Le chasseur initié est consacré « enfant » de « Kontron » et « Sanin ». Ce couronnement du chasseur initié obeit à des séances rituelles et occultes tant dans la pratiques et la realité que sur le corps et la conscience du chasseur qui vient de faire son entrée dans la grande confrérie des chasseurs. Mais l’initié aura auparavant souscrit à tous les actes et critères nécessaires pour son accession au secret des « Soman » et « Doman ».
Lorsque, par sa conduite et ses œuvres, le chasseur à initier s’est montré digne de « Kontron » et de « Sanin » après avoir tué au moins trois pièces de gibier sur pied. Autrefois, il en fallait sept, mais ce nombre a été ramené à trois à cause de la rareté du gibier. Après avoir satisfait à toutes les épreuves d’usage, le nouveau chasseur est « intronisé » au cours d’une cérémonie appelée « Diya sigi ». C’est cette cérémonie qui consacre le chasseur comme « enfant » de « Kontron » et « Sanin ». Dans le passé, ce rite se déroulait dans le « bois sacré » des chasseurs. Mais de nos jours, cette cérémonie a lieu dans la cour privée du chef des chasseurs. « Au cours de cette cérémonie, il est demandé à celui qu’on initie de renier en quelque sorte toute filiation, toute fraternité et toute relation de dépendance au profit de la filiation de « Kontron » et « Sanin »b et de la fraternité des chasseurs », précisé le chercheur et historien Youssouf Tata Cissé.
Dès que le nouveau chasseur aura apporté les réponses idoines aux questions d’usage, l’officiant, qui est le chef des chasseurs, procède au bain rituel de l’initié à l’aide d’une eau mucilagineuse en commençant par la tête. Notons en passant qu’une eau mucilagineuse est celle qui contient du mucilage, une substance présente chez de nombreux végétaux et qui se gonfle au contact de l’eau en donnant une solution visqueuse. De la même manière, le fusil du tout nouveau chasseur reçoit également le baptême par l’eau. Pour devenir membre à part entière de la famille de « Kontron » et « Sanin », de fortes incantations doivent accompagner le novice.
Le « Diya sigi » proprement dit, que le novice obtient par des incantations et de l’onction d’eau bénite, n’est pas ni négligeable, ni à négliger. Ce phénomène aussi occulte que spirituel assure le renforcement de la personne du « donso » (chasseur) en liant plus intimement son double à l’âme et celle-ci au corps qui l’enveloppe. C’est donc en état de parfaite complétude que le « donso » sort de cette cérémonie aussi secrète que publique. Enfin, toujours selon le Pr. Cissé, un sacrifice de poulet sur l’autel des chasseurs met fin à la cérémonie. Aussitôt après, le nouvel initié, dans un état exceptionnel de « pureté, de force et de chance », se dirige vers la brousse où il abattra un gibier avant le crépuscule.
Coulibaly Abdoulaye Faman
c’est interressant tous ça , mais le souci c’est qu’il n’y a ni forêt , ni savane au mali . je voulais savoir comment fabrique -t-on le fusil des chasseurs , si c’est eux qui le fabrique alors pourquoi ne pas partager cette connaissance tout simplement ?.
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