La seule chose que la pègre bamakoise n’avait pas jusque-là tentée, c’était de s’attaquer aux biens du Président de la République. Voilà que ce cap vient d’être franchi par un groupe de prédateurs qui s’est rendu coupable de vols multiples de fer de diamètre 12 dans le chantier du Président de la République à Samanko-Sodiéni. Le comble est qu’ils sont tous ouvriers dans ledit chantier. Mais leur malheur a été qu’il existe à Bamako une unité de police nommée le commissariat de police du 3e arrondissement où se côtoient trois grands échassiers : le Vautour, le Sorcier et l’Epervier, dont le royaume est interdit de défis.
Tout est parti d’une enquête relative à un vol de fers ronds suivi de meurtre dans un chantier en Commune I du district de Bamako. Le commissariat de police du 3e arrondissement mis à contribution, a mobilisé sa brigade de recherche pour percer le mystère de ce crime odieux.
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Sous la direction de leurs chefs hiérarchiques, l’Epervier du Mandé, l’inspecteur principal de police Papa Mambi Keita et ses hommes ont transporté leur bureau dans les rues de Bamako. Comme des démineurs, ils fouinent partout, de jour comme de nuit, en vue de mettre hors d’état de nuire ces criminels aux mains tâchées de sang humain. Histoire de ne pas entamer l’image de la police malienne.
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Dans la nuit du 18 au 19 mai dernier, l’Epervier du Mandé et ses « soldats » organisent une descente discrète au nouveau marché de Médine, considéré comme un carrefour des affaires douteuses. L’opération continue jusqu’aux environs de 6 heures, heure à laquelle ils découvrent devant le magasin de Zoumana Djiguiné, un tas de fers ressemblant à ceux du chantier dont le gardien a été tué en Commune I. Ils saisissent les objets douteux et conduisent le gardien des lieux, le nommé Hamidou Diarra à leur base pour les besoins de l’enquête. Compte rendu est fait aux deux boss le lendemain. Ces derniers ordonnent l’ouverture d’une enquête.
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La grande nuée s’abat sur Samanko-Sodiéni
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C’est du côté de Hamidou Diarra que l’horizon s’éclaircit pour la police. Passé à l’interrogatoire, ce dernier n’est pas allé avec le dos de la cuillère. D’après lui, dans la nuit du 18 au 19 mai dernier, une sotrama dont deux hommes se trouvaient à bord, s’est garée devant son lieu de gardiennage. C’était aux environs de 3 heures du matin. Les deux hommes ont déchargé plus de 60 fils de fers ronds devant son magasin avant de lui confier qu’ils appartenaient à son patron Zoumana Djiguiné, domicilié à Sikoroni, près du cimetière en Commune I. La police, dans le souci d’en savoir plus, interpelle celui-ci.
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Djiguiné dénonce un certain Bourama Touré qui lui avait proposé la marchandise, il y a de cela une dizaine de jours. Bourama Touré arrêté à son tour, n’a pas nié les faits au cours de son interrogatoire. Il déclare que dans la nuit du vol, vers 20 heures, Issa Traoré lui a fait part de la vente d’un lot de fers de diamètre 12 qu’il a volé avec sa bande dans le chantier où ils travaillent à Samanko-Sodiéni. Connaissant bien le coin, car n’étant pas aussi à son premier ravitaillement, il loue une sotrama pour transporter la marchandise vers 2 heures du matin. C’était 60 fils de fer de diamètre 12. Sur les 120.000FCFA représentant le prix de la marchandise, il a versé un acompte de 30.000FCFA. Le reliquat devrait être payé, le lendemain après vente.
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L’Epervier du Mandé et ses hommes mettent le grappin sur Issa Traoré. Interrogé, il reconnaît les faits et dénonce les membres de sa bande composée de Sidi Coulibaly, Hama Guindo, Boubacar Diarra, Seydou Tangara et Modibo Diakité. Comme on pouvait s’y attendre, les poursuivants de policiers épinglent tour à tour tous les membres du gang. Ils sont tous des ouvriers travaillant dans le chantier de l’usine de montagne de tracteurs du Président de la République. S’agissant du sieur Raliou Maïga, chef de chantier, au lieu de porter plainte contre les suspects, il a préféré négocier avec la police leur libération sous prétexte de sauvegarder leur emploi.
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Cette attitude amène l’Epervier du Mandé à douter de sa moralité. Sous les ordres de ses chefs, il met Raliou Maïga aux arrêts pour chercher à savoir ce qu’il cache derrière son attitude. Les ingénieurs Chinois à qui la construction de l’usine est confiée, ont porté plainte contre les prévenus devant la police, le lundi 21 mai 2007. La question qui mérite d’être posée, c’est de savoir comment le Président de la République, la principale victime, va-t-il réagir ? Affaire à suivre.
rnO. BOUARE
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