Un vieux cheval de retour

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    En 2006, Samba Diamouténé a été arrêté, mais s’est enfui du violon. Mais il s’est fait coincer la semaine dernière.

    Samba Diamouténé avec une partie de son butin

    Samba Diamouténé est un vieux cheval de retour. En novembre 2006, il a été arrêté par la brigade de recherche et de renseignements du commissariat de police du 7e arrondissement. Mais l’homme n’a même été entendu. Il avait profité de l’inattention du gardien de violon (GV) pour se faire la belle. A l’époque des policiers dont le GV en question ont été mis aux arrêts pour faute grave.
    Depuis l’homme courrait mais les différents commissaires avaient promis de tout mettre en œuvre pour mettre la main sur ce dangereux malfaiteur. Leur détermination semble avoir porté fruit. Le commissariat de police du 13e arrondissement a récemment arrêté un homme qui répond au même patronyme que le fugitif intensément recherché. Il a été déféré sans que nous sachions encore si c’est le même quidam qui est actuellement surveillé comme du lait sur le feu à Sogoniko. Toutefois des appels passés à l’inspecteur Paparé Sanogo et à certains de ses collègues, il ressort que la description faite de Diamouténé en séjour actuellement au 7e arrondissement correspond à celle du bandit.
    L’homme est un gaillard de 1m 85. A notre rencontre il portait un pantalon court et une chemise bleue-claire. Selon les agents de la brigade du commissaire Almoubareck Maïga qui dirige le 7e arrondissement il parlerait au moins quatre langues nationales et se débrouillerait bien en français.
    Samba Diamouténé est marié et père de trois enfants. Son épouse, une jeune femme d’environ trente ans. Tous ceux qui l’ont vue se demandent ce que vient faire une si belle femme dans cette galère. Selon eux elle ne mérite pas de faire des enfants pour un voleur de cette trempe. Hier encore au passage de notre équipe, elle était présente au commissariat. Elle avait apporté de la nourriture des boissons pour son malfaiteur de mari. Nous l’avons approché pour avoir un mot d’elle. Sa réponse à notre question « je ne savais pas qu’il était voleur. Et lorsque je l’appris il était trop. Je lui avais déjà donné deux enfants. Le troisième vient de naître et je me demande encore comment il va élever ses trois garçons avec comme seule métier le vol. Je promets que je vais tout faire pour qu’il arrête afin de pouvoir élever ses enfants dans la dignité. » Madame Diamouténé dont nous taisons volontiers le nom dit se préparer à rentrer au village. Car il ne sert à rien pour elle et pour ses enfants de rester à Bamako où la vie devient de jour en jour plus difficile.
    Samba Diamouténé comme nous l’avons laissé entendre, est un voleur et un bandit de grands chemins. Pour s’en convaincre, il suffit de jeter un coup sur l’arsenal de guerre et le butin entassés chez lui après une perquisition effectuée par les inspecteurs Moussa Singaré, Bakary Tibina Sanogo, les adjudants Bassidiki Touré, Mahamane Sanogo et les sergents N’tji Diarra, Diby Dembélé et Djénéba Coulibaly.
    Dans la nuit du samedi à dimanche, un informateur qui vit dans les mêmes parages que le suspect a constaté que l’homme qui ne sortait jamais le jour a transformé l’unique pièce qu’il occupait en un véritable magasin. Trois téléviseurs, des tapis arabes, des radios de toutes les marques, des téléphones des plus simples aux plus sophistiqués, des lecteurs DVD, des câbles électriques, des tenailles, des pieds de biche des pinces-monseigneurs jonchaient le sol et ne laissaient que peu de place pour accéder au lit du couple. L’informateur donna une mine d’informations aux policiers et les pria de ne pas dévoiler son identité. Une équipe sauta dans le véhicule et prit la direction du repère indiqué. Sur place elle rencontre fortuitement le suspect et lui demanda de se mettre à sa disposition. L’homme tenta de résister mais les forces en présence le dissuadèrent. Les menottes lui furent passées aux poignets et les agents qui prirent des instructions de leur chef au téléphone se mirent au travail. Ils ne furent pas déçus. En plus de tout ce que nous avons cité plus haut, ils découvrirent des armes blanches de toutes les tailles et de toutes les catégories : couteaux, harpes, cisailles, gaz défensif, etc. Des pièces détachées de véhicules, des cadenas de marque, des baffles de radio, des fils de fer.
    L’homme, selon les policiers qui l’ont interrogé, a fait beaucoup de victimes à travers la ville et la périphérie comme l’atteste éloquemment le butin amassé. Son audition se poursuit et n’eurent été les limites juridiques de la garde à vue, Singaré et ses collaborateurs auront appris beaucoup de chose de ce voleur qui sait même déjouer toute la vigilance des GV pour se fondre dans la nature.
    Bintou MAIGA

    10 mai 2012

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    8 COMMENTAIRES

    1. Sous le règne des généraux farfelus, Bamako était pire qu’un farewest. Nous pouvons compter sur les nouvelels autorités dans lutte contre le banditisme sous toutes ses formes. Dieu bénisse le Mali!

    2. il a eu la chance: cé simplement la police ki l’a arrêté et cé seulement la prison kil fera (même si cé à vie). dotres n’ont pas eu autant d chance. 😥 😥 😥 😥

    3. Samba Diamouténé, que fais-tu avec tout ce matos là? Estimes-toi heureux Samba!Tu as eu plus de chance que ceux-là qui ont été victimes de la sauvagerie humaine directement importée d’Europe du moyen âge, où on brulait encore des êtres humains (Jeanne d’arc, les templiers…): l’article 320 (300f d’essence + 20 f la boite d’allumettes)du code de procedure penale en vigueur à Bamako. 😉

    4. Merci bien de traquer ce voleur. Au temps d’ATT on refusait de montrer les visages des voleurs (du public que du prive) car lui meme avait dit qu’il ne veut pas humilier un chef de famille. Maintenant, booster hors de nos forntieres, avec force de camisole, ce mal qui gangrene notre societe.

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