Le crime en question s’est passé à Kanadjiguila l’un des quartiers de la commune rurale de Mandé, à la périphérie de Bamako sur la route de Siby le lundi 24 novembre 2015. Nul n’est sans savoir que ce quartier ainsi que celui qu’il jouxte (Sébénicoro) regorgent en leur sein d’une quantité de bars et de cabarets de plein air. Et la plupart d’entre eux ne sont pas en règle vis-à-vis de la loi, car ne disposant d’aucun papier les autorisant d’exister. Celui que l’enseignant fréquentait ne fait pas exception à la règle. On n’y rencontre que du désordre et de l’insécurité. Aucun agent de force de sécurité ni de loubard pour assurer la sécurité des clients et de leurs biens en cas de rififi.
Mieux encore toutes les tranches d’âge et toute sorte de personnes y sont permises, pourvu que l’on observe le règlement interne qui exige au moins l’achat d’une bouteille de bière. En effet, les clients sont permanemment exposés aux dangers, comme ce fut le cas de cet enseignant. D’après nos informations, il était un habitué du cabaret. Il était surtout fréquent dans le coin d’un couple (propriétaire) de l’endroit où il y partait souvent prendre de l’air pur en apportant quelques bouteilles.
Tout est parti dans la nuit du dimanche au lundi, suite à l’agression dont le maitre d’école a été victime. C’était un enseignant assez populaire dans le quartier qu’il habitait. Lors d’une agression au couteau, il fut grièvement blessé par un apprenti chauffeur. Grièvement blessé, il fut transporté vers le Centre de Santé où il succomba suite à ses blessures quelques moments après son admission.
Le film était loin d’être terminé, car après l’enterrement du corps de l’enseignant, un groupe de jeunes et adultes composé de parents, amis, proche, de collaborateurs du défunt et d’autres riverains entrèrent dans la danse pour aller casser le cabaret où l’acte s’est passé, y compris ceux de l’alentours.
D’après la propriétaire du bar bon marché, la foule aurait cassé tout ce qui y trouvait et d’autres personnes plus mal intentionnées parmi la foule ont emporté des objets précieux. D’importants dégâts matériels furent causés par cet acte de vandalisme
A la question de savoir qu’est ce qui pourrait bien être la cause de cet acte odieux subi par le pauvre enseignant ? Diverses réponses furent données par les uns et les autres. Les uns affirmèrent que le feu enseignant et son bourreau s’étaient chamaillés auparavant, tandis que d’autres soutinrent qu’il y aurait eu une affaire d’argent entre les deux personnes.
En tout cas, aucune clarté ne put être révélée concernant le lien entre les deux personnes. Mais d’après les gens qui ont donné l’alerte à la protection civile, la victime, au moment où elle était abandonnée gisant dans une mare de sang, prononçait le nom d’un certain GE avant d’être évacué vers le centre de santé.
GE, l’apprenti chauffeur, serait un récidiviste selon les témoignages recueillis sur place. Il fut incarcéré suite à un coup de poignard qu’il aurait perpétré sur un habitant du quartier. Il est connu par sa délinquance de tout le quartier et pour les actes d’agression odieux. Il n’hésite guère à attaquer toute personne qui se met en travers de son chemin.
Qu’attendent les services d’hygiène pour signaler le cas des bars qui ne répondent pas aux normes ? On sait pourtant que ces bars illégaux constituent le nid des bandits, des criminels et font des victimes à longueur des journées au regard des autorités.
La propriétaire du bar où a eu lieu la rixe mortelle avoue payer 5000FCFA comme taxe aux services d’hygiène par mois. Sont-ils des vrais agents de l’Etat ? En tout état de cause, tout revient toujours à l’Etat de mettre tout dans l’ordre, afin que tous les bars et cabarets de la place répondent aux réglementations en vigueur.
Nouhoum KONARE