Un fou sème la panique à la Cour d'assises

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    La   cérémonie d’ouverture de la 2ème session de la Cour d’assisses au titre de l’année 2010 a été marquée par un fait étonnant.  En effet, au moment où le Président de la Cour d’appel,  Abdoulaye Issoufi Touré, procédait à l’installation des assesseurs, un homme d’une quarantaine d’années surgit de nulle part, muni  d’un exemplaire du Coran. Il se dirige vers le prétoire en criant à la face des magistrats: "Voleurs, vous devez juger selon les prescriptions du Coran!". 

    L’intrus est très vite maîtrisé par les gardes et conduit manu militari hors de la salle d’audience. Aussitôt, des commentaires fusent de tous les côtés. Pour certains, cet homme devait être quelqu’un qui a été a  lésé par la justice dans une affaire. Pour d’autres, ce n’est qu’un malade mental.  Au milieu de ces rumeurs, nous avons décidé de suivre les forces de l’ordre jusqu’au véhicule de police garé dans une cour intérieure. Là, nous sommes arrivés à la conclusion que l’homme n’était qu’un malade mental. Pour la simple raison qu’il affirmait avoir été envoyé par le prophète Muhammad – paix et salut sur lui – pour refaire la justice sur terre. Il dira même être personnellement ce prophète dont la venue sur terre a été annoncé dans tous les livres saints.

    Cet incident  pose, en tout cas, deux interrogations majeures: les frustrations des citoyens par rapport à la justice et la sécurité des hommes chargés de rendre la justice. Cet homme aurait pu user d’une arme pour porter atteinte à l’intégrité physique d’un ou de plusieurs juges. 

    En attendant, celui qui se dit prophète a été conduit au commissariat du 13ème arrondissement, à Yirimadjo,  pour y subir un interrogatoire musclé. Il ferait bien de recevoir une révélation divine à temps ou le secours des anges célestes c    ar d’après ce qu’un piolicier nous a confié, monsieur le prophète est parti pour un long séjour dans les dédales de la justice. Il semble que le jour même de son arrestation, il devait être conduit devant un médecin pour diagnostiquer sa santé mentale.S’il s’avère qu’il a tous ses esprits, il sera jugé pour outrage à magistrat et, peut-être, suivant la procédure de flagrant délit. 

    Abdoulaye Guindo

     

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