La police recherche deux individus qui ont violemment pris à partie dans la nuit du 10 au 11 septembre le maire d’une commune de l’Aveyron près de Toulouse, avant de le ligoter nu à un arbre. Les faits interviennent alors que le phénomène d’agressions contre les élus inquiète.
Le maire d’une commune de l’Aveyron a été victime d’une violente agression dans la nuit du 10 au 11 septembre près de Toulouse, rapporte La Dépêche du Midi.
Les faits se sont produits peu après minuit, chemin de la Loge, non loin du Casino Barrière, lorsque l’élu âgé de 67 ans garait sa voiture sur ce lieu réputé pour des rencontres homosexuelles.
Les agresseurs, qui étaient deux, selon Le Parisien, lui ont assené des coups de pied et de poing. Ils l’ont ensuite ligoté à un arbre après l’avoir déshabillé. Ils ont également volé les clés de sa voiture électrique et ont pris la fuite à son bord. Un témoin les a vus l’abandonner un peu plus loin.
Souffrant de fractures faciales, il a été conduit vers l’hôpital Purpan où il a subi une opération. Son pronostic vital n’est pas engagé.
Une agression homophobe?
La piste d’une agression homophobe a été avancée lundi 13 septembre, mais interrogé par La Dépêche du Midi le procureur de la République de Toulouse, Samuel Vuelta Simon, se montre prudent quant aux raisons qui «restent encore à vérifier».
«Les blessures (fractures) témoignent de la violence de l’agression subie. La victime n’a d’ailleurs pas pu encore être entendue. La sûreté départementale est en charge de l’enquête pour localiser et interpeller les auteurs de l’agression qui, donc, n’ont pas encore été identifiés», indique-t-il au quotidien.
SOS Homophobie a déjà dénoncé sur Twitter cette «agression ignoble» et apporte «tout [son] soutien à la victime».
Un phénomène qui inquiète
Cet acte s’ajoute à la série d’agressions contre les élus qui touchent plusieurs départements ces derniers temps.
Parmi celles-ci figurent notamment celle du maire de Val-de-Reuil (Eure) Marc-Antoine Jamet qui a été enfariné et bousculé le 12 septembre lors d’une célébration de mariage à l’hôtel de ville et celle du maire de Saint-Laurent-d’Aigouze (Gard), Thierry Féline, qui s’est fait agresser le 19 août après avoir tenté d’empêcher des gens du voyage de s’installer une nouvelle fois sur le complexe sportif de la commune.
Le phénomène prend une ampleur inquiétante. Selon les révélations du Figaro, près de 1.300 agressions envers les élus ont été enregistrées l’an dernier. Au total, plus de 500 maires ou adjoints en ont subi, 68 domiciles d’élus ont été ciblés et 63 véhicules privés vandalisés. Cela constitue une hausse de 200% par rapport à 2019.
Gérald Darmanin a annoncé dans un communiqué son intention de «former les maires à la gestion des incivilités et agressions auxquelles ils peuvent faire face» avec l’aide de la cellule nationale de négociation du Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN).
«Le but est de permettre aux maires de pouvoir se saisir de l’ensemble des clés de compréhension pour désarmer les conflits, faciliter le dialogue et rétablir la communication avec le ou les individus en cause», explique le communiqué.
Par SPUTNIKNEWS, 14 Sept. 2021