Bourama Diarra déclare qu’il n’est pas un policier, mais plutôt un voleur. Au cours d’une de ses opérations, déclare-t-il, il a volé la tenue bleue marine d’un policier et ses attributs pour venir sévir dans la jungle de Yirimadio. Il a alors convaincu ceux qui le connaissent d’avoir fait une formation accélérée à l’Ecole nationale de police (ENP) sise à N’Tomikorobougou en Commune III. Certains l’ont cru tandis que d’autres ont émis des réserves, mais sans le dénoncer.

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    Le délinquant profite de ce silence de son entourage pour s’adonner à des activités criminelles. Certains témoignages indiquent à l’époque que le délinquant s’adonnait aussi à des rackets des chauffeurs de véhicules et autres pilotes d’engins à deux roues sur des axes routiers. Ces mêmes propos soutiennent que le faux policier était une véritable peste à Yirimadio où plusieurs braquages, vols avec effraction et viols de jeunes filles sont à son actif. Alors, populations, exigez la carte professionnelle à des policiers qui patrouillent seuls dans le noir. La confiance n’exclut pas le contrôle.

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    O. BOUARE

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     Kabako du 3 Août 2007

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