Un réseau de faussaires de cartes nationales d’identité démantelé à Bamako : Un Camerounais arrêté, son complice prend la clé des champs

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    Le Mali est-il devenu l’empire du faux ? Cette question mérite une réflexion particulière après l’arrestation d’un jeune Camerounais par le Commissariat du 10e arrondissement. Il était en possession de vraies fausses cartes nationales d’identité. Le jeune en question, qui se fait appeler Ebot-Ebot, un gars refoulé de la Libye, a été appréhendé par les agents du commissaire Mme Touré Aminata Diallo du 10e arrondissement, au moment où il tentait de prendre un car de la SONEF pour se rendre à Dakar. Après une fouille corporelle, il a été trouvé en sa possession quelques boules de chanvre indien et trois cartes nationales d’identité malienne.

    A vue d’œil, lesdites cartes ressemblent à des cartes authentiquement établies par le police malienne. Mais en vérifiant minutieusement, on se rend compte qu’il s’agit de fausses cartes d’identité. Des différences fondamentales visibles : la manière de remplir diffère, les logos ne sont pas les mêmes. En outre, dans lesdites cartes, il est mentionné qu’elles sont établies en Commune VII du district de Bamako, alors qu’en réalité il n’existe que six communes à Bamako. Le côté grotesque de ces cartes réside dans le nom du signataire, à savoir le commissaire  Ousmane Sangaré.

    De source proche des enquêteurs du 10e arrondissement, ce commissaire n’existe nulle part dans les fichiers de la police. L’amateurisme avec lequel on a établi ces fausses cartes d’identité, prouve qu’il est le fait d’étrangers qui vivent parmi nous. Un des enquêteurs nous confie d’ailleurs que «ce sont les étrangers qui s’adonnent à cette pratique». Selon nos sources, son ami ou petit-frère, un certain Badonini qui était dans le même réseau, s’est évaporé dans la nature. Des recherches sont en cours pour le capturer.

    Le comble, dans cette affaire, est quela Croixrouge malienne tente aujourd’hui, coûte que coûte, de soustraire le prévenu à l’action de la justice. Pourquoi ? Il semblerait que le consulat du Cameroun au Mali voudrait qu’Ebot-Ebot soit mis à sa disposition. Le consulat en question considère en effet, à tort, que son ressortissant est un réfugié au Mali. C’est vrai qu’il fait partie des refoulés dela Libye. Etqu’à ce  titre, il a été pris en charge depuis Kidal parla Croixrouge malienne. Refoulé en mi-décembre, il a été recueilli par le centre d’accueil de Faladiè Sokoro. Pour vivre, il avait commencé à vendre de la friperie avant de basculer dans la délinquance. C’est ainsi qu’il a d’abord escroqué un de ses compatriotes à hauteur de 190.000 FCFA. Et comme si cela ne lui suffisait pas, il s’est inscrit dans le faux. Son choix porté sur les cartes d’identité, les certificats de nationalité, entre autres, ne constitue-t-il pas un motif pour le juger ? Toujours est-il qu’en cette période électorale, si on n’y prend pas garde, les vraies-fausses cartes d’identité qui circulent comme du petit pain risquent de fausser toutes les règles du jeu. Aux maires d’arrêter de délivrer les actes de naissance à n’importe qui.

    Birama Fall 

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