Son père adoptif la viole à plusieurs reprises. Lors de la découverte de sa grossesse, sa mère exerce de fortes pressions afin qu’elle dise qui est le père de l’enfant.
Cette histoire ne ressemble pas aux autres… Koro, âgée de 15 ans, est la maîtresse de son père adoptif, la femme de l’ombre. Draba, marié à deux femmes, est déjà père de 12 enfants dont des jumeaux depuis six mois. Un état de grossesse allait tout changer. Koro devient très pâle et reste silencieuse pendant de longs instants. Ce n’est pas l’envie d’une liaison amoureuse. Mais la fille ne peut s’empêcher d’éprouver à l’égard de celui qui a fait irruption de la vie de sa mère un sentiment de respect instinctif qu’on porte à un père adoptif.
La maman de la petite Koro ne reste pas comme Pénélope à attendre sans rien faire d’autre ! La première personne contactée s’avère un professionnel de la santé. Le test et le contrôle médical effectués en donne confirmation.
La mère, bien sûr, envisage un avenir meilleur pour sa fille. Protéger l’adolescente de l’âge du remords et du rejet qui brise le cœur est la prérogative de tout parent. Apprendre qu’elle est enceinte à quinze ans est un sujet de grave préoccupation. Plus grave est l’identité de l’auteur de la grossesse. Celle qui n’est qu’une adolescente est aussi la preuve indiscutable du drame vécu par sa mère.
Un long calvaire
Silencieuse dans un premier temps, la victime finit par avouer tout à sa maman. Les faits sont particulièrement graves puisqu’elle accuse son père de pénétration vaginale répétée, de menace de mort si l’affaire est ébruitée. La jeune fille éprouve d’énormes difficultés à raconter ce qu’elle a subi en présence de sa mère. Entre silence et larmes, elle a fait le récit complet de son calvaire. Son violeur l’attire dans le lit la journée pendant qu’elle promène les jumeaux dans les rues de Sikoroni, leur quartier de résidence. Aime–t-elle l’adolescente d’un amour fou, comme on peut aimer une femme ?
« En Afrique de l’Ouest, la mère de jumeaux est considérée comme une élue de Dieu qui a donné la vie à des êtres qui auront une grande destinée et fait l’objet de bien des attentions. Après leur venue au monde, elle doit se promener avec eux, les montrer à tout le monde et faire une quête sacrée. On bénit aussi les enfants, on pratique des rites pour les fortifier », commentait un chercheur malien.
Le père adoptif n’est pas interrogé dans le cercle familial, devant sa femme, sa fille adoptive pour qu’il reconnaisse les faits, mais après son interpellation dans les locaux de la police. Sa femme l’attire dans un piège qui se referme sur lui en lui suggérant d’abord de rendre ensemble visite à son frère, puis opère soudainement une bifurcation à la police flanquée de son homme qui n’a rien vu venir. Le prévenu est depuis lundi derrière les barreaux en attendant le jour de sa comparution à la barre.
Fani