Madame Touré Djeneba Camara est la fondatrice et la coordinatrice de l’ONG dénommée Association des Femmes Educatrices du Mali (AFEM), spécialisée dans l’alphabétisation des filles migrantes et des servantes. Depuis l’année dernière, elle est poursuivie devant le Tribunal de Première Instance de la Commune V et celui de la Commune III pour escroquerie, faux et usage de faux, émission de chèques sans provision etc. ayant occasionné une perte cumulée estimée à plus de 100 millions de Fcfa au préjudice de plusieurs hommes d’affaires de la place.
L’instruction est en cours en ce moment au niveau de ces deux juridictions. Au même moment, elle fait l’objet d’une enquête préliminaire au niveau de la Brigade Fluviale de la Gendarmerie pour les mêmes motifs au détriment de nouvelles victimes. Du côté de la Police, le Commissaire Principal Moussoudou Arby en charge du 15è Arrondissement a transmis le 13 mai courant au Tribunal de la commune V, un dossier dans lequel Madame Touré Djeneba Camara est poursuivie par Papa Diabaté, un commerçant domicilié à Kati Luckesy pour émission de chèque sans provision, faux et usage de faux. Selon ce dernier, Madame Touré lui a pris 1.000.000 Fcfa une première fois, qu’elle a remboursé avant la date butoir. Dans un second temps, c’était le 19 janvier 2010, elle est venue lui demander un emprunt de 4 millions, payables à brève échéance, en attendant le financement de son ONG que ses partenaires Hollandais doivent lui envoyer. En raison de son insistance, Papa Diabaté s’est débrouillé auprès des connaissances à lui pour mobiliser la somme et lui la remettre. En contre partie, Madame Touré lui a remis un chèque ante daté, un engagement signé et la copie d’un Titre Foncier. Mais à l’encaissement, le chèque s’est révélé sans provision et le titre foncier a été déclaré faux à la vérification au service des domaines. Depuis lors, Madame Touré était introuvable à son service et au téléphone. Ce n’est qu’au début de ce mois de Mai 2011 qu’elle est rattrapée et confondue devant la Police. Beaucoup d’autres commerçants sont victimes de Madame Touré, comme Souleymane Traoré dit Mamy, Setigui Sidibé, Ibrahim Kassambara, Bakary Niaré, un certain Camara qu’elle a enseigné en classe de 5è année à l’école fondamentale etc. Au total, elle doit plus de 100 millions à différents commerçants. Certains ont renoncé à leur dû en raison de son âge, plus de 70 ans et de son état de santé. De source proche de son dossier, elle a été évacuée le jeudi 19 mai 2011 à Dakar au Sénégal. Son mode opératoire reste le même. Elle cible un commerçant à qui elle raconte que le financement de son ONG est incessamment attendu et qu’elle a besoin dans l’urgence d’une somme d’argent, généralement des millions. Ou encore, elle se présente à un commerçant de motos pour dit-elle renouveler le parc moto de son ONG et qu’elle paierait dès que le financement de son 0NG va tomber. Elle enlève les motos qu’elle revend à un prix inférieur. Pour garantir ses créances, elle remet à ses partenaires des chèques sans provisions ou de faux titres fonciers. Certains des chèques sans provisions remis à ses créanciers ont été co signés par l’une de ses filles Fatoumata Touré dite Fifi, chargée de programme à l’AFEM. Si sa mère a échappé à la prison à cause de son âge et de son état de santé, Fifi a été placée sous mandat de dépôt à Bollé par le juge en charge du dossier au Tribunal de la Commune V. Le Sphinx a voulu recouper cette information auprès de M. Boubacar Guissé, l’un des juges d’instruction en Commune V présent dans son bureau à notre passage, son collègue Modibo Simbo Kéita étant absent. Répondant avec courtoisie à notre question, il s’est contenté de dire que l’instruction est secrète et que tout citoyen faisant l’objet d’une procédure judiciaire est présumé innocent jusqu’à preuve du contraire. Selon notre source, Madame Touré Djeneba est protégée par des gens biens placés qui se moquent éperdument de ses nombreuses victimes. Avant son évacuation, elle continuait de faire de nouvelles victimes.
Ainsi soit-il.
La rédaction